D'un bord, ce seront les Cards de l'Arizona. De l'autre, les Steelers de Pittsburgh. Clash culturel? Pas à peu près.

Ce 43e Super Bowl, présenté le 1er février à Tampa, s'annonce déjà comme un choc des cultures. Deux équipes, deux philosophies. Finesse contre force brute. Poésie contre intimidation. L'attaque en beauté des Cards contre la défense sanguinaire des Steelers.

Ces différences, on les a bien remarquées lors des finales de conférence, ce week-end. Pendant que les Cards triomphaient des Eagles grâce à une attaque créative, à Glendale, les Steelers battaient les Ravens à leur manière, à grands coups de claques sur la gueule.

«Les Ravens voulaient nous affronter, alors c'est ce qu'ils ont eu, a résumé le receveur Hines Ward. Ce fut un match typiquement Ravens-Steelers, un match physique où ça frappait fort.»

C'est toujours comme ça avec les Steelers. Du jeu physique, des coups à la limite de la légalité - n'est-ce pas, Ryan Clark? - et une défense qui ne veut rien savoir. Face à un quart recrue complètement débordé, la défense en noir et jaune a dominé d'un bout à l'autre. Si cette défense n'avait pas écopé de deux pénalités pour obstruction, les Ravens n'auraient peut-être même pas marqué un seul touché du match.

«On dit que c'est la défense qui gagne des championnats, a ajouté Hines Ward. Eh bien, nous avons la meilleure défense de la ligue. C'est la raison pour laquelle on s'en va à Tampa.»

Mais n'allez pas croire que les Steelers sont satisfaits. Que non. Au terme du match, la célébration a été plutôt brève sur le terrain. Même aux abords du Heinz Field, les partisans jubilaient, mais pas trop. Le trophée Lamar-Hunt, c'est bien beau, mais ce n'est pas ce trophée-là que veulent les Steelers et leurs fidèles.

«Nous avons une équipe spéciale dans ce vestiaire, a commenté calmement Mike Tomlin, l'entraîneur des Steelers. Nous allons à Tampa, mais il y a encore du travail à faire. Nous allons nous préparer comme nous le faisons toujours.»

Pour les Ravens, c'est meilleure chance l'an prochain. Ces gars-là semblaient vidés dimanche soir, et sans leur meilleur demi de coin (Samari Rolle), c'était sans doute trop leur demander. D'ailleurs, Ben Roethlisberger a souvent lancé en direction des demis de coin réservistes des Ravens, Frank Walker et Corey Ivy. Il y a une raison à ça...

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Je vais être parfaitement honnête, il y a deux choses que je n'aurais jamais cru voir de toute ma vie: Chinese Democracy de Guns 'n' Roses, et les Cards au Super Bowl.

C'est pourtant vrai, les Cards s'en vont au Super Bowl! Ces Cards qui ont conclu la saison à 9-7, récoltant du coup la première place de la pire division du football américain. Ces Cards dont la défense ne semblait pas assez sérieuse. Mais ils sont encore là.

C'est sans doute grâce au quart Kurt Warner, un intime de Dieu qui avait promis un petit chien à ses enfants si jamais il menait son club au Super Bowl. Que pouvaient les Eagles contre un ami de Dieu qui avait promis un petit chien à ses enfants? Rien. Absolument rien.

La suite s'annonce palpitante. Les Cards ont battu les Eagles en battant leur blitz. La stratégie des Eagles était évidente: frapper Warner avant qu'il ne puisse trouver un receveur. Ça n'a pas marché cette fois, mais on peut croire que les Steelers vont eux aussi tenter l'expérience dans deux semaines. Ce sera d'ailleurs la grande question précédant le matchcrucial: les Steelers pourront-ils se rendre à Warner? La réponse va probablement décider du résultat.

Petit mea culpa pour conclure. À l'ouverture des séries, j'ai écrit que les Cards n'allaient pas veiller tard. Pas une de mes meilleures, n'est-ce pas? Ça me rappelle la fois où j'avais prédit que Peter Popovic allait gagner le Norris, et la fois où j'avais prédit que le Quick aux fraises allait révolutionner le monde de la gastronomie.

Ça m'apprendra à douter d'un quart qui a le numéro de Dieu en mémoire sur son portable.