Des huit équipes qui peuvent encore aspirer au Super Bowl, seuls les jeunes Texans de Houston n'ont jamais soulevé le ballon argenté. Les hommes de Gary Kubiak ont joué comme des champions, samedi dernier, mais accueillir les Bengals de Cincinnati et rendre visite aux Ravens à Baltimore, c'est un peu différent.

Les Corbeaux ont gagné leurs huit matchs à domicile en saison régulière, totalisant 100 points de plus que leurs adversaires. Est-ce donc peine perdue pour une recrue comme T.J. Yates, le quart des Texans?

Sortir de Baltimore avec la victoire sera toute une commande pour Yates. Il est cependant de plus en plus clair que les Texans ont réalisé un vol en le sélectionnant au cinquième tour du repêchage. L'agent de Matt Leinart peut se mettre au travail, son client ne sera plus le second de Matt Schaub, l'été prochain. Leinhart devra jouer ailleurs.

Yates a démontré qu'il était au minimum un solide réserviste.

Si Yates n'a pas l'air d'un blanc-bec, c'est bien sûr parce qu'il peut apprendre le métier derrière une formidable ligne offensive, et avec, à ses côtés, l'un des plus constants et productifs porteurs de ballon de la ligue. Arian Foster a récolté au moins 65 verges au sol dans 11 de ses 13 derniers matchs. C'est sans parler de son apport par la passe, non négligeable (617 verges en saison régulière).

Comme le soulignait l'excellent analyste Mike Mayock, samedi dernier, Foster et le jeu au sol des Texans font beaucoup penser à Terrell Davis et au jeu de course des Broncos de Denver d'il y a une quinzaine d'années. Normal, Kubiak était coordonnateur offensif des Broncos à cette époque. Les deux jeux au sol utilisent un système de «one cut» et des blocs de zone. Comme c'était le cas avec Davis, on a l'impression que Foster obtient toujours au moins cinq ou six verges à chaque course...

Ce sera par contre un peu plus difficile pour Foster, dimanche. Les Ravens l'attendront de pied ferme, et voudront placer le match sur les épaules de Yates. La seule présence d'Andre Johnson occupera deux joueurs défensifs, ce qui permettra au reste de l'attaque des Texans de respirer un peu. N'empêche que Yates devra réussir quelques passes importantes.

Sauf qu'elles ne doivent pas forcément être réussies au premier quart. L'objectif des Texans en début de rencontre devrait être de rester en vie, tout simplement. De se donner une chance. Les Ravens gagnent souvent chez eux en poussant l'adversaire dans les câbles dès les premières minutes.

Yates n'est pas le seul qui devra s'assurer de garder son club en bonne position en évitant de gaffer. Joe Flacco n'est pas tout à fait une valeur sûre, n'est-ce pas? Les Texans, aussi, voudront contrer Ray Rice et le jeu au sol afin de forcer Flacco de les battre.

La défense de Wade Phillips ne compte pas sur de gros noms comme Ed Reed, Ray Lewis ou Terrell Suggs, mais est très bien outillée pour gâcher la fête au M&T Bank Stadium.

On a pu admirer le talent du premier choix de l'équipe en avril dernier, J.J. Watt, lorsqu'il a intercepté une passe d'Andy Dalton et inscrit un touché, samedi; le quatuor de secondeurs composé de Brian Cushing, Connor Barwin, DeMeco Ryans et Brooks Reed est peut-être le meilleur de la NFL; et la jeune tertiaire prend du galon, et vite. Non, ce ne sera pas facile pour Flacco. Et si ça commence mal et que Lewis et ses amis de la défense commencent à taper du pied sur les lignes de côté, ça pourrait mal virer...

Une bonne frousse

Congé en première ronde, match dans le confort de leur stade en deuxième, les Ravens l'ont, leur chance. L'occasion de sortir de l'Américaine n'a jamais été aussi belle.

Mais s'ils trébuchent, dimanche, que se passera-t-il? John Harbaugh et Flacco seraient-ils à l'abri d'une mauvaise nouvelle? Le propriétaire Steve Bisciotti perdrait-il patience? Accuserait-il le coup comme lors des trois dernières années, ou en aurait-il soupé des insuccès de son club en séries?

Parce qu'ils bûchent depuis trop longtemps pour se retrouver dans leur position actuelle, les Corbeaux vont trouver le moyen de l'emporter, et en seront quittes pour une bonne frousse.

Notre prédiction: Texans 17, Ravens 20