Afin de palier l'absence de Josh Bourke, blessé à un genou, les Alouettes seront probablement plus créatifs que jamais au niveau de la protection lors de la visite des Roughriders de la Saskatchewan au stade Percival-Molson, demain, à 19h. L'une des solutions sera une utilisation accrue du vétéran Kerry Carter.

La position officielle qu'il occupe avec les Alouettes est celle de centre-arrière, mais en réalité, Carter est un ailier rapproché. Mais curieusement, aucun joueur n'est répertorié comme ailier rapproché dans la LCF, une position que l'on retrouve à l'inverse dans la grande majorité des attaques aux États-Unis.

En gros, un ailier rapproché capte des passes ou il bloque, posté à l'une des deux extrémités de la ligne offensive. Précisément la définition du boulot de celui qui a disputé deux saisons avec les Seahawks de Seattle (2003 et 2004).

«Je n'ai jamais occupé un poste d'ailier rapproché, mais j'ai évolué dans une attaque de type «West Coast» à l'université et à Seattle. J'ai donc pu voir quels étaient les éléments-clés au succès d'un ailier rapproché», explique Carter.

Même à son arrivée chez les Alouettes, en 2007, Carter était utilisé de la même façon qu'il l'avait toujours été, à titre de porteur en puissance. À 6'2 et 237 livres, il est plus imposant que plusieurs secondeurs dans la Ligue canadienne.

«Lorsque Marc (Trestman) est arrivé, notre système offensif a complètement changé. Ç'a été un ajustement, et il a fallu que je m'adapte. J'avais toujours été un porteur de ballon, mais soudainement, je devais analyser ce que faisaient les receveurs et les joueurs de ligne. Je suis devenu un hybride de ces deux positions.»

Les receveurs et les demis offensifs sont souvent ceux qui se plaignent le plus lorsqu'ils se sentent sous-utilisés. Ce n'est par contre pas le genre de Carter, qui a étudié en médecine anthropologique à la prestigieuse Université Stanford.

«Tous les joueurs voudraient avoir le ballon plus souvent et nos demis voudraient tous être le porteur régulier. Mais Kerry s'est bien acclimaté à son rôle dans l'équipe», dit Trestman, qui ne fait pas appel à Carter seulement sur le terrain. «Il est l'un des joueurs que je consulte lorsque je veux prendre le pouls de l'équipe.»

Le pilote des Als n'a pas cherché à cacher que Carter jouerait probablement davantage face aux Riders en raison de la présence d'une verte recrue, Jeraill McCuller, au poste de bloqueur à gauche, le plus important d'une ligne offensive.

«On utilise deux demis environ 40% du temps, il est donc déjà souvent utilisé en protection. Et il jouera beaucoup dimanche», a indiqué le pilote des Als.

Carter s'attend également à être sur le terrain plus souvent. «Ça fait partie de notre stratégie en attaque et les Roughriders s'en doutent sûrement. Ils savent que je serai beaucoup utilisé en protection. Et s'ils décident de presser le quart avec quelques joueurs supplémentaires, ils devront être prudents en couverture, car nos receveurs sont les meilleurs du circuit.»

McCuller se sent prêt

Les Roughriders ont perdu leurs trois premiers matchs par une moyenne de 19 points. Ils n'ont réussi que trois sacs, aucun par un ailier défensif. Il serait donc extrêmement étonnant qu'ils ne tentent pas de tirer profit de l'absence de Bourke, d'autant plus que l'attaque des Oiseaux est moins explosive sans Kerry Watkins et avec un Jamel Richardson, qui jouera en dépit d'un genou blessé.

Même si Carter et les autres demis du club mettent l'épaule à la roue, McCuller devra être à la hauteur. La santé du joueur qu'il protègera, Anthony Calvillo, en dépend... «Il (McCuller) est opposé à certains des meilleurs ailiers défensifs de la LCF au cours de nos entraînements et il arrive à tenir son bout», a estimé Trestman.

Mais pour être bien honnête, McCuller n'a pas toujours bien paru cette semaine. Le colosse de 6'7 croit toutefois qu'il sera en mesure d'accomplir ce qu'on exigera de lui, grâce notamment à l'aide qu'il a reçue au cours des derniers jours.

«Josh (Bourke) m'a beaucoup aidé, de même qu'Andrew Woodruff (le garde du côté gauche). Les gars ont vraiment été généreux avec moi. Même Brandon (Whitaker) m'expliquait ce qu'il faisait derrière moi.»

L'une des choses qui pourraient donner des ennuis à McCuller est la vitesse du football canadien - autant le jeu que les 15 secondes en moins qu'il y a entre chacun d'eux en comparaison au football américain.

«J'ai perdu beaucoup de poids depuis que je suis arrivé ici, je suis donc plus agile et rapide. L'organisation des entraînements est telle qu'on n'a presque pas de répit. Ce n'est pas comme si j'étais resté assis à manger des bonbons», a lancé McCuller.