On vous disait hier que les Blue Bombers sont sûrement ceux qui ont perdu le plus grand nombre de joueurs-clés au cours de la saison morte. Pour ce qui est du total de joueurs, les Alouettes viennent toutefois probablement en tête.

Les Oiseaux n'ont laissé partir aucun joueur de premier plan, sauf peut-être Mark Estelle. Il n'en demeure pas moins que la liste de vétérans qui ne seront pas de retour est longue: Estelle, Anwar Stewart, Eric Wilson, Ramon Guzman, Paul Woldu, Kerry Watkins, Kerry Carter, Danny Desriveaux, pour ne nommer que les principaux noms.

«On a procédé à des changements substantiels à plusieurs reprises depuis notre retour à Montréal en 1996, et on est tout de même parvenu à participer aux séries», a rappelé Jim Popp, hier, lors de la téléconférence annuelle du club.

«On a dû prendre certaines décisions difficiles en remerciant des joueurs qui étaient avec nous depuis longtemps, en partie parce qu'ils ne cadraient pas avec notre nouveau système de jeu», a précisé le DG, qui a souligné que la plupart des départs étaient en défense.

Parmi tous les joueurs invités à quitter l'équipe, le départ de Guzman est le plus surprenant. Stewart et Wilson étaient des leaders, mais avaient moins d'impact. Watkins n'était plus que l'ombre du joueur qu'il a déjà été. Estelle n'a pas obtenu de nouveau contrat en raison de sa blessure à un genou. Or, comment expliquer le congédiement de Guzman, secondeur polyvalent et solide joueur d'équipe?

«Son style de jeu ne cadrait plus avec ce qu'on veut faire défensivement», a expliqué Popp, qui ne ferme cependant pas la porte à un éventuel retour de Guzman. «Il a fait du très bon travail pour nous, et j'espère qu'il se trouvera un travail ailleurs dans la ligue. On n'hésiterait pas du tout à lui faire signe si le besoin s'en faisait sentir.»

Les Alouettes soutiennent que c'est le système défensif implanté par le nouveau coordonnateur Jeff Reinebold qui a mené au retranchement de plusieurs vétérans. C'est peut-être aussi parce que certains d'eux, notamment Stewart et Wilson, se plaignaient un peu trop de leur temps d'utilisation...

Toujours est-il que les nouveaux visages seront nombreux au camp d'entraînement, qui ne durera approximativement que deux semaines. L'organisation a pris un peu d'avance lors d'un bref camp, il y a deux semaines en Floride, mais les joueurs ne portaient ni casque, ni épaulettes lors de ces entraînements. Marc Trestman avoue que d'apprendre à connaître tous ces nouveaux joueurs sera le principal défi lors du camp.

«On aura plus de nouveaux joueurs qu'à n'importe quel autre moment au cours de mes cinq années avec l'équipe. Il faudra donc s'assurer de leur permettre de démontrer ce qu'ils peuvent faire, surtout lors de la première semaine», a souligné l'entraîneur-chef.

Des joueurs à surveiller

En dépit du roulement de personnel, Popp ne semble pas trop inquiet pour son équipe. Entre autres parce qu'il est très satisfait du nombre de joueurs américains qu'il a pu convaincre de se joindre aux Oiseaux.

«Ce fut une très bonne année au niveau de notre liste de négociation (avec les joueurs américains). Certaines années, il n'y en a qu'un seul ou deux qui participent à notre camp, et certaines années, il y en a 10 ou 15. Et c'est le cas cette année.»

Il y a aussi quelques vétérans du circuit canadien qui tenteront d'obtenir un poste. Rod Davis, Aaron Hunt, Kyries Hebert et Mark Restelli sont tous des nouveaux venus qui possèdent au moins trois saisons d'expérience dans la LCF.

Un deuxième quart canadien

Deux jours après avoir embauché Kyle Quinlan, les Alouettes ont annoncé qu'ils avaient invité un autre quart-arrière canadien à participer à leur camp. Il s'agit de Kyles Graves, des Axemen de l'Université Acadia, en Nouvelle-Écosse.

«On croit que c'est une bonne idée de leur donner l'occasion de travailler avec un spécialiste des quarts-arrière comme Marc Trestman, et avec une légende comme Anthony Calvillo. Cela dit, nos réservistes Adrian McPherson et Ricky Santos en seront à leur cinquième saison, alors je ne sais pas s'ils obtiendront beaucoup de temps de jeu lors du camp», a expliqué Popp.

Leurs chances de se tailler une place avec les Alouettes sont minimes, mais Quinlan et Graves vivront certainement une expérience enrichissante et formatrice. «Ce sont des gagnants et de très bons athlètes. Ils méritaient d'obtenir cette opportunité», a dit Popp.