Les Alouettes ont fait savoir, samedi, que 52 000 billets s'étaient déjà envolés en vue de la finale de section de cet après-midi.

L'ailier défensif des Alouettes Anwar Stewart n'est pas surpris que les amateurs aient répondu avec autant de ferveur.

«Pas du tout. On a vraiment de bons partisans ici. Ils nous soutiennent à 100 pour cent, a-t-il souligné. Quand on se promène en ville pour aller voir un film ou aller souper, beaucoup des gens nous disent «bon travail», «ramenez-nous la coupe» ou «nous avons besoin d'une raison pour fêter», des choses du genre... C'est une bonne sensation.»

Il y aura beaucoup de monde au Stade, dimanche, et donc beaucoup de bruit. Tout en louangeant les amateurs, les joueurs des Alouettes continuaient de lancer un message à leur intention, samedi: il faut faire du bruit pendant que l'attaque des Lions est sur le terrain, pas lorsque celle des Oiseaux est au travail.

Question, évidemment, que les acolytes d'Anthony Calvillo puissent entendre les directives du quart au moment où il se place derrière le centre Bryan Chiu.

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Les Lions ne sont arrivés à Montréal que vendredi soir, mais ils vivent à l'heure de l'Est depuis deux semaines déjà, eux qui ont affrontés et battu les Tiger-Cats à Hamilton, le week-end dernier, à l'occasion de la demi-finale de section.

A Vancouver, ils devaient se présenter à l'entraînement dès huit heures le matin, l'équivalent d'un entraînement qui commence à 11h. Les joueurs devaient donc se lever tôt pour arriver au travail à temps.

«Nous avons fait ça la semaine dernière et nous avons fait ça la dernière fois que nous étions ici à Montréal, a indiqué l'entraîneur des Lions Wally Buono. A cinq heures du matin, j'étais tout à fait réveillé parce que pour moi, c'est comme s'il était huit heures.»

Selon l'ancien joueur des Alouettes, le décalage horaire ne représente pas un inconvénient aussi important pour les équipes de l'Ouest qui voyagent dans l'Est, comparativement aux clubs de l'Est qui se rendent dans l'Ouest.

Buono est aussi d'avis que ce n'est pas si éreintant que cela pour ses joueurs de se rendre dans l'Est deux fois en deux semaines.

«Aller en Saskatchewan est beaucoup plus difficile que de se rendre à Montréal, a-t-il avancé. (Vendredi) soir, on a eu droit à un vol nolisé. On est arrivé ici sans problème, en passant directement de l'avion à l'autobus. Quand on doit aller à Regina, il faut arriver à l'aéroport avec deux heures et demie d'avance, il faut arrêter à Edmonton ou Calgary et changer d'avion, passer par les mesures de sécurité huit fois, et attendre que les joueurs, qui ont fait leurs valises comme s'ils partaient pour l'année, récupèrent leurs bagages.»

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Selon Anwar Stewart, le duel de dimanche entre les Alouettes et les Lions sera «probablement une des meilleures finales de l'Est depuis longtemps».

«Les forces sont équilibrées, les joueurs des deux équipes sont conscientes de ce qui est à l'enjeu et les deux côtés savent que c'est une belle occasion de briller», a-t-il affirmé.

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Plusieurs observateurs considèrent les Lions comme un adversaire de taille pour les Alouettes. Ceux-ci ont été coriaces face aux Oiseaux cette saison, comme à toutes les années d'ailleurs. Mais Wally Buono a rappelé, samedi, que sa formation restait bien imparfaite.

L'entraîneur des Lions espérait notamment que les siens feront preuve d'une plus grande constance, dimanche, qu'ils ne l'ont fait pendant la saison régulière, et même en demi-finale de section. Ils ont alors battu les Tiger-Cats de Hamilton en prolongation, après avoir laissé ceux-ci égaler le score en fin de quatrième quart.

«La semaine dernière, nous avons été constants... pendant 57 minutes environ. Puis soudainement, les défauts qui ont caractérisé cette équipe tout au long de la saison ont refait surface, a affirmé Buono. Des erreurs, des choses difficiles à expliquer, qui ont fait en sorte qu'on a laissé l'autre équipe égaler le score alors qu'on aurait pu protéger l'avance. Puis, tout à coup, nous avons recommencé à lutter et retrouvé le rythme qu'il fallait pour gagner le match, alors que l'unité qui s'était effondrée à la fin du temps réglementaire a été solide en prolongation.»

Buono s'est dit incapable d'expliquer ce phénomène.

«Si, comme entraîneur, tu les diriges de la bonne manière pendant 57 minutes, il n'y a pas de raison que tu les diriges mal pendant les trois autres minutes.»

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Autant Marc Trestman ne cesse jamais de louanger ses joueurs, autant Wally Buono n'a pas peur de critiquer ses équipiers publiquement.

«Comment ne puis-je pas appeler un chat, un chat?, a lancé Buono. Quand on écope de sept punitions pour procédure illégale dans un match, comme ç'a été le cas le week-end dernier, dois-je blâmer les amateurs? Hamilton? Les arbitres?

«Un chat est un chat. Ca fait partie du processus et en tant qu'hommes, nous devons être capables d'accepter ce genre de responsabilité.»

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Selon Marc Trestman, la clé lors du match de dimanche sera de stopper la course chez les Lions afin de rendre le quart Casey Printers «unidimensionnel».

L'entraîneur des Alouettes estime toutefois que le même principe ne s'applique pas à sa propre attaque.

«Notre jeu est axé sur la passe, c'est par là que ça commence pour nous, a-t-il souligné. Ca ne signifie pas que nous ne cherchons pas un certain équilibre, que nous n'effectuerons pas 20 courses dans un match - nous l'avons fait dans le passé, avec succès. Mais nous sommes d'abord une équipe qui privilégie la voie des airs, et qui utilise la course comme complément. Nos adversaires le savent fort bien, mais c'est là une réalité avec laquelle nous devons composer comme équipe de football.»

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C'était au tour de Ben Cahoon, samedi, de reconnaître que les joueurs des Alouettes ont hâte de passer à l'action après une longue pause.

«Il y a beaucoup d'énergie dans ce vestiaire-là et il s'agit de la contrôler, de prendre une profonde respiration et d'attendre le match pour laisser cette énergie-là exploser», a dit le vétéran receveur.

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Wally Buono a réalisé, à l'occasion de sa visite à Hamilton le week-end dernier, à l'occasion de la finale de section, que le football n'est pas mort dans le sud de l'Ontario. Il ne faisait que dormir.

«Il y avait une belle atmosphère de football, a souligné l'entraîneur-chef des Lions. Les gens me reconnaissaient et m'abordaient, même si ce n'était pas toujours de la manière la plus plaisante.

«Il s'agit de donner aux consommateurs le produit qu'ils recherchent (pour ramener les gens au stade). Il faut que leur club de football leur donne une bonne raison de le soutenir», a affirmé Buono.

«Quand je suis arrivé à Vancouver il y a sept ans, c'était la même chose, on m'avait dit que le football était mort à l'Ouest des Rocheuses. Ce n'était pas le cas. C'est juste qu'à titre de consommateurs, ils en avaient assez qu'on ne leur donne pas ce qu'ils voulaient. Mais une fois que l'équipe a pris ses responsabilités à l'endroit des amateurs, ceux-ci ont recommencé à répondre.»

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La direction des Alouettes a tenu à rappeler aux amateurs qui comptent se rendre au match de dimanche de partir tôt. Les nombreux sites de construction sur l'île rendent souvent la circulation difficile et on conseille de privilégier le transport en commun.

On sait aussi que lors des événements au Stade olympique qui attirent des foules imposantes, il y a souvent un bouchon de circulation aux tourniquets de la rotonde, et les détenteurs de billet qui arrivent à la dernière minute se retrouvent à rater les premières minutes de la rencontre. Alors oui, c'est vrai, il faut arriver tôt.

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A cause du match entre les Alouettes et les Lions, il n'y aura pas de clinique de vaccination au Stade olympique dimanche et lundi, comme ç'a été le cas jusqu'ici cette semaine.