Les Alouettes ont chanté, crié et dansé dans le Quartier des spectacles

Il y avait de la gaieté dans l'air dans le Quartier des spectacles, hier, alors que les Alouettes savouraient pleinement leur deuxième championnat consécutif.

Joueur par excellence au match de la Coupe Grey, Jamel Richardson est celui qui incarnait le mieux l'esprit festif chez les Oiseaux. Lors de la présentation individuelle des joueurs, le receveur semblait même décidé à voler le travail d'annonceur-maison à Jacques Moreau.

Richardson a insisté afin de présenter certains de ses coéquipiers au public, dont Kerry Watkins. Richardson et Watkins nous ont également chanté leur nouvelle composition avant de monter sur scène - une pièce qui raconte en gros que tout ce que font les Alouettes, c'est gagner.

Richardson, Watkins, Anthony Calvillo, Étienne Boulay, Matthieu Proulx et Avon Cobourne ont tous reçu de chaleureux applaudissements, mais Ben Cahoon reste le préféré du public montréalais. Il a été le dernier joueur à être présenté, faisant son apparition avec la Coupe Grey.

La foule a ensuite scandé: «One more year» (une autre saison), comme elle l'avait fait l'année dernière. «Si les partisans m'avaient demandé de disputer deux autres saisons au lieu d'une seule, l'année dernière, ce serait déjà réglé!» avait blagué Cahoon lorsqu'on s'était entretenu avec lui quelques minutes auparavant.

Cahoon semble vouloir poursuivre sa carrière, mais il s'est gardé de le confirmer. «Je n'ai pas la moindre idée de ce qui se déroulera. Ce que j'ai mentionné, c'est que je me sentais capable de jouer. Je suis en santé, et honnêtement, je me sens mieux que lors des quatre ou cinq dernières années. Je pense que je pourrais jouer à un haut niveau pour une ou deux autres saisons. Est-ce que je vais le faire? On verra bien.»

Cahoon a admis qu'il avait de la difficulté à accepter son rôle réduit dans l'attaque des Oiseaux.

«Ça fait partie de la transition. Je ne suis pas content de mon rôle dans l'équipe, et c'est difficile pour moi. Je suis un joueur de football, et je veux le ballon - comme tous les receveurs et les demis offensifs de notre équipe. Cela dit, ces joueurs sont mes amis et les guerriers avec lesquels je vais au combat, et ils sont tous très talentueux.»

«Je me sens parfois comme l'élève au fond de la classe qui lève la main afin de rappeler qu'il est toujours là. Mais au bout du compte, c'est tout de même secondaire, car l'objectif ultime est de remporter un championnat.»

Des flèches vers l'ouest

Certains journalistes de l'Ouest canadien semblaient croire que les critiques des Alouettes à l'endroit de la LCF, la semaine dernière, n'étaient celles que de deux Québécois, en l'occurrence Matthieu Proulx et Étienne Boulay. S'ils ne nous croyaient pas que le sentiment était partagé par la majorité des membres du club, et qu'il ne s'agissait pas que des caprices de deux joueurs, on les invite à bien lire les citations qui suivent, prononcées lors du défilé d'hier.

«Il y a une dizaine d'années, on a décidé de modifier notre uniforme et d'inscrire «Montréal» au devant de notre maillot. De cette façon, partout où on va, les gens savent qui on est!» a d'abord lancé Popp, provoquant des cris de joie dans la foule. «Il faudra maintenant leur apprendre comment épeler «Alouettes» - ils mettent toujours deux fois la lettre L!» a poursuivi le DG des Alouettes.

Trestman a ensuite émis un commentaire qui en disait long à son tour, faisant clairement allusion au trophée du commissaire qu'a remis Mark Cohon aux partisans des Roughriders de la Saskatchewan, à quelques jours de la finale. «Je peux vous assurer que vous avez l'équipe la plus travaillante devant vous, et je peux vous assurer qu'on a les meilleurs partisans de la Ligue devant nous!» a exprimé le pilote des Oiseaux.

Contrairement à ses patrons, Boulay n'a pas pris de détour... «Il faut faire comme l'an passé pour qu'ils nous entendent en Saskatchewan!» a crié Boulay, avant d'entonner le fameux Olé, olé, olé - un air qui fait maintenant manifestement autant partie de Montréal que du Brésil.