On ne pouvait pas reprocher grand-chose aux Alouettes depuis le début de la saison, sauf peut-être le manque d'opportunisme de l'attaque à la porte des buts. Faudra maintenant trouver un autre «problème» duquel parler.

Anthony Calvillo n'avait pas lancé une passe de touché à ses 116 tentatives précédentes lorsqu'il en a réussi trois en autant de jeux, samedi soir. S.J. Green, Kerry Watkins et Kerry Carter ont tous  franchi la ligne des buts après avoir capté une passe de Calvillo en l'espace de quelques minutes, et vite comme ça, les Blue Bombers pouvaient déjà penser à leur match suivant, tirant de l'arrière 24-6 au deuxième quart. Il s'agissait d'un premier match de quatre touchés cette saison pour Calvillo, qui a réussi l'exploit à quatre reprises en 2008. Frappé à plusieurs occasions par la défense des Argonauts la semaine précédente, personne n'a posé un doigt sur le vétéran passeur, samedi.

Calvillo a encore une fois distribué le ballon de façon admirable, et a bien «vendu» quelques-unes de ses passes, entre autres celle à Watkins lors d'un troisième essai et quatre verges à franchir au premier quart. Le vétéran a toutefois été victime de deux interceptions à la suite de longues passes, qui ne semblaient pas nécessaires aux moments dans le match où il les a décochées.

Watkins a été le meilleur chez les receveurs, captant cinq passes pour 105 verges, en plus d'inscrire son quatrième touché de la saison, un jeu de 71 verges qui a de loin été le plus spectaculaire du match. Jamel Richardson a attrapé quatre passes pour 43 verges et un touché.

Toujours à la recherche d'un premier majeur en 2009, Ben Cahoon a été assez discret, exception faite d'une séquence où il a attrapé trois passes consécutives au premier quart. Le demi inséré a terminé la rencontre avec cinq catchs et 49 verges.

 

Pas si bons?

 

Pendant que l'attaque offrait sa meilleure performance du dernier mois, la défense des Alouettes poursuivait son excellent boulot. Après avoir blanchi les Argonauts, elle a provoqué quatre revirements, tout en limitant l'attaque des Bombers à 232 verges.

Avant d'affronter la défense des Alouettes, Fred Reid, le porteur de ballon régulier des Bombers, estimait ouvertement que la ligne défensive des Oiseaux était correcte, sans plus, et que leurs secondeurs n'étaient pas très bons. M. Reid n'avait peut-être pas regardé les mêmes matchs que nous, mais la liberté d'expression n'existe pas pour rien.

Or, seules quelques courses alors que tout était déjà décidé en deuxième demie ont permis à Reid de terminer la rencontre avec  49 verges (en 10 courses), et ainsi, de sauver la face – un peu. Frappé durement toute la soirée, le demi à l'attaque gardera peut-être ses analyses pour lui à l'avenir. Aucun porteur n'a franchi le cap des 50 verges au sol contre la défense de Tim Burke jusqu'ici, pas si mal pour un groupe de joueurs aussi ordinaires.

Blessé tôt dans le match, Matthieu Proulx a signé deux revirements après être revenu au jeu, recouvrant un échappé au sein des unités spéciales et interceptant une mauvaise passe de Michael Bishop. D'ailleurs, les Alouettes auraient pu intercepter au moins cinq passes de Bishop, dont le jeu continue d'être parsemé d'inconstance. Davis Sanchez a obtenu l'autre interception des Alouettes et aurait très bien pu en réussir deux autres plus tôt dans le match. Mark Estelle et Étienne Boulay sont également venus bien près d'intercepter des passes de Bishop.

 

Taylor doit tout faire seul

 

Les Alouettes ont marqué 131 points de plus qu'ils ont concédés au cours de leurs sept premiers matchs. Pas si facile donc de trouver les puces. Mais puisqu'il le faut - sinon on risquerait de se faire qualifier de «cheerleader» par certains grands penseurs du ballon ovale - en voici donc un, truc à corriger : les retours de bottés.

Larry Taylor, lui, n'a rien à se reprocher, bien au contraire. Les verges qu'il accumule sont normalement le résultat de sa bonne vision du jeu et de ses feintes, pas tant des blocs dont il bénéficie.

On comprend que la plupart des joueurs des unités spéciales évoluent également en défense ou en attaque et que ça fini par tester l'endurance. Reste que les joueurs qui bloquent devant Taylor semblent souvent manquer d'intensité, ce qui n'est pas vraiment juste pour le petit spécialiste des retours. Du haut de ses cinq pieds et six pouces, Taylor se fait frapper plus solidement et régulièrement que n'importe quel autre joueur du club - sauf peut-être Avon Cobourne. Ses coéquipiers devraient y songer lorsqu'ils tentent de lui dégager le chemin.