Même leurs partisans se posent la question. La domination des Patriots de la Nouvelle-Angleterre est-elle chose du passé?

En l'espace de deux semaines, le portrait de la division Est de la Conférence américaine a drôlement changé. Une majorité d'observateurs s'attendaient à ce que les Patriots gagnent une fois de plus à Pittsburgh, mais voilà qu'ils ont perdu contre les Steelers, puis les Giants de New York, dimanche dernier. Pendant ce temps, les Jets de New York ont trouvé leur rythme avec trois victoires de suite.

Les deux rivaux s'affrontent pour la deuxième fois de la saison, demain soir. Victorieux devant leurs fidèles, le 9 octobre, les Pats se mesureront cette fois à une équipe ragaillardie. Et s'ils sont incapables de sortir du New Jersey avec une victoire en poche, ce sera la première fois en neuf ans qu'ils perdront trois matchs consécutifs.

En regardant la jeune défense des Patriots évoluer, on pourrait avoir l'impression que Bill Belichick s'est transformé en entraîneur offensif au rythme des ans. Lorsqu'il est question de défense, Belichick est certainement l'une des meilleures têtes de l'histoire de la NFL.

Mais comment expliquer que la défense de son club occupe le 30e rang pour les verges accordées? Comment expliquer qu'elle ait permis à l'attaque des Giants - qui était pourtant amputée de deux de ses meilleurs éléments en Hakeem Nicks et Ahmad Bradshaw - d'inscrire deux touchés dans les trois dernières minutes du match?

De deux choses l'une: ou bien Belichick a perdu la touche pour construire une défense, ou bien il en arrache au repêchage. Ce n'est pas comme si les Pats n'avaient pas sélectionné des espoirs défensifs au cours des dernières années; depuis 2007, ils ont repêché neuf joueurs de défense avec des choix de première ou de deuxième ronde...

Jerod Mayo, Patrick Chung et Devin McCourty sont les meilleurs de ce groupe de neuf, mais l'équipe n'a toujours pas mis la main sur un ailier défensif ou un secondeur capable d'exercer de la pression sur le quart adverse avec constance. Les vétérans Andre Carter et Mark Anderson ne sont pas mauvais, mais on ne parle certainement pas de joueurs d'impact.

Manque de vitesse

On connaît les lacunes des Patriots en défense depuis un bon moment. Mais il y en a maintenant en attaque, aussi, la principale étant le manque criant de vitesse au poste d'ailier espacé.

Les ailiers rapprochés Rob Gronkowski et Aaron Hernandez, ainsi que Wes Welker, sont productifs et fiables. Ils réussissent cependant la grande majorité de leurs jeux dans un rayon de 20 verges ou moins. Et Deion Branch et Chad Ochocinco ne sont plus aussi dangereux qu'il y a quatre ou cinq ans.

Belichick privilégie un jeu au sol composé de plusieurs demis offensifs, une recette qui a souvent fonctionné par le passé. Or, en utilisant trois ou quatre porteurs différents au cours d'un match, ceux-ci ont parfois de la difficulté à trouver leur rythme. BenJarvus Green-Ellis a porté le ballon 27 fois lors du premier match contre les Jets et le résultat a été concluant: 136 verges (moyenne de cinq verges par course) et deux touchés.

Puis, il y a Tom Brady, qui semble de moins en moins à l'aise derrière une ligne qui le protégeait si bien depuis une décennie. Matt Light demeure-t-il encore un bloqueur efficace? L'absence de Dan Koppen se fait-elle sentir à ce point?

Tout ça nous mène à la question qui tue. Les Patriots sont-ils sur leur déclin? Belichick et Brady réussiront-ils à renverser la tendance? Brady a 34 ans, rappelons-le.