Les révélations soutenant qu'une équipe de la NFL avait versé des primes à certains de ses joueurs pour blesser des adversaires - et mettre un terme à leur soirée de travail - en ont choqué plusieurs.

Mais pour les joueurs, ça sonnait plutôt comme le prix à payer pour brasser de grosses affaires dans un sport brutal, un secret bien gardé et peu reluisant que tout le monde a convenu de ne pas dévoiler.

Le joueur étoile des Falcons d'Atlanta Roddy White est d'avis que c'est monnaie courante au sein de la NFL, et que ça va beaucoup plus loin que seulement chez les Saints de La Nouvelle-Orléans. L'ancien garde Alan Faneca a quant à lui mentionné qu'il n'était pas du tout surpris que tout ce sordide système ait finalement été exposé.

«Le football est un sport violent, a déclaré Faneca samedi, lui qui a pris sa retraite au terme de la saison 2010. Si ça fait qu'un joueur ne termine pas le match, ce sera simplement le résultat d'une succession d'événements survenus au cours de la rencontre.»

La NFL a déclaré vendredi que des joueurs des Saints et au moins un entraîneur-adjoint étaient mêlés à un réseau de distribution de primes s'élevant jusqu'à 50 000 $ US au cours des trois dernières saisons pour «récompenser» des blessures graves infligées à des joueurs adverses, incluant les quarts étoiles Brett Favre et Kurt Warner.

Un joueur mis «K.-O.» valait 1500 $ et un joueur qui quittait un match sur une civière en valait 1000, avec des montants qui doublaient ou triplaient lors des éliminatoires. Selon la NFL, les montants ont atteint leur paroxysme en 2009, l'année où les Saints ont remporté le Super Bowl.

L'ailier rapproché des Lions de Detroit Tony Scheffler a de son côté admis que pour toutes les équipes, la ligne est mince entre ce qui est éthique et ce qui ne l'est pas.

«Il y a beaucoup de choses qui se produisent au cours d'une saison, a-t-il dit. Peut-être qu'un incident est survenu lors du premier affrontement entre deux équipes et qu'un joueur a attiré l'attention parce qu'il a donné un coup salaud à un adversaire, et que l'occasion s'est présentée pour quelqu'un d'aller venger son coéquipier.

«Mais de là à dire que des entraîneurs versent des primes pour blesser un joueur en particulier, je n'en ai jamais vus. Mais j'en ai entendu parler. La nature-même du sport est tellement physique et beaucoup de la préparation d'une équipe à chaque semaine tourne autour de cette robustesse, et ça implique d'être physique avec les meilleurs joueurs de l'équipe adverse.»