Plus riche, puissante et plus populaire que jamais, la NFL se rapproche d'un scénario apocalyptique à chaque journée.

Sans la conclusion d'une entente dans les cinq prochaines semaines qui préserverait la paix de travail qui perdure depuis 1987 - quelqu'un se rappelle des briseurs de grève au football? - la saison prochaine en sera une sans plafond salarial.

Ce qui signifie que les équipes dites bien nanties financièrement comme les Redskins de Washington et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre pourraient investir davantage dans l'embauche de joueurs autonomes que des équipes comme Jacksonville et Buffalo, pendant que les Jaguars et les Bills pourraient être tentés d'économiser afin d'assurer leur survie.

Si aucune entente n'intervient au cours des prochains mois, la saison 2010 sans plafond, s'annonçant moins compétitive sur le terrain, pourrait être suivie d'une saison sans NFL en 2011. Demeurez à l'écoute au moment où le sport professionnel le plus lucratif et le plus regardé se dirige vers l'inconnu.

«Les chances sont minces de conclure une entente avant le mois de mars ou le début de la prochaine saison de la NFL», argue le centre des Titans du Tennessee Kevin Mawae, président du syndicat des joueurs.

«Nous continuerons d'essayer... Ce sera difficile de trouver un terrain d'entente, jusqu'à ce que nous identifions les réels enjeux, de part et d'autre, et que nous décidions de nous attaquer aux dossiers les plus chauds. Les joueurs les sont plus unis que jamais, et nous nous préparons en vue d'un lock-out.»

Le principal aspect litigieux est évidemment l'argent - malgré les cotes d'écoute qui augmentent sans cesse, la valeur moyenne d'une concession qui se situe à 1 milliard $ US et même le duel rêvé du Super Bowl, dans moins de deux semaines, mettant en présence les Saints de la Nouvelle-Orléans et les Colts d'Indianapolis.

Les propriétaires de la NFL ont choisi de mettre fin à la convention collective en vigueur en 2008, exigeant des concessions de la part des joueurs - incluant une diminution de salaire de près de 20%.

C'est une pointe d'environ 800 millions $ dans la tarte des revenus de 6,5 milliards $ US de la NFL. Les propriétaires estiment que l'entente qui se terminera après l'an prochain est trop favorable pour les joueurs, qui touchent à peu près 60% des revenus annuellement.

«Nous voulons mettre en place une structure économique qui ferait en sorte que dans 15 ans, nous pourrions dire que les joueurs et les équipes ont fait preuve de créativité afin de permettre au sport de poursuivre sa croissance», affirme le vice-président exécutif de la NFL, Jeff Pash.

«Personne n'y perdra au change si nous instaurons une bonne structure, et le sport ne s'en portera que mieux au grand plaisir des amateurs.»

Est-ce qu'un arrêt de travail semblable à ceux qui ont perturbé les saisons 1982 et 1987 représente la solution?

«Nos efforts sont centrés sur la conclusion d'une entente et nous y parviendrons, répond Pash. La seule question est de savoir quand.»