C'était tout jaune lors de la semaine du Super Bowl. Hier? Si ce n'avait pas été de la météo estivale, des palmiers et des petits oiseaux exotiques dans le ciel, on se serait presque cru au Heinz Field de Pittsburgh.

Évidemment, ce XLIIIe Super Bowl n'était pas présenté au Heinz Field, mais bien au stade Raymond James de Tampa. Du jaune, disions-nous? Partout. Tout plein. Dans les allées, sous les tentes du traditionnel NFL Experience, et surtout, surtout, dans les gradins. C'était la folie furieuse avec les serviettes jaunes dans les gradins.

Quand les premiers joueurs des Steelers se sont pointés la face sur le terrain, pour prendre part aux étirements d'avant-match, c'était aussi bruyant qu'au Heinz Field. C'est probablement le receveur Hines Ward qui a été le plus applaudi, lui qui est normalement hué dans tous les stades ennemis.

Les Cards avaient bien leurs fans, je les ai vus, ils existent. Mais à vue de nez, le Raymond James devait être jaune à 80% environ, avec un petit 15% pour les rouges, et un 5% de ces fans qui avaient probablement acheté leurs billets il y a un an en se croisant les doigts: Eagles, Cowboys, Giants... Ils étaient là, mais pas leur club. Meilleure chance la prochaine fois.

Crise économique ou pas, ça grouillait en masse autour des boutiques. Une casquette à 35$US? Un coupe-vent à 96$? Une Coors Light à 10$? Pas de problème. Dans l'une des tentes, certains fans étaient prêts à payer 500$ pour un casque autographié par Ben Roethlisberger. Probablement les mêmes qui avaient acheté quelques Coors Light de trop à 10$.

Près des loges, j'ai vu des fans bien fringués se promener avec deux flûtes de champagne dans les mains. Où ça, une crise économique?

Avant d'entrer dans le stade, on a eu droit à un magnifique concert de Journey, mais sans le chanteur original. À la place, le chanteur était un type qui, à ce qu'il paraît, a été découvert par les gars du band sur YouTube.

On n'arrête pas le progrès.

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Tout juste avant de commencer le match, l'écran géant nous a montré quelques gros jeux de la saison 2008, et bien sûr, ce sont les jeux impliquant les Steelers qui ont été les mieux accueillis. Quelques partisans en jaune avaient apporté des bannières sur lesquelles il était écrit que même ici, à Tampa, on était dans le pays des Steelers.

Bruce Springsteen est finalement arrivé sur la scène à la mi-temps, quelques minutes après ce jeu important signé James Harrison, des Steelers.

Pendant que Harrison reprenait son souffle au vestiaire, le Boss faisait ça en grand, avec toute la fougue qu'on lui connaît. C'est juste que ça faisait tout drôle de voir le public sélectionné d'avance par la NFL au pied de la scène. Un public qui était composé majoritairement de fillettes...

C'était plus un public pour les Jonas Brothers qu'un public pour le Boss, mettons.

Bruuuuuuuuuce a commencé ça en se débarrassant de sa guitare, et en nous demandant si on était en forme. Tout le monde a répondu par un gros «oui», alors que les pétards explosaient dans le ciel.

Et comme si c'était pas suffisant, le Boss nous a offert une version assez solide de Born To Run au milieu de son bref show. Tout ça a fini, mesdames et messieurs, avec Glory Days dans le tapis.

À chaque année, on a l'impression que le Super Bowl est toujours plus grandiose. Et à chaque fois, on se rend compte que c'est encore plus important que la fois d'avant.

Y'a pas à dire, cette ligue-là sait faire le party.