Disputant leurs trois premiers matchs de la saison dans des endroits où il n'est jamais facile de l'emporter, les Alouettes sont somme toute satisfaits de leur fiche de 2-1 à leur retour à Montréal. Mais ils sont un peu moins emballés par la qualité de leur jeu, nettement sous le standard auquel ils nous ont habitués au cours des dernières saisons.

Après avoir laissé filer une avance de 21 points et perdu contre les Roughriders, à Regina, les Oiseaux ont signé de courtes victoires à Edmonton et Vancouver - deux villes où ils connaissent souvent toutes sortes d'ennuis, il faut cependant préciser. À défaut d'être très impressionnantes, ces deux victoires auront révélé une belle ténacité. «On n'a pas bien joué lors des trois premiers quarts à Edmonton, mais on a trouvé une façon de gagner. Notre défense a été solide à Vancouver, tandis que notre attaque a été inconstante, mais encore là, on s'est serré les coudes et on a trouvé le moyen de l'emporter. Je suis fier de notre équipe en ce début de saison», a commenté l'entraîneur-chef Marc Trestman, hier.

Une équipe championne remporte parfois des victoires qu'elle ne mérite pas, et le moins qu'on puisse dire, c'est que les Alouettes ont fait la preuve que c'est un art qu'ils maîtrisent. Ils ont marqué les 22 derniers points dans leur victoire de 33-23 contre les Eskimos, puis ils ont vaincu les Lions, 16-12, sans avoir inscrit un seul touché.

L'attaque a connu plusieurs ratés dans le match de vendredi, à Vancouver, mais Trestman a préféré voir le verre à moitié plein. «On est déçus, mais pas inquiets. On veut évidemment inscrire des touchés lorsque l'occasion se présente, mais on a tout de même eu la possession du ballon pendant 36 minutes de jeu», a rappelé l'entraîneur-chef.

Anthony Calvillo a également admis que l'improductivité de l'attaque près de la zone payante était un problème qui devrait être corrigé, mais il a lui aussi choisi de s'attarder aux éléments positifs.

«Que l'on gagne ou non, il y aura toujours des aspects qu'on voudra améliorer. Et c'est justement l'aspect positif, on sait qu'on continuera de s'améliorer. C'est très encourageant d'avoir trouvé une façon de remporter nos deux derniers matchs, même si on n'a pas joué notre meilleur football», a dit Calvillo.

Parmi les correctifs à apporter en attaque, on notera les passes échappées, ainsi que la pression à laquelle a été confronté Calvillo. Les changements au sein de la ligne d'attaque sont-ils responsables du jeu en dents de scie de l'unité à ses trois premières sorties?

«La ligne d'attaque ne joue pas encore au niveau qu'on le souhaiterait. La communication a parfois fait défaut dans le feu de l'action, mais c'est à prévoir lorsqu'il y a des changements. Cela dit, une ligne d'attaque s'améliore presque systématiquement lorsqu'elle évolue ensemble pendant un certain temps», a évalué Trestman.

La défense trouve son rythme

Si le rendement de l'attaque a régressé de match en match depuis le début de la saison (de 51 points à 33, à 16), c'est complètement l'inverse du côté de la défense.

«En Saskatchewan, on a joué une bonne première demie, puis on s'est écroulés en deuxième. À Edmonton, ça été l'inverse - périlleux en première demie, solide en deuxième. Le mot d'ordre avant le match à Vancouver était donc de disputer 60 bonnes minutes et je pense que c'est ce qu'on a fait en n'accordant que 12 points», a analysé Étienne Boulay, un avis que partageait le coordonnateur défensif, Tim Burke.

«On a enfin joué à un niveau digne d'une équipe championne à Vancouver. Si on fournit un effort similaire à chaque match, on pourrait être l'une des meilleures défenses de la ligue. Mais on a encore beaucoup de chemin à parcourir, plusieurs choses à améliorer. Il y a eu des erreurs de communication, des blitz ratés, des joueurs qui n'ont pas fait ce qu'ils devaient lors de certains jeux», d'énumérer Burke.

L'amélioration de la défense est notamment attribuable à la pression qu'elle a exercée sur le quart adverse, nettement plus constante lors du match contre les Lions. À leurs trois premiers matchs, les Alouettes n'ont toutefois pas toujours été capables de presser le quart avec leur seule ligne défensive, utilisant le blitz plus souvent qu'à leur habitude.

«C'est extrêmement important de réussir à exercer de la pression sans faire appel au blitz et on parvenait à le faire l'année dernière. Mais si la tertiaire joue de façon plus serrée, la ligne défensive aura plus de temps pour se rendre au quart, ça va main dans la main. C'est la responsabilité des 12 joueurs sur le terrain, pas seulement celle de la ligne», a souligné Boulay.

«C'est l'un des principaux éléments qu'on doit continuer d'améliorer, car tout est simplifié lorsqu'on réussit à presser le quart avec seulement nos quatre joueurs de ligne. Si on s'en remet au blitz pour exercer de la pression, ça devient une situation de tout ou rien. Le résultat peut être très profitable, mais également très coûteux», a expliqué Burke.