La seule fois que les Ravens ont participé au Super Bowl, les Giants ont compris au bout de 10 minutes qu'ils n'avaient aucune chance de les vaincre. Marque finale: Baltimore 34, New York 7. Sauf que la magistrale performance en défense des Corbeaux commence à dater.

Ray Lewis et ses apôtres ont souvent fait partie des principaux aspirants depuis leur heure de gloire, survenue le 28 janvier 2001. On ne les a toutefois jamais revus à la grande messe du football américain.

Lewis est d'ailleurs le seul joueur actuel des Ravens qui était là, en 2001. Chris Redman, réserviste de Matt Ryan chez les Falcons d'Atlanta, et lui sont les deux seuls membres de l'édition championne des Ravens qui jouent encore dans la NFL. Ça ne rajeunit personne.

Contrairement à ce que pensent bien des gens, Ed Reed n'a jamais gagné le Super Bowl. Le futur membre du Temple de la renommée est arrivé au Maryland en 2002. Terrell Suggs, lui, a été repêché l'année suivante.

Lewis, Reed, Suggs, Haloti Ngata (avec l'équipe depuis 2006) et Ray Rice (2008) forment le noyau dur des Ravens. Il n'y a cependant aucun doute que celui que l'on surnomme Ray Ray demeure le visage et le catalyseur de l'équipe.

Les Ravens sans Ray Lewis, voilà une éventualité difficile à envisager. Normal, le secondeur de 36 ans a commencé sa carrière la même année que les Browns de Cleveland sont devenus les Ravens. Plus grand que nature, le leader du club est là depuis le début.

Lewis a appris cette semaine qu'il avait été élu au Pro Bowl pour la 13e fois de son illustre carrière. Dans un sondage réalisé par le NFL Network auprès de joueurs pendant la saison morte, Lewis a terminé au quatrième rang des meilleurs joueurs du circuit.

Or, même s'il est encore très bon, il est indéniable que la réputation de Lewis est pour quelque chose dans cette récolte d'honneurs. Que ce soit en raison de son âge ou de la blessure à un orteil qui lui a récemment fait rater quelques matchs, Lewis est moins dominant.

Cela étant dit, afin de remporter leur très important match de demain à Cincinnati, les Ravens devront probablement obtenir une autre excellente performance de Lewis et de leur défense. Car rien n'y fait, l'attaque reste inconstante et suspecte, en grande partie parce que Joe Flacco est toujours aussi imprévisible.

Flacco est chanceux d'avoir une bonne ligne devant lui, même si elle est plus habile sur les jeux au sol qu'en protection. Car généralement, lorsqu'il est pressé par l'adversaire, le quart-arrière de 6'6 en arrache. Ça explique peut-être pourquoi les Ravens sont nettement meilleurs à domicile.

La tâche de Flacco est actuellement rendue plus difficile par l'absence d'Anquan Boldin, qui ratera un deuxième match en raison d'une blessure à un genou. Lorsqu'il doit réussir une passe importante, Flacco se tourne souvent vers Boldin depuis que Todd Heap a quitté l'équipe.

Boldin est le vétéran d'un groupe de receveurs qui possède peu d'expérience. La recrue Torrey Smith et les ailiers rapprochés Ed Dickson et Dennis Pita totalisent 132 attrapés, mais on a l'impression qu'il manque encore quelque chose au jeu aérien.

Smith est extrêmement explosif (moyenne de 18 verges par attrapé), mais la présence d'un receveur fluide, difficile à plaquer, ajouterait une dimension manquante.

Il ne manque par contre rien au jeu au sol, l'un des plus dominants de la ligue. Avec des gardes comme Marshal Yanda et Ben Grubbs, et un centre-arrière de la qualité de Vonta Leach, tout est en place afin que Rice puisse connaître du succès. Bien entouré ou pas, Rice est un porteur de ballon de premier plan, le Ray Lewis de l'attaque.

Des ennuis à Cincinnati

Rice, Yanda (qui, blessé aux côtes, pourrait s'absenter demain), et Leach ont tous obtenu leur place au Pro Bowl, et avec raison. Et en attaque, c'est le jeu au sol des Ravens qui devra faire la différence contre les Bengals, qui obtiendront leur laissez-passer pour les séries en l'emportant.

L'importance du match est presque aussi grande pour les Ravens, qui, avec une victoire, s'assureront d'un congé en première ronde éliminatoire et de l'avantage du terrain en deuxième. Les Ravens ont gagné quatre matchs éliminatoires à l'étranger depuis 2008, mais ont également subi trois défaites, dont deux à Pittsburgh contre leurs ennemis jurés, les Steelers.

S'ils s'inclinent devant les Bengals et que les Steelers gagnent à Cleveland, les Ravens laisseront encore filer le championnat de leur division au profit des Steelers. Leur mission d'atteindre le Super Bowl deviendra nettement plus ardue, voire impossible.

Ce ne sera pas facile de vaincre les jeunes Bengals. Les Ravens ont perdu au Tennessee, à Jacksonville, à Seattle et à San Diego cet automne et cinq de leurs six derniers matchs à Cincinnati. Mais les Corbeaux n'ont plus le choix, le temps commence à manquer. Lewis et Reed ne sont pas éternels.

Les choix de Miguel

Participez à notre pool NFL sur lapresse.ca/pools. Pour faire vos choix, vous devez attribuer une valeur (de 1 à 16) à chaque match, selon votre niveau de confiance. Plus une victoire vous semble évidente, plus vous devez accoler une valeur élevée à cette rencontre. Chaque bon choix (victoire) rapporte la valeur choisie. Chaque semaine, notre expert Miguel Bujold vous propose ses choix (en caractères gras) pour les matchs du week-end.

DIMANCHE 13H

Washington c. Philadelphie (15)

Detroit c. Green Bay (1)

Jets de NY c. Miami (7)

Caroline c. La N.-Orléans (11)

San Francisco c. St. Louis (16)

Chicago c. Minnesota (4)

Tennessee c. Houston (8)

Indianapolis c. Jacksonville (3)

Buffalo c. N.-Angleterre (13)

DIMANCHE 16H15

Pittsburgh c. Cleveland (12)

Kansas City c. Denver (5)

Baltimore c. Cincinnati (2)

Seattle c. Arizona (10)

Tampa Bay c. Atlanta (14)

San Diego c. Oakland (6)

DIMANCHE 20H20

Dallas c. Giants de NY (9)

La semaine dernière : 8-8, 92 points

Total de la saison : 137-103, 1262 points