Un peu comme Gilbert Dionne, Rodney Dangerfield ou les filles des Pussycat Dolls, on dirait bien que les Giants de New York sont incapables d'obtenir une once de respect.

Eh oui. Malgré cette fiche immaculée, malgré ces prestations sans faille, on doute encore des Giants. Même si cette fiche parfaite de 5-0 représente leur meilleur début de saison depuis 1990, ces Giants n'ont pas encore convaincu la planète NFL.

 

Voyez-vous, certains experts aiment rappeler que la bande à Eli n'a fait que battre des minables. Des Chiefs ou des Raiders ou des Bucs. Ce qui est vrai, remarquez; la fiche combinée des victimes des Giants cette saison est de 6-19...

Mais puisque la vie est bien faite, les gars en bleu vont avoir l'occasion de dissiper les doutes dès demain. Parce que demain, c'est un gros match. Contre qui? Contre les Saints de La Nouvelle-Orléans, le club de l'heure, un club que tout le monde, ou presque, voit déjà au Super Bowl.

C'est le match du week-end, sans aucun doute. C'est Eli qui revient chez lui, c'est la grosse défense des Giants contre la folle attaque des Saints, c'est les deux meilleurs clubs de l'Association nationale. Pour citer le philosophe Terrell Owens: préparez le pop-corn, on ne va pas s'ennuyer.

Pendant que les Giants s'amusent, les Saints s'amusent à nous étonner. Qui les voyait là, les Saints? Ce club-là y est allé de quelques embauches judicieuses lors de la saison morte et la plus importante est celle du coordonateur défensif Gregg Williams. Je sais bien que le terme «génie» est quelque peu galvaudé. D'ailleurs, Joe Theismann nous a déjà expliqué qu'il n'y a pas de génies au football, parce qu'un vrai génie, c'est un gars comme Norman Einstein. Très bien. Mais ce Williams possède toute une tête de football. Et ce sont les Saints qui en profitent.

Bien sûr, c'est l'attaque des Saints qui fait les manchettes, avec le bras canon de Drew Brees et cette moyenne de 36 points marqués à chaque dimanche. Mais si les Saints en sont là, c'est à cause d'une défense nettement améliorée, qui ne donne que 16,5 points par rencontre. Et cette défense adore le blitz.

C'est peut-être là que ça va se jouer, d'ailleurs. Eli n'a été victime que de deux sacs cette saison. Les Saints, eux, ont réussi 10 sacs du quart en seulement quatre parties...

Alors voilà, la table est mise. Juste un petit mot sur la fiche des Giants, pour finir. La dernière fois que ce club a commencé une saison à 5-0, les bagues du Super Bowl ont suivi en fin de saison.

Je dis ça comme ça.

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Je ne sais pas si vous avez vu le coach des Jets, Rex Ryan, après la défaite de lundi soir à Miami, mais disons simplement que ce n'était pas très classe. Ses Jets venaient d'accorder 31 points aux Dolphins - dont 21 points au quatrième quart - et le monsieur n'était pas content.

C'est le truc avec Rex Ryan: ce gars-là est capable de péter une coche à tout moment. Dans les rangs universitaires, ça va, mais dans la NFL, les coachs qui pètent des coches, ça ne dure pas bien longtemps. Les vétérans ne sont guère impressionnés par des coachs qui pètent des coches.

Tout ça pour dire que le futur immédiat des Jets de New York semble un peu moins rose qu'il y a deux semaines, mettons. J'en connais même qui parlaient de Super Bowl... Je pense humblement que les Jets et leurs partisans devraient respirer par le nez. Juste un peu.

Une chance pour eux, ce sont les pauvres Bills de Buffalo qui sont les adversaires de demain. Des Bills qui viennent à peine d'être battus par un quart qui a complété un grand total de deux passes. C'est quand même incroyable.

Les Jets ne peuvent pas perdre demain. Et s'ils perdent, ça risque de sauter. Je ne serais pas surpris si Rex Ryan forçait ses hommes à faire 500 push-ups la face dans la bouette des Meadowlands.

Encore une fois, une chance que c'est juste les Bills.

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