Personne chez les Carabins de l'Université de Montréal ne croit que le Rouge et Or de Laval sera une proie facile, demain à Québec, en finale de la conférence québécoise de football universitaire.

Jamais vainqueurs de la Coupe Dunsmore, battus trois fois en huit ans par le puissant Rouge et Or, les Carabins sentent toutefois qu'ils sont à portée d'un autre exploit, eux qui ont infligé aux joueurs de Glen Constantin une première défaite en trois ans, il y a un mois, au Cepsum.

L'entraîneur-chef Danny Maciocia soulignait hier combien ses joueurs ne sont pas impressionnés par l'enjeu et par la pression qui accompagnent un tel match de championnat. «Je ne sais pas si c'est de la maturité ou de l'inconscience, mais c'est assez bizarre de voir une telle confiance dans une équipe si jeune.»

L'explosif porteur de ballon Rotrand Sené, l'un des rares à avoir disputé la dernière finale des Carabins, il y a deux ans à Québec, croit fermement en leurs chances. «C'est déjà ma troisième saison ici et je sais que les occasions d'aller jusqu'au bout ne sont pas nombreuses au cours d'une carrière. On a la chance de gagner la finale du Québec, certes, mais aussi d'aller plus loin et de tenter notre chance pour la Coupe Vanier.»

Sené a été l'un des joueurs clés du gain de 17-12 des Carabins sur le Rouge et Or, le 8 octobre, devant les gradins combles du Cepsum. «Notre attaque au sol a vraiment bien fonctionné lors de ce match, a noté l'étudiant en arts et sciences. La ligne à l'attaque a fait le travail et j'ai pu bénéficier de belles ouvertures. Ce sera important de répéter ces performances à Québec.»

Contrôler le rythme du match

Le secondeur Jonathan Beaulieu-Richard, un autre des rares vétérans des Carabins, a aussi insisté sur l'importance de contrôler le rythme du match. «Le choc sera très intense entre leur ligne à l'attaque et notre front défensif, a-t-il noté. Lors de notre victoire, nous nous sommes imposés physiquement et l'attaque du Rouge et Or n'a jamais pu établir son offensive au sol.

«Par ailleurs, notre attaque au sol a bien fonctionné et cela nous a permis, en défensive, de récupérer et de rester frais pour maintenir notre intensité physique chaque fois que nous revenions sur le terrain.»

Outre leur confiance, Maciocia a vanté l'esprit d'équipe de son groupe. «Des joueurs comme Alexandre Nadeau-Piuze ou Jonathan Pierre-Étienne se sont imposés comme de grands meneurs alors que leur statut était incertain en début de saison.

«Alexandre n'était pas notre partant lors du premier match, il n'était pas content, mais a travaillé encore plus fort - on l'a d'ailleurs poussé sans relâche... - et il est devenu indispensable.

«Jonathan a connu un mauvais camp d'entraînement et nous lui avons même suggéré d'arrêter le football s'il n'était plus motivé. Après quelques jours de réflexion, il est revenu en force pour connaître une saison exceptionnelle.

«Je serai vraiment fier de diriger cette équipe face au Rouge et Or, à Québec.»