On poursuit notre survol des huit équipes de la LCF en vue de la prochaine saison avec un portrait de la situation chez les Lions de la Colombie-Britannique. Les champions en titre compteront encore sur une formation de premier plan, mais il y aura une différence majeure. Pour la première fois depuis 1989, Wally Buono ne sera plus sur les lignes de touche d'une équipe de la LCF.

Au terme de la dernière saison, il y avait une certitude dans la Ligue canadienne de football: la meilleure équipe était sans contredit celle de Wally Buono.

En incluant les éliminatoires, les Lions ont remporté 12 de leurs 13 derniers matchs, dont celui de la Coupe Grey. De ces 12 victoires, 11 ont été remportées par 9 points ou plus, et la marque médiane de ces 12 rencontres a été de 34-16 (408-187 au total). C'est ce qu'on appelle une domination.

Buono aurait difficilement pu choisir un meilleur moment pour mettre un trait sur sa carrière d'entraîneur-chef, d'autant plus que les Lions ont remporté le sixième championnat de leur histoire devant leurs partisans. Il a conservé son poste de directeur général, mais c'est son ancien coordonnateur défensif, Mike Benevides, qui prend la relève sur les lignes de côté.

«Normalement, lorsqu'un nouvel entraîneur-chef s'amène, c'est parce que les choses ne se sont pas bien déroulées l'année précédente. Or, je suis très satisfait de la formation dont j'ai hérité, et du leadership au sein de notre équipe», a dit Benevides hier.

Originaire de Toronto, Benevides est avec les Lions depuis 2003. Selon Buono, le 24e entraîneur-chef de l'histoire des Lions a déjà pris de bonnes décisions depuis sa promotion il y a cinq mois.

«Il a fait de l'excellent travail afin de former son groupe d'entraîneurs et d'instaurer ses systèmes de jeu. Le reste du pays apprendra bientôt à connaître le genre d'entraîneur et d'homme qu'il est. Les Lions sont entre bonnes mains avec Mike.»

Buono a facilité la tâche de son dauphin en multipliant les embauches au cours des derniers mois. Il a notamment amélioré une tertiaire qui faisait déjà partie des meilleures du circuit. Non seulement a-t-il convaincu Ryan Phillips et Dante Marsh de rester à Vancouver, mais il a aussi embauché les vétérans Byron Parker et Lin-J Shell.

«Mike veut une équipe plus robuste, et ces deux joueurs sont imposants, combatifs et expérimentés. Les receveurs de la ligue sont de plus en plus grands, alors il est toujours préférable d'avoir des demis défensifs imposants. Le travail d'un DG est d'améliorer son équipe, et Mike veut que le camp d'entraînement soit très compétitif», a expliqué Buono.

Un vétéran de la tertiaire des Lions ne sera toutefois plus là en 2012. Après 11 saisons dans la LCF et deux dans la NFL, Davis Sanchez a décidé de prendre sa retraite. «Davis va nous manquer. Il a raté la deuxième moitié de la saison dernière, mais il était tout de même un leader dans le vestiaire», a commenté Buono.

La perte d'Elimimian

Après avoir flirté avec la NFL, le joueur de ligne offensive Jovan Olafioye et le joueur de ligne défensive Khalif Mitchell ont également choisi de rester en Colombie-Britannique. «On croyait perdre leurs services, mais leur retour nous permettra de demeurer robustes sur la ligne d'engagement», a observé Buono.

Ajoutez la prolongation d'une saison du quart-arrière Travis Lulay, et les Lions ont connu une excellente saison morte. Ils devront toutefois combler la perte du secondeur Solomon Elimimian, qui a peut-être été le meilleur joueur défensif de la LCF lors des deux dernières saisons. Elimimian tente d'obtenir un poste chez les Vikings du Minnesota.

«On a perdu un joueur exceptionnel et un meneur. Et selon ce que j'ai entendu, il fait très bien avec les Vikings jusqu'à présent. On lui souhaite la meilleure des chances», a dit Buono.

«Il y aura une compétition ouverte entre plusieurs joueurs pour le poste. Ils auront l'occasion de se mettre en évidence, comme l'a d'ailleurs fait Solomon, qui a saisi sa chance lorsqu'elle s'est présentée», a observé Benevides.

Avec ou sans Elimimian, les champions en titre possèdent le talent nécessaire pour répéter leur exploit de 2011. La grande question est de savoir si Benevides sera capable de poursuivre le travail de son mentor. Succéder à l'un des plus grands entraîneurs-chefs de l'histoire est toujours un défi imposant, mais ça l'est encore davantage lorsqu'il y a un titre à défendre.