Si on exclut les matchs de fin de saison qui ne voulaient à peu près rien dire, les Alouettes ont disputé leur pire depuis que Marc Trestman les dirige, lundi. Une performance honteuse, qui a confirmé que cette équipe était en difficulté.

Par où commencer? La gifle en plein visage que viennent d'essuyer les Moineaux a mis en lumière quantité de maux. Va, il y a rarement du positif qui ressort d'une défaite de 44-21. Celle de cet après-midi inquiétera toutefois les plus optimistes des partisans.

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Commençons par l'attaque. La défense étant décimée, les champions en titre avaient plus que jamais besoin d'une bonne journée d'Anthony Calvillo et compagnie. Ouf...

Si De'Audra Dix et Dwight Anderson n'avaient pas inscrit des touchés défensifs à la suite de revirements, et que Perry Floyd n'avait pas réussi un retour de botté de 40 verges qui a conduit à un placement, c'est un grand total de quatre points qu'auraient marqué les Alouettes. Un peu inquiétant lorsqu'on considère qu'on est à la mi-saison, et que l'attaque devait être la meilleure du circuit en 2011.

Comme il l'avait été lors du match précédent à Hamilton, le 29 juillet, Calvillo a été pressé sans relâche par le front défensif des Tiger-Cats, encaissant quantité de coups au passage. Sagement, Trestman a retiré le vétéran du match au milieu du quatrième quart.

Les Justin Hickman, Stevie Baggs et Jamall Johnson ont fait mal paraître la ligne offensive, mais on s'explique difficilement que les Alouettes aient décidé d'ignorer Brandon Whitaker et le jeu au sol pendant aussi longtemps. En raison de la bruyante foule du Stade Ivor Wynne, de la vitesse du front défensif des Tiger-Cats, et de l'inconstance du jeu de passe, il aurait semblé logique de s'appuyer sur le jeu de course.

La première course de Whitaker est pourtant survenue avec trois minutes d'écoulées au deuxième quart... «On avait des jeux de course, mais j'ai changé le jeu en voyant le déploiement de leur défense», a expliqué Calvillo.

Kerry Watkins a connu un autre match à oublier (deux attrapés pour 19 verges); S.J. Green a échappé quelques passes; Brandon London en a capté deux, et Brian Bratton, aucune. Une chance que Jamel Richardson était là; le meilleur receveur de la ligue a saisi 10 passes pour 199 verges. Le reste du club a totalisé 108 verges par la voie des airs...

On pourrait excuser le rendement de la défense des Oiseaux en soulignant qu'elle se retrouvait sans plusieurs de ses membres réguliers. Le problème, c'est que la situation ne changera pas de sitôt. Mark Estelle, Jerald Brown et Étienne Boulay ne joueront peut-être plus en 2011, et personne ne sait quand Shea Emry reviendra au jeu.

L'absence d'Eric Wilson, qui a curieusement été laissé de côté, s'est fait sentir. Avon Cobourne a signé plusieurs belles courses en plein coeur de la défense de son ancienne équipe, terminant la rencontre avec 102 verges au sol.

Whitaker a brillamment remplacé Cobourne depuis le début de la saison. Cela dit, c'est parfois à se demander si les Alouettes ne s'ennuient pas de la fougue et de l'émotion que le vétéran apportait. On a demandé à Trestman si c'était le cas au terme du match. Il n'a pas vraiment apprécié la question. «La réponse est non», a-t-il tranché.

Même les unités spéciales ont connu une mauvaise journée. Elles ont multiplié les punitions, et Sean Whyte a vu sa séquence de placements s'arrêter à 24 lorsqu'il a raté une tentative de 33 verges.

L'indiscipline n'a pas été que l'affaire des unités spéciales, cependant. Tout le monde a participé à la débandade : les Als ont été punis 14 fois pour un total de 151 verges; les Tiger-Cats, deux fois pour 10 verges. Des punitions à Dwight Anderson et John Bowman ont d'ailleurs mené aux deux premiers touchés des Tiger-Cats.

«Je prends le blâme pour ça. Je ne me suis pas assez bien assuré que nos joueurs seraient disciplinés et concentrés», a concédé Trestman.

L'entraîneur-chef a également pris quelques décisions douteuses, dont celle de n'avoir pas demandé une reprise vidéo alors qu'Adrian McPherson semblait avoir inscrit un touché d'une verge en fin de première demie. Par trois fois, les Alouettes ont été incapables de pénétrer la zone payante alors qu'il se trouvait à la ligne d'une verge de l'adversaire.

Mais au final, ce n'est certainement pas un touché de plus qui aurait fait la différence. Les Alouettes ont subi une correction en bonne et due forme. Ils pourront rendre la pareille aux Tiger-Cats, dimanche prochain, au Stade Percival-Molson. On aura alors l'occasion de voir s'ils ont encore la soif de vaincre, ou s'ils sont repus de leurs deux conquêtes.