C'est juste une impression, mais je pense que le vol de retour des Cowboys vers Dallas, hier soir, a dû être assez silencieux.

Comment on dit ça, déjà? Quand une équipe est dans les câbles, il faut savoir lui passer le K.-O.? En tout cas, les Cowboys avaient les Giants dans les câbles, et pas à peu près. Avance de 10-0 au deuxième quart, le public new-yorkais qui s'impatiente, Eli et ses copains qui ne font rien... Mais comme par miracle, les Giants ont pris la pause avec une avance de 14-10.

En clair, les Cowboys avaient les Giants dans les câbles. Mais le coup fatal au menton n'est jamais venu.

C'est drôle, parce que si on regarde juste les chiffres, on voit que les Cowboys ont dominé d'un bout à l'autre. Le temps de possession, en partant: 38 minutes et 50 secondes pour les Cowboys, contre seulement 21 minutes et 10 secondes pour les Giants. Ensuite, deux revirements pour les Cowboys, et un pour les Giants. Souvent, quand un club domine dans ces deux catégories, c'est la victoire assurée.

Pas hier au Giants Stadium. En fait, la différence, elle se résume en trois mots: les gros jeux. Et les gros jeux, ce sont les Giants qui les ont réussis.

Le premier gros jeu, c'est l'échappé du porteur de ballon Marion Barber, des Cowboys, en fin de première demie. Cette gaffe de taille a mené au deuxième touché des Giants, qui faisait 14-10 à la mi-temps. Le deuxième gros jeu, c'est la petite passe au gros Jacobs, qui s'est transformée en touché de 74 verges au troisième quart. Le dernier gros jeu, c'est le retour de Domenik Hixon sur 79 verges, au quatrième quart.

Aussi simple que ça. Marque finale: New York 31, Dallas 24.

Le plus incroyable, c'est que l'attaque des Cowboys a explosé, et pas à peu près. Tony Romo a récolté 392 verges de gains et trois passes de touché, messieurs Witten et Austin ont chacun capté assez des ballons pour franchir la barre des 100 verges de gains. Mais ce ne fut pas assez. Et maintenant, les Cowboys vont encore passer la semaine à se faire dire qu'ils s'écrasent en décembre.

J'espère seulement que les «experts» vont se garder de critiquer Tony Romo. Lancer des tomates au quart-arrière, c'est toujours la chose facile à faire, un peu comme critiquer le gardien au hockey. Hier, Romo a connu un match exceptionnel, à part peut-être cette passe errante vers un Roy Williams fin seul au quatrième quart. Ce qui est arrivé au New Jersey n'est pas de sa faute, loin de là.

Mais le résultat est indéniable: une autre grosse défaite des Cowboys en décembre. Et voici que les Chargers et les Saints sont à l'agenda...

Comme dirait Benoit Brunet: ayayaye.

J'hésitais encore un peu avant d'enterrer les champions, mais je vais le faire tout de suite. Non, les Steelers de Pittsburgh ne seront pas des séries cette saison.

Il y a des défaites honorables, et il y a des défaites carrément gênantes. Celle d'hier face aux pauvres Raiders, par la marque de 27-24, est certes à classer dans la deuxième catégorie. Non mais... Les Raiders sont débarqués à Pittsburgh avec la deuxième pire attaque de la NFL. La deuxième pire, juste devant celle des puissants Browns. Et ils ont fait quoi à Pittsburgh, les Raiders? Ils ont seulement obtenu 396 verges de gains!

Il n'y a pas si longtemps, la défense des Steelers était source de fierté. Le quart des Raiders, Bruce Gradkowski, qui était un réserviste, n'a jamais pu faire mieux que 200 verges dans un match cette saison... Hier, il s'est offert une journée de 308 verges.

Je veux bien croire que la tertiaire des Steelers est diminuée par l'absence de Troy Polamalu, mais quand même. À leurs 10 derniers matchs, les Raiders marquaient en moyenne 9,5 points. Hier, ils ont marqué 27 points...

Dire que certains experts parlaient de dynastie au terme du dernier Super Bowl. C'est drôle, mais ces Steelers ne m'ont jamais paru comme une grande équipe. Rien à voir, en tout cas, avec les Steelers des années 70. Les Steelers de 2005 ont gagné en profitant de circonstances exceptionnelles, mais n'ont même pas été capables de participer aux séries la saison suivante.

À moins d'un miracle, ces Steelers-là vont connaître le même sort.