Ken Whisenhunt croit qu'il est important de porter beaucoup d'attention aux détails, peu importe s'il essaie d'améliorer son élan au golf ou de transformer une moribonde équipe de la Ligue nationale de football.

Ce souci des détails et cette aptitude à demeurer constant dans son approche avec les gens autour de lui expliquent pourquoi Whisenhunt est parvenu à sortir les Cardinals de l'Arizona du désert.

Et il y a un dernier point.

«C'est un dur!», de lancer le demi de sûreté Adrian Wilson.

Ces qualités ont dirigé la modeste carrière de neuf saisons de Whisenhunt comme ailier rapproché avec les Falcons d'Atlanta, les Redskins de Washington et les Jets de New York. Elles lui ont été utiles dans son développement à titre d'instructeur, d'abord avec l'Université de Vanderbilt, puis à Baltimore, Cleveland, avec les Jets et enfin, à titre de coordonnateur à l'attaque lorsque les Steelers de Pittsburgh ont remporté le Super Bowl il y a trois ans.

Son diplôme en génie civil de l'Université Georgia Tech l'a aidé à trouver des réponses aux questions qui se posent à lui, des connaissances qu'il a ensuite mises en pratique au football.

«Je sais qu'il n'y a pas beaucoup d'équations mathématiques au football, mais il existe beaucoup de problèmes pour lesquels vous allez devoir trouver des solutions», a affirmé Whisenhunt, vendredi, à l'occasion de sa dernière conférence de presse avant le match du Super Bowl.

Pendant ses carrières de joueur et d'instructeur adjoint, Whisenhunt a pris une quantité incalculable de notes et mis par écrit les philosophies et idées d'hommes de football tels Joe Gibbs, Dan Henning et, probablement plus que quiconque, Bill Cowher.

«J'ai dit à «Coach Cowher» que je possédais encore des cahiers de notes avec des signets faisant référance aux discours qu'il a prononcés avant le match de championnat, avant le Super Bowl, lors d'un meeting à un mini-camp d'entraînement et autres occasions du genre. Il m'est arrivé de les consulter pour mieux comprendre ce à quoi il pensait dans certaines circonstances», a confié

Whisenhunt.

Voilà que Whisenhunt a réalisé l'incroyable exploit de mener les Cardinals jusqu'au Super Bowl et à un duel contre les Steelers, l'équipe qui ne l'a pas embauché pour prendre la relève de Cowher il y a deux ans.

Whisenhunt, accompagné de son épouse et de ses deux adolescents, a plutôt choisi de déménager sous le soleil de l'Arizona, où on lui a assuré qu'il ferait partie d'une organisation améliorée, qui jouerait dans un nouveau stade fort attrayant et qu'il dirigerait une équipe déjà talentueuse.

«Je ne me suis pas arrêté à l'histoire de l'équipe, car je ne croyais pas que ce détail avait de l'importance à l'intérieur de notre plan d'action.»

L'idée d'ignorer l'histoire de cette organisation était plutôt bonne. Les Cardinals ne comptaient qu'une seule saison victorieuse en 22 ans, et l'équipe avait oublié les ingrédients nécessaires pour gagner des matchs de football. Si elle les a déjà connus.

Il a donc décidé de transférer un peu de Pittsburgh dans le sud-ouest des États-Unis.

«Le fait d'avoir travaillé avec les Steelers m'a donné une idée de ce qu'il fallait faire pour connaître du succès», résume Whisenhunt.

«Je crois que nous sommes parvenus à inculquer au sein de notre organisation plusieurs éléments ayant mené à la réussite des Steelers, notamment aux chapitres de la préparation, des entraînements et de nos attentes envers les joueurs», précise-t-il ensuite.

Cette régularité dans l'approche de Whisenhunt a sauté aux yeux de Wilson, qui a passé ses huit saisons dans la NFL avec les Cardinals.

«Il n'hésite jamais à prendre une décision», a constaté Wilson, qui compte le plus d'années d'ancienneté chez les champions de l'Association nationale.

«Vous ne pouvez demander davantage d'un entraîneur en chef. Lorsque vous transigez avec des gens qui penchent d'un côté et de l'autre de la clôture, c'est difficile de savoir ce qu'ils pensent vraiment. Mais ce n'est pas difficile de savoir que ce que «Coach Whisenhunt» pense.»

L'honnêteté est un autre trait de caractère de l'entraîneur en chef des Cardinals, du moins selon Kurt Warner.

Celui-ci admet avoir eu des doutes lorsque Whisenhunt l'a assuré, avant le début du camp d'entraînement, qu'il lutterait pour le poste de quart numéro partant de l'équipe.

«C'est facile à dire», lance Warner.

Ce n'est pas que Warner doutait de Whisenhunt, l'homme. Mais ses expériences passées lui avaient fait réaliser que ce qui a été dit une journée ne se réalisera pas nécessairement.

Mais Whisenhunt a tenu parole et tout juste avant le début de la saison, Warner a été nommé au poste de quart numéro un.

«Il a gagné mon respect et ma confiance parce qu'il a fait ce qu'il avait dit qu'il ferait», mentionne Warner.

«Chaque fois qu'il a dit quelque chose, que ce soit à l'ensemble de l'équipe ou à un joueur en particulier, il a respecté sa parole. À cause de cela, vous avez envie de vous battre et de défoncer un mur pour un entraîneur en chef comme lui.»

Warner n'est pas le seul quart à admirer Whisenhunt. C'est également le cas de celui qu'il affrontera dimanche, malgré les rumeurs selon lesquelles les deux hommes sont à couteaux tirés.

«Nous sommes en excellents termes», assure Ben Roethlisberger, qui était une recrue lorsque Whisenhunt a été nommé coordonnateur à l'attaque des Steelers en 2004. «Il m'a beaucoup aidé dans mon développement et je lui dois beaucoup.»