Bon, allons-y avec une petite question toute simple pour commencer: la dernière fois que les 49ers de San Francisco ont été sérieux, c'était quand?

Bonne question, vous admettrez. La dernière fois, c'était en 2002. Cette saison-là, les Niners avaient non seulement pris part aux séries, mais ils avaient en plus gagné le titre de leur division. Depuis, par contre, plus rien. La grosse misère. Ce club autrefois fier s'est contenté de faire des gaffes au repêchage (Alex Smith, quelqu'un?) et d'accumuler les mauvaises décisions.

 

Mais voici, enfin, une petite lueur d'espoir. Voici, enfin, que les 49ers jouent comme un club sérieux.

Probablement que ce sérieux vient de l'entraîneur Mike Singletary, un ancien secondeur qui n'hésite pas à baisser ses culottes pour faire passer un message. Probablement que ce sérieux vient aussi du jeune secondeur Patrick Willis, dont l'ardeur au travail inspire le reste de l'équipe et surtout le reste de la défense. D'ailleurs, les 49ers ont la huitième meilleure défense du football américain.

Mais le succès des 49ers, c'est avant tout l'émergence d'un quart que plus personne n'espérait: Shaun Hill, 29 ans. Avant 2007, ce gars-là n'avait jamais lancé de passe de touché dans la NFL. En fait, Shaun Hill a passé les cinq premières années de sa carrière sur les lignes de touche à attendre qu'on lui donne une chance. En quatre saisons avec les Vikings, de 2002 à 2005, il n'a mis l'uniforme qu'une seule fois. Les 49ers l'ont engagé en 2006, mais ne l'ont pas habillé cette saison-là.

En 2007, notre ami Hill a pris part à trois matchs et c'est finalement en 2008 que les patrons des 49ers, à bout de patience avec Alex Smith, lui ont donné les clefs de la voiture. Depuis, Hill est le quart partant du club et joue avec la fougue du gars affamé. Ce que Smith n'a ja-mais fait...

Hill n'a pas le sens du spectaculaire comme Peyton Manning ou un certain Brett Favre, mais au moins, il ne gaffe pas. Comme disent les anglos, il se contente de conduire le bus et c'est tout ce que les 49ers lui demandent, eux qui ont le luxe de pouvoir miser sur un demi émérite en la personne de Frank Gore.

Demain, les 49ers reçoivent les Falcons d'Atlanta et il s'agit sans doute de leur match le plus important depuis 2002. Pour les 49ers, l'occasion est belle de lancer un message au reste de la ligue.

Non, ces 49ers-là n'ont rien à voir avec les 49ers de Joe Montana (je vais m'abstenir de glisser un mot sur l'imbuvable Steve Young, vous me demanderez pourquoi un de ces jours), mais au moins, ce club jadis prestigieux semble de retour sur la voie de la respectabilité.

C'est déjà ça.

Rien ne va plus chez les Chargers de San Diego. Une chance qu'ils sont en congé cette semaine, parce que ça commence à brasser solide par là-bas.

Imaginez un peu. En entrevue cette semaine avec un journaliste du Union-Tribune, de San Diego, A.J. Smith, le DG du club, a essentiellement qualifié ses joueurs de grands flancs mous («soft and bewildered», qu'il a dit). C'est quand même incroyable.

Le secondeur Shawne Merriman ne l'a pas trouvée drôle et a répliqué en disant que ce commentaire du DG n'était pas vraiment nécessaire. À part de ça, oui, tout va très bien à San Diego.

Les Chargers, que plusieurs experts (coucou!) voyaient au Super Bowl, vivotent avec une fiche de 2-2. Le gros Merriman, qui a récolté 39 sacs du quart à ses trois premières saisons, n'en a toujours pas obtenu un cette saison, lui qui semble encore ennuyé par les blessures. Les problèmes de Merriman viennent souligner à grands traits les carences des Chargers, qui ont la 25e défense du football américain. Ces gars-là donnent en moyenne 151 verges au sol à chaque match. Ouf...

Tout ça pour vous dire que les Chargers au Super Bowl, je n'y crois plus vraiment. On dirait bien que ce club va nous décevoir. Encore une fois.