Marc Trestman, qui n'aime pas prendre la part de crédit qui lui revient pour les succès des Alouettes de Montréal, a passé beaucoup de temps à remercier tout un chacun au cours de son allocution, jeudi.

Tout le monde y est passé: sa femme Cindy («sans qui personne ne serait ici aujourd'hui»), le propriétaire Robert Wetenhall, le président Larry Smith, le directeur général Jim Popp, ses joueurs, ses adjoints, les responsables de l'équipement. À un certain moment, on croyait même qu'il allait remercier les médias sur place.

Pour chaque personne, il a parlé de leur implication, à quel point l'équipe passait en premier, les sacrifices qu'ils ont dû faire en cours de route pour les Alouettes. Le seul qu'il a «élevé» du lot, c'est le quart-arrière Anthony Calvillo.

«À mi-chemin de la saison, j'ai rappelé aux joueurs à quel point ils étaient chanceux d'avoir un quart-arrière qui jouait à un si haut niveau. Que parfois, vous faites toutes les bonnes choses sur le terrain, mais qu'une mauvaise exécution de votre quart vous empêche de gagner. Ça n'arrive pas avec Anthony Calvillo.

«Alors je leur ai lancé un défi. Je leur ai proposé d'adopter l'éthique de travail d'Anthony, de se dévouer complètement aux succès de l'équipe. Ils l'ont fait et n'ont jamais abandonné tout au long de la campagne.

«Par contre, je suis allé voir Anthony et j'ai mis toute la pression sur lui. Il n'a jamais flanché. Pendant 20 matchs plus un jeu, il a été le meneur de ce club. C'est cet engagement qui nous a permis de gagner.»

Ces propos ont touché le quart des Alouettes.

«Vous n'entendez pas souvent un entraîneur parler de vous de cette façon, a admis Calvillo. C'est toujours spécial quand ça arrive. Mais le respect ne vient pas que d'un côté, c'est réciproque. Je pense que c'est la seule façon dont vous pouvez tirer le meilleur de chacun et connaître du succès.

«J'ai connu plusieurs entraîneurs dans ma carrière et la plupart ont connu du succès, mais l'approche de Marc est unique et les joueurs l'apprécient beaucoup et lui rendent bien.»

Étienne Boulay abondait dans le même sens.

«C'est un gars qui respecte le sport, ses adjoints et ses joueurs, a-t-il expliqué. C'est un grand communicateur, qui trouve toujours le moyen de motiver ses joueurs et ses adjoints. On se réjouit de son retour.»

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Étienne Boulay a passé des moments difficiles au cours des dernières semaines. Après avoir contracté le virus de la grippe A (H1N1), le maraudeur des Alouettes a vu sa conjointe en être affectée de violente façon.

En plus de cette grippe, elle a contracté une pneumonie très virulente et a dû passer plusieurs semaines à l'hôpital. À un certain moment, elle a failli se retrouver dans le coma et les médecins ont même craint pour sa vie.

«Disons que je n'ai pas tellement fêté notre victoire jusqu'à maintenant, a dit Boulay. Mais je devrais pouvoir le faire au cours des prochaines semaines: ma copine devrait recevoir son congé de l'hôpital au cours des prochains jours, peut-être même aujourd'hui (jeudi).»

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Matthieu Proulx, malgré ses 28 ans, se sent vieux. À tout le moins, après 10 ans de football de haut niveau, son corps montre des signes d'usure, des signes qui pourraient faire en sorte qu'il prenne sa retraite.

Celui qui a récemment passé avec succès son examen du Barreau se donne toutefois un peu de temps avant de prendre sa décision.

«Pour l'instant, je profite du moment, je célèbre notre victoire et je n'y pense pas. Quand viendra le temps de reprendre l'entraînement, en janvier, là je prendrai une décision.»