Les matchs les plus mémorables des dernières saisons dans la LCF, ce sont les Alouettes et les Roughriders qui les ont disputés. Il y a eu les deux dernières finales, bien sûr, mais aussi le palpitant match d'ouverture de 2010, qui s'est terminé par une victoire de 54-51 des Riders en prolongation - le troisième plus haut total de points de l'histoire.

Ne serait-ce que pour cette raison, la rencontre de cet après-midi (16h) à Regina devrait offrir un bon spectacle. Mais il y en a une autre. Rossés devant leurs partisans du Stade Mosaic, dimanche dernier, les doubles champions de l'Ouest ont des choses à se faire pardonner. Ils voudront rebondir rapidement, surtout contre l'équipe qui les a vaincus lors des deux derniers matchs de la Coupe Grey.

La grande surprise du premier week-end dans la LCF a été cette victoire sans équivoque des Eskimos, 42-28, en Saskatchewan. Doit-on préciser qu'Edmonton est considérée l'équipe la plus faible de la ligue par la grande majorité des spécialistes?

«J'ai l'impression qu'ils pensaient déjà à nous et qu'ils ont été victimes d'un excès de confiance», croit l'ailier défensif John Bowman, qui comme l'ensemble de ses coéquipiers, s'attend à une bien meilleure opposition des Riders, aujourd'hui.

Le règne de Greg Marshall en Saskatchewan aurait difficilement pu s'amorcer moins bien: les Eskimos ont dominé les verges au sol, 113-71; ont remporté la bataille des revirements, 4-0; et ont eu le ballon pendant près de 34 minutes. Ricky Ray a ressemblé au Ricky Ray d'antan, tandis que Darian Durant a continué de multiplier les interceptions, cette fois avec trois.

«En lisant ses commentaires dans les journaux et sur l'internet, c'est clair qu'il sait qu'il devra mieux protéger le ballon. Mais c'est un quart-arrière de très haut niveau. Les Roughriders utilisent beaucoup de formations à 5 receveurs, de sorte qu'il doit souvent réussir des jeux avec une protection minimale», a fait remarquer Marc Trestman.

«On devra s'assurer qu'il reste derrière sa poche protectrice, et surtout, on devra réussir nos plaqués à ses dépens lorsque l'occasion se présentera. Il est très fort, et difficile à plaquer. Notre défi sera de le forcer à lancer le ballon dans la poche protectrice», a analysé l'entraîneur-chef des Alouettes.

Durant utilise sa mobilité pour gagner du temps sur les jeux de passe et afin de complémenter Wes Cates et le jeu au sol. La semaine dernière, les Alouettes ont justement connu quelques ennuis contre Travis Lulay, un quart similaire à Durant, qui n'hésite jamais à quitter sa poche protectrice.

Durant est agile, mais la productivité du jeu au sol passe tout de même par le vétéran Wes Cates. Le demi n'a porté le ballon qu'à 10 occasions (56 verges) contre Edmonton, un total qu'il devrait surpasser aujourd'hui.

«Ils voudront probablement utiliser leur jeu au sol davantage afin d'écouler du temps au cadran», a d'ailleurs mentionné Trestman, qui tient Cates en haute estime.

«Il est aussi bon que n'importe quel demi dans la ligue, et je le dis très sérieusement. Il est fiable et productif dans les moments importants. On sait qu'il peut nous faire très mal lorsqu'il court en puissance, et il est également un très bon receveur dans le champ arrière.»

L'absence de quelques receveurs est un autre facteur qui pourrait inciter les Roughriders à s'appuyer davantage sur leur jeu au sol. Meneur de la LCF pour les verges par la passe en 2010, Andy Fantuz est sous contrat avec les Bears de Chicago, et Rob Bagg est blessé.

Surnommé le «Canadian Air Force», le groupe de receveurs des Riders est affaibli. Après Weston Dressler (un Américain) et Chris Getzlaf, c'est mince. «Ils demeurent tout de même le «Canadian Air Force», et je suis convaincu que Durant va tenter de réussir quelques longs jeux par la passe», estime néanmoins Chip Cox.