Allez, petit sondage éclair pour commencer, en levant la main droite SVP: qui, dans cette salle, avait abandonné dans le cas de Vince Young?

Je dois l'avouer, je suis de ceux-là. De ceux qui croyaient que Young, troisième choix du repêchage de 2006, était déjà à classer dans la catégorie des plus grands flops de l'histoire, avec Ryan Leaf, Brian Lawton et le Quick aux fraises. Mais hier à Nashville, Vince Young nous a montré tout ce talent, nous a montré pourquoi les Titans et l'entraîneur Jeff Fisher le voyaient gros comme ça il y a trois ans.

Le défi était énorme. Voyez un peu: 17-13 Cards, seulement 2:37 à jouer, et les Titans qui prennent le ballon à leur propre ligne de 1. En clair, ça voulait dire que pour gagner le match, Young et les Titans devaient traverser le terrain sur 99 verges pour enfoncer le touché de la victoire.

Encore une fois, qui croyait que Young allait y arriver? Pas moi.

Mais Young et les Titans ont bel et bien traversé le terrain. En fait, le quart des Titans a fait ça à la manière d'un Brady ou d'un Peyton, alliant calme et confiance pour convertir trois situations de quatrième essai, incluant un quatrième essai et les buts au 10 des Cards, avec six secondes à faire.

Sur ce jeu, le dernier du match, Young a repéré le collègue Britt entre deux Cards, lui a refilé le ballon, et puis voilà, 20-17 Titans.

Je ne sais pas si Vince Young va continuer comme ça, mais hier en tout cas, il a joué comme le futur grand que l'on attend depuis 2006. Ses chiffres: 27 en 43, 387 verges de gains, et une passe de touché. Depuis qu'il est au volant de cette attaque, les Titans ont gagné cinq matchs de suite... après avoir commencé la saison avec zéro victoire contre six défaites.

Qui aurait pu prévoir un tel dénouement? Pas moi. Et probablement pas Jeff Fisher non plus.

Quand le poète Claude Ruel a affirmé qu'il n'y en aurait pas de facile, il avait probablement les Eagles de Philadelphie en tête.

Non mais, on dirait qu'ils le font exprès, les Eagles. À chaque fois qu'ils en ont une petite facile à l'agenda, ils trouvent le moyen de rendre ça intéressant. On se souvient encore de la fois où ils ont décidé de prendre «off» à Oakland il y a de cela une couple de semaines... Hier, ils ont eu besoin de toute leur petite monnaie pour venir à bout des Redskins de Washington.

Remarquez, peut-être que ce sont les Redskins qui sont meilleurs qu'on pense. Il y a une semaine, ces gars-là ont poussé les Cowboys au bord du gouffre, comme on dit, et cette fois, ce sont les Eagles qui ont failli y passer. Mais quand même. Quand on est un club qui aspire à un titre de division, ne doit-on pas humilier les clubs de second ordre? C'est mon humble opinion en tout cas.

Les Eagles peuvent bien voir le verre à moitié plein, rappeler qu'ils accusaient un retard de 24-16, et qu'ils ont fini ça en beauté avec une grosse victoire de 27-24. Ils peuvent. Mais cela ne parviendra pas à masquer la douloureuse réalité: les Eagles ont un bon petit club qui manque cruellement de constance.

Et les bons petits clubs qui manquent de constance, ça fait quoi? Souvent, ça rate les séries.

Les Colts sont champions de leur division. Cette fois, ils ont fait le coup aux Texans de Houston, qui avaient pourtant une avance de 13 points à la pause. Comme d'habitude, les Colts sont passés en deuxième vitesse lors de la deuxième demie, et ont pu sortir de là avec une victoire de 35-27. Pour les Colts, c'était une cinquième victoire de suite après avoir comblé un déficit.

Tout ça est magnifique, et c'est même spectaculaire, mais on appelle ça jouer avec le feu. Et j'ai comme l'impression que tôt ou tard, les Colts vont finir par se brûler. Peut-être même en janvier.