Un déplacement à Lennoxville n'est jamais de tout repos pour les Carabins, qui y ont perdu leurs deux derniers matchs contre les Gaiters de l'Université Bishop's. Pour mettre fin à cette séquence, demain à 13h, les hommes de Danny Maciocia espèrent s'appuyer sur une attaque qui est actuellement très loin du rendement escompté.

Avec seulement 49 points inscrits lors des trois premières rencontres, les Bleus ne devancent que McGill à ce chapitre. La tendance est surtout à l'inconstance: des quarts productifs - 21, puis 14 points lors des deuxièmes quarts contre les Redmen et le Rouge et Or - ont côtoyé de longues périodes de sécheresse.

Les Carabins n'ont d'ailleurs récolté que cinq points en deuxième demie cette année. En excluant les deux touchés de sûreté contre McGill et St. Mary's, l'attaque montréalaise n'est à l'origine que d'un seul simple.

«Il y a seulement eu deux quarts dans la saison où nous avons été productifs, a reconnu le quart-arrière, Alexandre Nadeau-Piuze. Le reste du temps, les choses ont été peu concluantes, surtout dans la zone payante. Il faut travailler là-dessus pour améliorer notre exécution.

«Nous avons laissé beaucoup trop de points sur le terrain. Quand l'attaque ou les unités spéciales nous donnent le ballon dans le camp adverse, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas compter de touchés. On doit se mettre en marche.»

Sené: «J'essaie de trop en faire»

Cette nécessité de mise en marche est également revenue dans le discours de Rotrand Sené.

L'an dernier, le porteur de ballon a parfois couru jusqu'à 33 reprises au cours d'un même match.

Au sein d'une attaque mieux équilibrée entre le jeu au sol et le jeu aérien, il n'a atteint ce chiffre qu'au bout de trois rencontres, en 2011, pour des gains de 3,1 verges par portée. Pas vraiment inquiet, le numéro 6 croit que le temps arrangera les choses sur les plans individuel et collectif.

«Des fois, j'essaie de trop en faire quand je cherche les trous. Nous avons de la difficulté avec cet aspect-là, mais c'est quelque chose que nous essayons d'arranger et nous allons y arriver.»

Sené dit aussi bien s'adapter au fait de toucher moins de ballons. Son seul touché de la saison est venu d'une passe de 14 verges de Nadeau-Piuze.

«Si j'ai moins le ballon et que le jeu aérien est formidable, c'est la victoire qui compte. Mais je suis quand même beaucoup plus impliqué dans le jeu de passes cette année. Ce n'est pas un problème.»

Si l'administration des Carabins a été fort occupée par «l'affaire Mike Dubuisson», les joueurs n'ont pas été perturbés dans la préparation de leur match. Il faut dire que les soucis offensifs du début de saison ont marqué leurs entraînements de la semaine. Et sans doute des prochaines, a prévenu Maciocia.

«Des fois, ça peut être la faute du porteur de ballon qui ne voit pas certaines choses, d'autres fois la faute des joueurs sur la ligne à l'attaque. Cette semaine, on a travaillé avec tous ces joueurs afin qu'ils soient bien préparés mentalement et physiquement pour aller chercher les résultats que l'on mérite d'avoir.»

Pour y parvenir, l'entraîneur montréalais a adopté la méthode douce. «Nous avons regardé des films et nous avons gardé notre calme. Après, il faut retourner sur le terrain pour recommencer à avoir du plaisir. En se disant ça, j'espère que l'exécution reviendra.»

«Une situation très difficile»

Après avoir affronté Laval et St. Mary's, deux des meilleurs programmes du Canada, Maciocia n'est pas du genre à baisser la garde contre Bishop's. Battus par Concordia et Sherbrooke, les Estriens se sont relevés la semaine dernière devant Mount Allison. Ils ont surtout d'autres sources de motivation.

«Ils sont en train de vivre une situation très difficile avec un coéquipier qui se trouve à l'hôpital [Kevin Kwasny], a rappelé Maciocia. Les joueurs et le personnel dédient leur saison et disputent chaque match pour ce garçon.»