Quand Jason Hanson s'est amené dans la NFL il y a près de deux décennies, il avait droit à des accolades après avoir réussi un long placement.

Maintenant, il est chanceux que quelqu'un daigne lui serrer la main.

«Il y avait une époque où, quand tu réussissais un botté de 45 verges ou plus, on te disait 'Quel botté! Tu l'as fait!', s'est rappelé le botteur de précision des Lions de Detroit. Maintenant, tu rates un botté de moins de 50 verges et les gens te lancent, 'Quoi, ça ne va pas?'»

Les joueurs de football sont devenus plus gros, plus rapides et plus forts au fil des ans - c'est pourquoi la ligue punit plus que jamais les plaqués illégaux - mais c'est là un fait qu'on observe tant en défensive qu'à l'attaque. Le résultat, c'est que la moyenne de verges gagnées par portée ou par attrapé n'a pas beaucoup changé d'une époque à l'autre.

Ce n'est pas le cas lorsqu'on regarde les statistiques des botteurs.

Les poteaux de but ont 18 pieds et demi de large depuis 1972, et ils se trouvent à l'arrière de la zone de but depuis 1974. Les botteurs, eux, ont beaucoup changé par contre.

Ils s'entraînent davantage en musculation, ont recours à des entraînements spécialisés et à des techniques supérieures, bottent sur des surfaces qui leur sont plus favorables, sont mieux dirigés et sont mieux employés le jour d'un match.

Ils ont de plus grandes qualités athlétiques que leurs prédécesseurs et ont quasi tous des antécédents comme joueurs de soccer. Ils ont aussi été aidés par le fait qu'on accorde plus d'importance aux unités spéciales, qu'on ait modifié les règles, et que plus de matchs sont maintenant disputés à l'intérieur.

Tout cela donne un meilleur taux de précision, surtout depuis de longues distances.

Le taux de succès a augmenté au fil des ans et ce, peu importe la distance, courte ou longue, depuis le début de l'ère du Super Bowl. C'est ce qu'indiquent les données de STATS LCC.

En 1967, par exemple, à peine 51% de toutes les tentatives de botté de précision donnaient un placement. Aujourd'hui, on réussit dans 81% des cas.

La hausse du taux de précision depuis 50 verges et plus a été particulièrement vertigineuse. De 13,1% dans les années 1960, le taux de succès dans ce contexte est passé à 21,6% dans les années 1970, à 35,6% dans les années 1980, puis 47,8% dans les années 1990 et 53,0% dans les années 2000.

Cette saison, il s'élève à 55,9%.

Il y a eu 68 bottés de précision tentés depuis 50 verges et plus jusqu'ici cette saison. À ce rythme, on va atteindre le cap des 132 bottés de longue distance cette année. Le record est de 104, établi en 2008 et répété en 2009.

«Au chapitre de la technique, à peu près tous les botteurs adoptent la même position», a noté le botteur des Broncos de Denver Matt Prater, qui a réussi neuf de ses 11 bottés depuis 50 verges et plus, le meilleur taux de succès de l'histoire de la NFL parmi ceux qui ont tenté au moins 10 bottés du genre.

«Ils commencent de différentes façons mais lorsqu'ils font contact, ils se trouvent tous exactement dans la même position.»

C'est parce que tous les botteurs dans la NFL ont joué au soccer durant leur enfance et préconisent tous un style de type soccer, qui s'avère plus précis.

Le botteur Lou «The Toe» Groza, un membre du Panthéon du football, a réussi 54,9% de ses tentatives de placement. C'est là un taux de réussite qui lui mériterait un congédiement de nos jours, pas une place à Canton, en Ohio.

«L'exigence, maintenant, d'être à 85% ou mieux au chapitre des placements est peut-être plus présente aujourd'hui qu'elle ne l'était dans les années 1980 ou 1970, a reconnu le botteur des Dolphins de Miami Dan Carpenter. À cette époque-là, si ton taux de succès était de 80%, les choses allaient vraiment bien. Maintenant, c'est presque considéré comme une léthargie.»

«Si tu ne peux réussir 80 à 85% de tes bottés, tu n'auras probablement pas un poste dans la NFL, a affirmé l'entraîneur des Falcons d'Atlanta Mike Smith. Ou, disons, tu seras un gars à qui on donnera la chance d'aller botter ailleurs.»