On n'a pas à chercher très loin afin d'identifier le coupable pour la défaite des Alouettes, samedi à Winnipeg. Si leur jeu de passe avait performé au même niveau que le reste du club, les Oiseaux seraient assurés de présenter la finale de l'Est au Stade olympique, le 20 novembre.

Ils ont plutôt laissé filer une occasion en or de s'approcher à une victoire d'une quatrième présence consécutive au match de la Coupe Grey. Les Alouettes ont protégé des avances substantielles de peine et de misère dernièrement - dont une à Winnipeg, le 30 septembre. Or, en jouant avec le feu, ils ont fini par se brûler.

En avance, 25-10, au quatrième quart, les joueurs de Marc Trestman ont permis aux Blue Bombers d'inscrire les 16 derniers points de la rencontre dans une défaite de 26-25. Ce n'est toutefois pas la défense qui est à blâmer, c'est Anthony Calvillo et le jeu aérien.

Avec moins de deux minutes à jouer au 4e quart et en situation de premier essai à leur ligne de 15, les Alouettes n'ont pas été en mesure d'obtenir une seule verge, et n'ont finalement écoulé qu'une trentaine de secondes au cadran. Tirant de l'arrière, 25-20, à ce moment, les Bombers allaient amorcer leur série suivante à la ligne de 30 des visiteurs, avant d'inscrire le touché victorieux.

C'est dommage que le jeu de passe des Als ait été si improductif, car le reste de l'équipe a très bien fait, particulièrement la défense. La première ligne, les secondeurs Ramon Guzman et Diamond Ferri, et les jeunes demis Seth Williams et Paul Woldu se sont tous illustrés. Sean Whyte a réussi ses six bottés de précision, et Whitaker est probablement le seul qui n'a rien à se reprocher du côté de l'attaque.

D'ailleurs, dans un match où le vent a été un élément important, il est permis de se demander pourquoi Whitaker n'a porté le ballon que 15 fois. Le demi a terminé le match avec 109 verges au sol (moyenne de 7,3) et aurait probablement dû être utilisé davantage, notamment au 4e quart, alors que les Oiseaux tentaient de protéger leur victoire avec le vent au visage.

Match à oublier pour Calvillo

Appelons un chat un chat: Calvillo a été mauvais, samedi après-midi. En plus d'être victime de trois interceptions pour la première fois en plus de trois ans, il a encaissé six sacs, et ses passes ont manqué de précision pendant presque tout le match (14 en 37 pour 199 verges). La force de ses tirs n'était également pas à point, tantôt trop faible, tantôt trop puissante. Notons cependant que la ligne devant lui a été malmenée par le front défensif des Bombers.

L'autre grande vedette de l'équipe, Jamel Richardson, a connu une sortie difficile, lui aussi, en dépit de ses gains de 102 verges. Le receveur a commis quelques erreurs de concentration, et a échappé des passes qu'il aurait dû saisir.

Calvillo et Richardson sont probablement les deux meilleurs joueurs de la ligue, on peut donc excuser leur contre-performance de ce week-end. Ce n'est pas tout à fait le cas de Kerry Watkins, qui risque de devoir se trouver un nouvel employeur cet hiver s'il ne se met pas en marche bientôt. L'ailier espacé n'a pas attrapé une seule passe, samedi, et ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué.

Pas plus tard que la saison dernière, Watkins était une constante menace pour le long jeu, ce qui facilitait le travail de l'attaque sur le plan des courtes passes. En raison de ce manque, et peut-être parce que le système offensif est un peu plus prévisible, l'adversaire joue de moins en moins sur les talons. Jovon Johnson et Jonathan Hefney ont justement intercepté des passes de Calvillo après avoir rapidement lu les tracés des receveurs qu'ils couvraient.  

L'indiscipline et le vent

Il y a deux trucs qui clochent chez les Oiseaux: leur difficulté à conserver une avance, et leur indiscipline. Encore une fois, ils ont multiplié les pénalités inutiles, samedi. Les unités spéciales, la défense, et l'attaque ont toutes commis des infractions qui se sont avérées coûteuses.

On le mentionnait plus haut, le vent a été un facteur important, comme il l'est souvent à Winnipeg. Les Alouettes ont dominé le 3e quart, 16-0, alors qu'ils avaient le vent au dos, puis les Bombers ont fait exactement la même chose au 4e (16-0).

Il serait cependant beaucoup trop facile de se servir du vent comme excuse. Au final, les Alouettes n'ont eux qu'à blâmer pour cette défaite - surtout que les Bombers ont joué comme une bande de novices jusqu'au milieu du 4e quart.

Les deux derniers matchs de la saison régulière devaient permettre aux Alouettes de reposer certains de leurs vétérans et de peaufiner leur préparation en vue des séries. Ils serviront plutôt à améliorer certaines lacunes. Le synchronisme du jeu de passe serait un très bon point de départ.