La question revient de plus en plus souvent: y aura-t-il du football américain en septembre? En septembre, peut-être pas. En octobre ou novembre, c'est plus probable - est-il nécessaire de vous rappeler que la NFL génère 9 milliards par année?

Lorsque les dizaines de stades construits au cours de la dernière décennie resteront vides, mais que les gigantesques paiements qui leur sont rattachés s'accumuleront, les propriétaires risquent de se découvrir une générosité soudaine.

Même chose pour les joueurs. La deuxième résidence à South Beach, le bateau et la Carrera dans le garage, ça ne se paie pas en faisant du vélo stationnaire au centre d'entraînement du coin.

Justement, où en sont les négociations? Elles auraient progressé légèrement en début de semaine, ont soutenu les acteurs qui y ont participé. La mauvaise nouvelle - il y en a toujours une dans les conflits de travail -, c'est que la partie patronale et l'Association des joueurs ne discuteront plus jusqu'à ce qu'on décide si le lock-out décrété par la NFL est légal, le 3 juin.

On serait porté à croire que les grands perdants de la situation actuelle sont les joueurs qui devaient pouvoir profiter d'une pleine autonomie à compter du 1er mars dernier. Au contraire, ils pourraient plutôt en ressortir les grands gagnants - on parle des joueurs autonomes sans compensation, c'est important de le préciser.

Les 32 équipes du circuit auront peu de temps pour combler les postes vacants et améliorer leur formation. Puisque les recrues et les jeunes joueurs n'auront pu participer aux camps habituels ce printemps, et que le camp d'entraînement régulier aura peut-être même été écourté, les dépêcher sur le terrain sans les enseignements nécessaires ne semble pas une option envisageable.

Les vétérans libres de s'entendre avec l'équipe de leur choix tiendront donc le gros bout du bâton. Il y aura peu de temps pour négocier et les équipes en auront encore moins pour se roder. Voici quelques-uns des joueurs qui pourraient profiter de la situation.

NNAMDI ASOMUGHA, demi de coin

Asomugha sera le joueur le plus courtisé lorsque le marché des joueurs autonomes s'ouvrira. Considéré le deuxième meilleur demi de coin de la NFL derrière Darrelle Revis, il obtiendra une fortune. Le fait que les Raiders aient consenti un contrat de 31,5 millions pour trois saisons à leur autre demi de coin régulier, Stanford Routt, confirme qu'ils ont fait leur deuil d'Asomugha, qui suscitera l'intérêt d'au moins une dizaine d'équipes.

IKE TAYLOR, demi de coin

Le prix de consolation pours les équipes à la recherche d'un demi de coin pourrait être Taylor. Ce ne sont pas les receveurs-étoiles qui causent des ennuis à la tertiaire des Steelers - Taylor fait habituellement du bon boulot lorsqu'il est opposé au meilleur ailier espacé adverse. Ce sont plutôt les formations à trois ou quatre receveurs qui les embêtent, car les Steelers ne possèdent qu'un seul bon demi de coin. Et s'ils le perdent au profit d'une autre équipe, ça pourrait être désastreux pour le reste de la défense.

MATT HASSELBECK, quart-arrière

Kevin Kolb est une belle monnaie d'échange pour les Eagles; Carson Palmer a juré qu'il ne poserait plus jamais un casque des Bengals sur sa tête; et les rapports entre Donovan McNabb et les Redskins semblent un tantinet tendus. Ces trois quarts changeront tous vraisemblablement d'adresse avant le début de la saison, mais pour l'instant, demeurent tous à l'emploi de leur club respectif. Ce n'est pas le cas d'Hasselbeck, le seul quart-arrière productif sans aucune attache. Hasselbeck aura ainsi un pouvoir de négociation considérable.

SHAUN ELLIS, ailier défensif

Les Jets devront conclure de nouvelles ententes avec plusieurs joueurs importants (Santonio Holmes, Braylon Edwards, Brad Smith, Antonio Cromartie), et c'est Ellis qui pourrait être sacrifié. Sa performance contre les Patriots en séries éliminatoires a démontré qu'il était encore capable de dominer un match à 33 ans, mais les Jets ont possiblement acquis son successeur au premier tour du repêchage en Muhammad Wilkerson.

MATT LIGHT, bloqueur

Même s'il n'est plus aussi fiable que lors de son apogée, Light n'aura aucune difficulté à trouver preneur, que ce soit avec les Pats - avec lesquels il s'aligne depuis 10 ans - ou ailleurs. La position de bloqueur du côté gauche demeure l'une des plus difficiles à combler, et Light peut encore aider une équipe pendant quelques saisons.