Certains observateurs estiment que les Alouettes ne comptent plus sur assez de joueurs québécois dans leur formation partante. Les choses sont peut-être toutefois sur le point de changer.

C'était le premier jour du camp d'entraînement des Als hier à Sherbrooke, et plusieurs Québécois avaient raison d'être optimistes au terme de celui-ci. Notamment quatre d'entre eux, qui n'ont pas eu le même parcours, mais qui pourraient tous occuper des postes de partants avant longtemps.

Pour Étienne Boulay, ce ne serait bien sûr rien de nouveau. Il a été le maraudeur régulier la plupart du temps depuis qu'il est devenu membre du club en 2006. De retour au jeu après plus de 10 mois d'absence en raison d'une sévère commotion cérébrale, le joueur de 29 ans a retrouvé sa place dans l'alignement régulier, hier.

«Je me sens bien. J'étais un peu rouillé à certains niveaux, mais il fallait s'y attendre. Je suis vraiment heureux d'être avec les gars, je me suis ennuyé de l'équipe», a commenté Boulay, qui évite par contre de s'emballer trop rapidement, même si Marc Trestman lui donnera la chance de reprendre son poste de partant.

«C'est plaisant (le vote de confiance de Trestman), mais je ne veux rien tenir pour acquis, surtout pas avec la saison que j'ai vécue l'an dernier. J'ai des choses à prouver.»

L'un des joueurs qui devaient être en compétition avec Boulay pour le poste régulier de maraudeur est Marc-Olivier Brouillette. Il s'est plutôt retrouvé chez les secondeurs lors de cette première journée d'entraînement.

«C'est déjà une grosse commande d'apprendre un nouveau système, alors je pense que de pouvoir me concentrer sur une seule position m'aidera énormément. Et si l'équipe a éventuellement besoin de moi au poste de maraudeur, je pense que je serai capable de faire la transition», a dit Brouillette.

À l'heure actuelle, Brouillette est le réserviste de Shea Emry au poste de secondeur à l'intérieur, mais ce dernier tente lui aussi de revenir au jeu après avoir subi une commotion cérébrale.

Trestman a indiqué que le poste appartiendrait à Emry s'il est en santé, mais l'entraîneur-chef ne doute pas que l'ancien joueur des Carabins serait en mesure de faire le boulot. «Marco est très mobile latéralement, rapide, et on sait qu'il est capable de plaquer», a-t-il souligné.

Puisque les Alouettes s'entraîneront sans épaulettes durant la durée du camp, l'état de santé d'Emry - et celui de Boulay - demeurera incertain. Mais quoi qu'il advienne, Brouillette assure qu'il n'y aura aucune tension entre lui et Emry.

«On a une très bonne relation. Il m'a pris sous son aile dès que je suis arrivé avec l'équipe en me donnant plusieurs conseils. On est des amis à l'extérieur du terrain.»

Deslauriers: maintenant ou jamais?

Parmi tous les Québécois au camp des Oiseaux, Éric Deslauriers est peut-être celui qui a le plus à perdre. Amorçant sa sixième saison, il aura enfin l'occasion d'obtenir un poste de partant au sein de l'attaque régulière.

«C'est la meilleure occasion que j'ai eue d'être un partant, pas seulement parce que le poste de cinquième receveur m'appartient pour l'instant, mais parce que j'ai travaillé très fort au cours de la saison morte. Et il ne faut pas se le cacher, on a perdu quelques receveurs, dont Kerry Watkins et Danny Desriveaux, ce qui ne me nuira pas», a avoué Deslauriers.

«Ça fait quatre ans que j'attends patiemment. J'espère que ce sera enfin la bonne année. J'ai eu 31 ans (en mars), mais je me sens très bien physiquement. C'est peut-être parce que l'équipe m'a bien ménagé en me faisant peu jouer!» a plaisanté celui qui a disputé quelques matchs avec l'attaque régulière en 2011.

«Ces matchs m'ont donné confiance et, surtout, les entraîneurs ont peut-être constaté que je n'étais pas seulement un bon joueur lors des entraînements. Que j'étais également capable de bien jouer dans les matchs.»

«Éric cogne à la porte depuis quelques années déjà. C'est une très bonne occasion qui se présente à lui, et il le réalise. Il est très concentré sur le travail qu'il doit effectuer», a analysé Anthony Calvillo.

Un bon départ pour Lavoie

Premier choix des Alouettes le mois dernier, Patrick Lavoie est un autre Québécois qui pourrait se retrouver dans la formation partante s'il connaît un bon camp. Le centre-arrière a même participé à quelques jeux offensifs, hier, lui qui évoluera également sur les unités spéciales.

«Je suis très satisfait d'avoir pu participer à quelques jeux offensifs, ce qui n'a pas été le cas de tout le monde. Je n'ai pas commis d'erreurs majeures et je pense m'être positionné aux bons endroits», a noté Lavoie.

«Je m'attendais à ce que les choses se déroulent rapidement, et c'est ce qui s'est produit. Tout est nouveau, tout est à apprendre, mais ça se passe bien jusqu'à présent. J'assimile bien le livre de jeux», croit Lavoie, qui a appris une trentaine de jeux en vue de cette première journée au bureau.