Les Alouettes sont à mi-chemin de leur projet d'expansion. Non, le débat sur le stade Percival-Molson n'est pas relancé, il pourra bel et bien accueillir 5000 personnes de plus à compter de 2010. C'est qu'il faut maintenant les trouver ces 5000 personnes.

Comme la plupart des entreprises, les Alouettes sont affectés par la crise économique qui sévit, mais pas au point de crier panique.

«Pour la première fois en sept ans, il a fallu pousser un peu pour vendre des billets, mais ce n'est pas inquiétant», a dit le président de l'équipe, Larry Smith, la semaine dernière.

Smith et Claude Rochon, vice-président responsable du marketing et des communications, affirment qu'entre 500 et 600 détenteurs d'abonnement de saison n'ont pas renouvelé leur contrat cette année. Les Alouettes ont toutefois trouvé preneurs pour la grande majorité de ces abonnements dans les semaines qui ont suivi et il n'en resterait plus qu'une quarantaine de disponibles, selon MM. Smith et Rochon.

L'organisation réussira-t-elle maintenant à en vendre quelques milliers de plus à temps pour l'été 2010?

«Est-ce que ce sera un défi? Oui, tout à fait. Mais on restera créatifs, comme on l'a toujours été», a dit Rochon, qui a notamment été au centre des longues négociations concernant l'expansion du stade, qui auront finalement duré presque une décennie.

«Il ne faut pas oublier qu'on arrive de loin. On avait seulement 8000 spectateurs par match au Stade olympique en 1997. On n'avait que 1400 détenteurs de billets de saison, même si on avait un club gagnant! On a vendu 38 000 billets pour la finale de l'Est et 66 000 pour le match de la Coupe Grey en novembre dernier, 104 000 billets en deux semaines. Il y a un marché, ça c'est certain.»

La même stratégie

À titre de responsable du marketing, Rochon jouera un rôle prépondérant au cours de la prochaine année. Le climat économique complique sa mission, mais il demeure confiant.

«On adoptera la même stratégie qu'on a toujours utilisée parce qu'elle nous a rapporté un certain succès jusqu'ici. L'équation de base restera toujours la même, on doit rester accessibles et on le restera.»

Même s'il sait que les victoires resteront toujours le meilleur moyen d'attirer les foules, Rochon comprend très bien que les Alouettes ont un travail à exécuter à l'extérieur du terrain.

«La formule est simple, gagne ou perd, on veut offrir un bon show. Sur le terrain, mais aussi en périphérie. C'est important d'animer la foule, Montréal est très culturelle et on doit refléter ça. Il y a des exigences particulières ici, les gens en ont vu des choses, des événements, des concerts, des festivals. Il faut en tenir compte. On offre un divertissement et il ne faut pas l'oublier.»

La jeunesse

Un autre facteur qui est essentiel à la bonne santé des Alouettes d'après Rochon, c'est la jeunesse.

«Les plus vieux savent déjà s'ils aiment le football ou non. Ce qu'on veut, c'est le jeune. On ne veut pas endoctriner les jeunes, mais ils sont très importants pour nous. On a développé une solide base de partisans à travers les années et plusieurs d'entre eux sont des jeunes. La moyenne d'âge de nos abonnés de saison (chez les particuliers) est de 30 ans.»

Bonne nouvelle, des jeunes, il y en a de plus en plus qui s'intéressent au football, et pas seulement chez les hommes. La clientèle des Alouettes serait composée de femmes à 27%, un pourcentage qui est en constante progression, selon Rochon.

Une autre chose qui ne cesse d'augmenter, c'est le nombre d'équipes amateurs.

«Il y avait à peu près 100 équipes de football au Québec en 1996, aujourd'hui, il y en a presque 1000. Ce n'est pas seulement à cause des Alouettes, mais je pense qu'on offre un exemple positif», pense Rochon.

En plus de devoir trouver un nombre considérable de nouveaux détenteurs de billets de saison à un moment où le monde des affaires se sert la ceinture, des milliers de billets devront également être vendus pour les matchs individuels.

«On fait face à un problème de perception. Les gens pensent qu'il n'y a plus de billets, mais c'est faux. Il reste toujours environ 2000 billets pour chaque match», précise Rochon. Ces billets seront mis en vente le 1er juin.

Les travaux au stade Percival-Molson ont été amorcés le 3 mars et ne devraient pas causer d'ennuis au bon déroulement de la prochaine saison locale.

Les Alouettes pourraient cependant devoir commencer leur saison 2010 à l'étranger. Quelques scénarios sont à l'étude pour ce qui est du match préparatoire prévu à Montréal, dont celui de le présenter à Moncton.