La peur n'a plus de mystère désormais pour Steven Jackson, et ça n'a rien à voir avec le plaqué punitif d'un secondeur adverse. Il a observé un requin fendre l'eau et dévorer une otarie.

Le demi étoile des Rams de St. Louis a passé la saison estivale à se remettre d'une intervention chirurgicale au dos, à regarder les matchs de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud - et à plonger parmi les requins.

«Ce n'est pas comme lorsqu'on court vers la sortie d'un tunnel ou quelque chose du genre, a déclaré Jackson. Tu peux vraiment basculer en mode panique là-dessous. Chaque fois que je reconte cette histoire je me souviens que la chose la plus épeurante était de voir le requin disparaître dans les eaux sombres.»

Jackson, qui était enfermé dans une cage de métal sous l'eau, a vu un requin de 18 pieds de longueur qui aurait facilement pu «être pris pour une baleine».

«J'ai été témoin d'une attaque de requin sur une otarie, a-t-il raconté. C'était assez angoissant. Tu oublies assez vite que l'eau est froide à te glacer le sang, je peux te l'assurer.

«Disons que ton pouls accélère beaucoup.»

Même s'il s'était préparé mentalement en regardant les émissions de la «Semaine du requin» à la télévision, ceci n'avait aucune mesure avec la réalité.

Jackson, qui a eu 27 ans le mois dernier, dispose néanmoins d'une liste de choses qu'il souhaite faire avant de mourir.

Il ira voir davantage de matchs de soccer. Et il a été suffisamment près d'un grand requin blanc, merci.

«Ce fut une belle expérience. C'était une des choses que je voulais faire sur ma liste, a confié Jackson. Je l'ai fait, mais je ne le referai plus jamais. Mais, vous savez, je voulais le faire pour dire que je l'avais fait.»

L'un des coéquipiers de Jackson a lancé à la blague que ce serait le requin qui aurait eu la peur de sa vie lorsque le demi offensif de 235 livres s'est dirigé vers les profondeurs marines.

«Il a probablement fait peur aux requins, a dit le secondeur James Laurinaitis dimanche. Nager avec les requins... je serais probablement demeuré sur le bateau pour les pointer du doigt.»

Hors de l'eau, Jackson a profité de ses temps libres pour regarder trois matchs de la Coupe du monde, incluant la rencontre entre les États-Unis et la Slovénie. Parmi ses quelques souvenirs rapportés à domicile se retrouvent notamment trois vuvuzelas, dont le bruit a fait les manchettes à travers le monde.

«Ces choses, a commencé Jackson, sont difficiles à faire fonctionner.»

Jackson a littéralement transporté les Rams (1-15) sur ses épaules la saison dernière, et malgré cela les siens ont repêché au premier rang du dernier encan amateur de la NFL. Son total de 1416 verges récoltées par la course lui a aussi permis d'enregistrer sa deuxième meilleure saison offensive en carrière.

Tout cela, malgré le fait qu'il ait souffert pendant le dernier tiers du calendrier régulier d'une hernie discale, qui a nécessité une opération en avril dernier.

L'entraîneur-chef des Rams Steve Spagnuolo ne s'en fait cependant pas trop pour son poulain. Il a d'ailleurs indiqué samedi qu'en dépit du fait qu'il lui manquait un peu de vitesse, Jackson était déjà prêt à entreprendre la saison si elle commençait demain.

«Je crois qu'il faut simplement que je retrouve la sensation du terrain sous mes pieds, que j'effectue de bonnes courses et que je sois en mesure de repérer les ouvertures, a commenté Jackson. Le football, le jeu physique, je ne suis pas inquiet. Je serai prêt pour le début de la saison.»