Six attrapés pour 66 verges, ce serait normalement une soirée assez tranquille pour Kerry Watkins. Alors, imaginez lorsqu'il s'agit de ses statistiques cumulatives après trois matchs.

Revenu au jeu lors de la cinquième rencontre de la saison des Alouettes, Watkins connaît un départ décevant, c'est le moins qu'on puisse dire. Discret lors de ses deux premiers matchs, il a été beaucoup plus visible au cours du suivant, le 11 août, contre les Eskimos d'Edmonton. Mais ce n'était pas pour les bonnes raisons.

Ce soir-là, on a surtout vu le vétéran de 32 ans échapper des passes qui auraient dû être des touchés. Watkins a été incapable de capter deux relais parfaits d'Anthony Calvillo alors qu'il se trouvait déjà dans la zone des buts, et aurait pu inscrire un autre touché s'il avait complété son tracé lors d'une autre occasion.

«Je ne pense pas avoir disputé un pire match depuis le début de ma carrière, et à tous les niveaux. J'ai échappé des passes, je n'ai pas bien bloqué, et même la qualité de mon effort n'était pas à la hauteur. Je n'ai pas participé au camp d'entraînement, et ce match l'a clairement démontré», a tranché Watkins en sueurs, hier.

La transpiration de Watkins n'aurait rien de bien particulier en temps normal, sauf que les Alouettes ne se sont pas entraînés, hier. Watkins a-t-il du poids à perdre? Veut-il améliorer son cardio? Ce qui est certain, c'est qu'il est plus difficile de retrouver le rythme lorsqu'on dispute sa huitième saison professionnelle...

«Je connais bien l'attaque après toutes ces saisons, alors ce n'est pas une question mentale. Mais c'est certainement plus difficile sur le plan physique lorsqu'on vieillit», admet celui qui totalise 490 attrapés en carrière.

Déterminé

À cause d'une intervention chirurgicale au nez, Watkins a raté tout le camp d'entraînement et le premier mois de la saison. Il a ensuite effectué son retour au jeu dans une période où l'équipe pouvait rarement s'entraîner en raison de son calendrier (trois matchs en 12 jours).

«De pouvoir m'entraîner régulièrement avec l'équipe fera une différence énorme, surtout au niveau de mon synchronisme et de mes tracés», a estimé Watkins, qui est déterminé à redevenir un élément essentiel de l'attaque.

«La motivation sera peut-être un peu plus grande en raison des difficultés que je connais, mais elle ne manquait déjà pas. Je veux représenter une pièce importante de l'attaque. Nos autres receveurs jouent tous très bien, et c'est ma responsabilité de les imiter, et d'être un joueur dominant. Je serai beaucoup plus productif en deuxième moitié de saison, ça, je peux vous le garantir», a affirmé Watkins.

Marc Trestman et Anthony Calvillo ne semblent entretenir aucun doute à cet égard. Les deux hommes ont souligné que Watkins pourrait s'entraîner avec l'attaque régulière plus souvent au cours des prochaines semaines, et que cela devrait changer le cours des choses.

«On savait que ce serait difficile, que ça prendrait du temps avant qu'il soit au sommet de sa forme. Les derniers matchs n'ont pas été faciles pour lui, mais ça ne change en rien notre confiance en lui. On sera patients et on continuera de travailler avec lui», a commenté Trestman.

Calvillo a-t-il une aussi grande confiance en son vétéran receveur à la suite de sa contreperformance face aux Eskimos?

«Absolument. On en a même rigolé après le match. Il était découvert à certaines occasions, mais je ne l'ai pas vu. Et lorsque les occasions se sont présentées à lui, il a échappé le ballon. Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un jeune joueur et qu'on tardait à développer une chimie. On se connaît tellement bien qu'on sait que ce n'est qu'une question de temps.»