Pour Dwight Anderson, il n'y a aucun doute: son ancienne équipe, les Stampeders de Calgary, et sa nouvelle, les Alouettes, sont dans une autre classe dans la Ligue canadienne.

«Ce sont de loin les deux meilleures organisations de la LCF, et ça commence au sommet», a déclaré le demi défensif, faisant référence aux entraîneurs-chefs John Hufnagel et Marc Trestman, qui sont à la tête de leur club respectif depuis 2008.

«Il y a très peu de différences dans la façon dont ils mènent leur barque. C'est probablement pour cette raison que leurs fiches sont si bonnes, et que ce sont eux qui ont remporté la Coupe Grey depuis leur arrivée dans la ligue», croit Anderson, qui affrontera ses anciens coéquipiers pour la première fois, cet après-midi à Calgary.

Il semble qu'Anderson ait quitté les Stampeders en bons termes. Il se promettait même d'aller casser la croûte avec certains de leurs joueurs. «Je vais les voir avant le match, mais je ne leur dévoilerai rien. C'est probablement plutôt moi qui réussirai à leur soutirer quelques secrets!»

L'athlète de 30 ans a passé trois saisons à Calgary, où il a remporté la Coupe Grey, en 2008. S'il avoue que le match d'aujourd'hui sera un peu particulier, celui qui est passé maître dans l'art de narguer ses adversaires affirme qu'il restera relativement sage.

«On va se parler un peu entre les jeux, mais il s'agira de plaisanteries plus qu'autre chose. Il n'y a aucune hostilité. Puis je ne veux pas perdre ma concentration, Nik (Lewis) est très doué pour déranger l'adversaire lui aussi», a-t-il noté.

Lewis n'est pas seulement bon pour irriter ses rivaux. L'imposant receveur est présentement à égalité au quatrième rang du circuit grâce à ses 38 attrapés. Les joueurs qui le devancent ont disputé un match de plus que lui à l'exception de Jamel Richardson.

On a justement demandé à Anderson quels receveurs étaient les plus difficiles à contenir, ceux des Stamps ou ceux des Oiseaux. On connaît tous la valeur du groupe montréalais, mais les Stampeders sont bien nantis avec Lewis, Ken-Yon Rambo, Romby Bryant et les Canadiens Johnny Forzani et Jabari Arthur.

«Ce que je peux vous dire, c'est que ce sont clairement les deux meilleurs groupes de la ligue. Nik est un joueur très physique, comme Jamel et S.J. (Green). C'est lui qui cause le plus de problèmes en raison de son gabarit, la précision de ses tracés, et la façon dont il bloque. Mais ils ont plusieurs bons receveurs, pas seulement un. On en aura plein les bras, ça c'est sûr.»

La formule de Chris Jones

Compte tenu du départ d'Anderson et de Brandon Browner, qui est actuellement avec les Seahawks de Seattle, on s'attendait à ce que la défense des Stampeders connaisse des ennuis en 2011. Anderson et Browner étaient leurs demis de coin réguliers depuis trois ans et faisaient partie de leurs meilleurs joueurs.

Mais encore une fois, Chris Jones a démontré qu'il était un coordonnateur défensif de très grande qualité. Les Stampeders sont deuxièmes pour le nombre de verges accordées par match (331,7) et troisièmes pour les interceptions avec neuf.

Ayant évolué sous ses ordres pendant trois campagnes, Anderson connaît très bien le système de Jones, qui était le coordonnateur défensif des Alouettes avant de déménager à Calgary. «Tout est une question de pression avec Chris. Il veut laisser un maximum de 1.5 seconde au quart-arrière. Si celui-ci n'a pas lancé sa passe après 1,5 seconde, il sera presque toujours frappé. Il oblige ainsi le quart à réussir des passes parfaites, et les receveurs à effectuer des tracés sans faille.»

Jones est l'un des seuls coordonnateurs de la LCF qui privilégie une défense homme à homme plutôt que de zone. C'est également l'un des rares qui donne du fil à retordre à Trestman et à Anthony Calvillo. Depuis que ces deux derniers ont uni leurs efforts, les Alouettes ont une fiche de 3-4 contre les Stampeders, y compris leur revers au match de la Coupe Grey, en 2008, au Stade olympique.

«Lorsque j'ai participé au camp des Alouettes à titre d'entraîneur invité, en 2007, j'ai eu l'occasion de passer une soirée avec Chris et sa défense. J'ai pu voir de quelle façon il travaillait. Et c'est évident que sa défense joue exactement comme il travaille. C'est un entraîneur actif, volubile, et très énergique», a dit Trestman.

Même si on sait que la défense des Stampeders utilisera généralement une couverture homme à homme, Luc Brodeur-Jourdain souligne qu'il est très difficile pour l'attaque adverse de démêler ce qui se trouve devant elle avant l'amorce d'un jeu.

«Le plus grand défi est d'identifier le personnel de joueurs, car ils utilisent beaucoup de rotations, et leurs fronts défensifs sont très peu orthodoxes. Ils placent souvent un seul joueur devant le centre, et tous les autres membres du front défensif sont huit verges derrière lui et se déplacent continuellement. On n'a donc aucune idée de ce qui s'en vient après la remise du ballon», a-t-il expliqué.