La marque finale de 31-27 pourrait laisser croire que le match de mardi soir entre les Blue Bombers de Winnipeg et les Alouettes a été serré, mais elle ne représente pas tout à fait le réel état des choses.

Lorsque les réguliers des deux équipes étaient sur le terrain au premier quart, l'équipe de Marc Trestman a dominé comme elle l'a fait tout au long de la saison dernière contre les trois autres équipes de la division Est. Et ça n'a pas pris de temps.

S'il y avait encore des doutes quant à l'état de santé d'Avon Cobourne, ils ont vite été effacés. Le demi à l'attaque a réussi une course de 45 verges dès le premier jeu offensif des siens. Cobourne n'allait porter le ballon que deux autres fois avant que Trestman ne le retire du match, mais ce fut suffisant pour nourrir sa confiance.

«Ça fait du bien. Je ne voulais pas prendre trop de risques, mais je ne connais qu'une seule vitesse, et c'est dans le tapis», a commenté Cobourne à propos de sa longue trotte.

Même si personne ne lui a confirmé qu'il demeurerait le porteur régulier de l'équipe, Cobourne ne s'attend pas à ce que son statut ne change. Le suspense chez les demis offensifs concerne plutôt l'identité de celui qui le secondera.

Mike Imoh s'est absenté pour des raisons personnelles mardi soir, ce qui a permis à Brandon Whitaker et Chris Jennings de se mettre en valeur. Whitaker a amassé 94 verges en neuf courses, et a été nommé le joueur du match, tandis que Jennings a terminé sa soirée de travail avec 44 verges en sept courses.

«Un demi à l'attaque veut toujours le ballon plus souvent, mais je suis heureux de la façon que la soirée s'est déroulée, a commenté Whitaker. Je ne me ferai pas de soucis à propos d'une décision qui n'est pas de mon ressort, mais j'estime avoir fait ce que je devais ce soir.»

Si les Alouettes ont connu une excellente soirée au sol (221 verges), les choses ont été un peu plus difficiles par la passe. Les cinq quarts-arrière de l'équipe n'ont totalisé que 140 verges.

Anthony Calvillo n'a tenté que cinq relais avant de céder sa place à Brad Banks. Il en a complété quatre, dont une de 16 verges à Brian Bratton, qui a permis aux Alouettes de prendre les devants, 17-3, au tout début du deuxième quart.

Impliqué dans une lutte avec Adrian McPherson pour le poste de deuxième quart, Banks a connu une soirée difficile, complétant deux de cinq passes pour 14 verges. Il a aussi été victime d'un sac dès son premier jeu. Même s'il était entouré de réservistes sur le terrain, Banks ne s'est pas plaint.

«On a été sur la même longueur d'ondes tout au long du camp, mais ce n'était pas le cas ce soir. On a commis quelques erreurs, mais l'important est d'avoir remporté le match», a jugé Banks, qui n'a sûrement pas comblé l'écart qui le séparait de McPherson avant le match contre les Bombers, même si Trestman n'a rien voulu confirmer.

«Le match de ce soir ne définira rien. C'est une accumulation de facteurs qui nous permettra de prendre des décisions. On a une bonne idée de ce que Brad peut contribuer», a dit le coach.

McPherson n'a joué qu'une série, qui s'est toutefois terminée par un touché de Whitaker.

Beaux jeux de Ferri et de Morin-Soucy

Le jeu du match est survenu lors de la deuxième série en attaque des Bombers quand Diamond Ferri a intercepté une passe errante de Stefan Lefors. Le secondeur l'a ramenée sur une distance de 80 verges pour le majeur. Ferri a notamment sauté par-dessus un adversaire, en plus d'en battre quelques autres de vitesse.

Disputant un premier match devant les partisans des Alouettes, le Québécois Nickolas Morin-Soucy les a fait bondir de leur siège en signant son premier sac dans les rangs professionnels en deuxième demie, démontrant une belle ténacité sur la séquence.

La joie s'est vite transformée en frousse quelques minutes plus tars lorsque Morin-Soucy s'est blessé à un genou. Il a quitté le match et devra subir des examens qui en diront davantage, mercredi.

Trestman estimait que sa défense avait été ordinaire contre la course au cours des deux premiers quarts.

«Je pense qu'on a raté plusieurs plaqués et qu'on aurait pu mieux les contenir, mais ça s'est amélioré en deuxième demie», a indiqué l'entraîneur-chef.

Une bonne foule

Les Alouettes ont annoncé une salle comble de 20 202 spectateurs, un total qui semble légèrement gonflé. À l'oeil nu, il y avait quelques centaines de places disponibles, mais les Alouettes peuvent néanmoins dormir en paix. S'il y avait entre 18 000 et 19 000 spectateurs pour un match préparatoire - un soir du 23 juin de surcroit -, les gradins devraient encore une fois être bien remplis lorsque le calendrier régulier s'amorcera - ralentissement économique ou pas. Les travaux d'expansion du stade Percival-Molson peuvent donc se poursuivre sans gêne.