Lorsqu'il est question du ratio de joueurs canadiens, Jim Popp et les Alouettes ont une formule bien établie et il semble peu probable qu'ils y dérogeront de sitôt.

Les équipes de la LCF doivent compter sur sept joueurs partants canadiens lors des matchs réguliers. Si les Alouettes ont généralement une certaine latitude à ce chapitre, c'est parce que leur ligne offensive est presque toujours entièrement composée de Canadiens.

Toutes les équipes du circuit espèrent se retrouver dans cette position, mais ce n'est pas toujours si simple. Plusieurs d'entre elles n'ont pas le choix de s'en remettre à des Américains, surtout pour occuper le poste de bloqueur du côté gauche.

Pour éviter de se retrouver dans une situation semblable, les Alouettes n'hésitent jamais à sélectionner des joueurs de ligne offensive au repêchage canadien. Depuis cinq ans, 40% (14 sur 35) de leurs choix ont été des joueurs de ligne offensive.

«Certaines personnes se demandent pourquoi on en choisit autant, mais c'est fort simple. On estime que ça nous procure un avantage, et on veut que ça reste ainsi», a récemment expliqué Popp.

Plusieurs choix des Alouettes sont devenus des joueurs-étoiles dans les années suivantes, les deux plus connus étant Scott Flory et Bryan Chiu. Les cinq membres réguliers de la ligne actuelle (Flory, Josh Bourke, Jeff Perrett, Andrew Woodruff et Luc Brodeur-Jourdain) ont tous été repêchés par l'organisation montréalaise.

Afin que cette tradition soit perpétuée, huit joueurs de ligne ont été choisis depuis 2009 et quelques-uns de ceux-ci tentent présentement d'obtenir un poste à Montréal. C'est le cas de Dylan Steenbergen et Kristian Matte, les premiers choix du club en 2009 et 2010.

Les deux jeunes joueurs espèrent devenir le principal réserviste des cinq réguliers, mais devront démontrer qu'ils sont assez polyvalents. Puisque les Alouettes choisissent de n'avoir que six joueurs de ligne en uniforme, le réserviste doit pouvoir jouer à plusieurs positions.

«D'être polyvalent améliorera toujours les chances du joueur d'être utilisé, et deuxièmement, sa connaissance du système offensif sera forcément supérieure», a noté l'entraîneur de la ligne, Jonathan Himebauch, hier. C'est précisément sur cet aspect qu'ont travaillé Steenbergen et Matte pendant l'hiver.

«Dans cette ligue, il est impératif que les joueurs de ligne canadiens puissent jouer à plusieurs positions, et des deux côtés (droit et gauche)», confirme Steenbergen, qui s'acclimate actuellement au poste de garde après avoir été un bloqueur à l'Université de Calgary.

Matte doit quant à lui se familiariser avec le boulot et les responsabilités d'un centre, lui qui était un bloqueur à l'Université de Concordia. L'organisation estime qu'il sera plus à l'aise au poste de garde ou de centre dans la LCF.

«Kristian jouera à l'intérieur dans les rangs professionnels, et il a actuellement la chance d'apprendre avec Scott Flory», a souligné Himebauch.

«Lorsque j'ai commencé à jouer sur la ligne offensive, il y a cinq ou six ans, j'essayais d'imiter Scott Flory. C'est bien évident que je n'ai pas encore une technique aussi solide que la sienne, alors il m'enseigne plusieurs trucs du métier», a expliqué Matte, qui a signé son premier contrat avec les Alouettes en juillet dernier, au terme d'un séjour chez les Texans de Houston.

Matte reçoit également les enseignements d'un autre joueur, qui a vécu une situation similaire à la sienne, il y a quelques années à peine. Même s'il reste un joueur avec peu d'expérience, Luc Brodeur-Jourdain prodigue déjà des conseils à ses jeunes coéquipiers.

«Mon rôle est devenu de partager de l'information plutôt que de demander des conseils», observe le centre.

L'occasion de se mettre en valeur

Marc Trestman a indiqué que la plupart de ses vétérans joueront très peu lors du premier match préparatoire, jeudi soir, au stade Percival-Molson. Les Matte, Steenbergen et compagnie auront donc une belle occasion de se mettre en valeur.

«Nos jeunes joueurs de ligne canadiens ont beaucoup progressé pendant la saison morte, comme l'avait fait Luc au terme de sa première campagne. Et cette progression a rendu la lutte encore plus vive», a analysé l'entraîneur-chef.

Les joueurs en concurrence ne doivent pas laisser filer l'occasion qui se présente à eux.

Chose certaine, il y aura de nouveaux prétendants dans un an. La recherche de jeunes joueurs de ligne canadiens est perpétuelle.