Non, il ne s'agit pas d'un mirage. Les Cardinals de l'Arizona, qui sont venus de l'arrière pour vaincre les Eagles de Philadelphie 32-25 en finale de l'Association Nationale de la NFL, dimanche, prendront part à leur premier Super Bowl de leur longue, mais peu glorieuse histoire.

Après avoir vu les Cards se forger une avance de 24-6 à la mi-temps - grâce aux trois passes de touché captées par le receveur Larry Fitzgerald, -, les Eagles ont inscrit 19 points sans réplique pour prendre les devants 25-24 au quatrième quart. Mais les Cards ont remporté le match sur une passe de huit verges de Kurt Warner à la recrue Tim Hightower avec 2:53 à jouer, la quatrième passe de touché du match de Warner (21 en 28, 279 verges).

«Cette poussée offensive, où nous avons marqué en fin de match après avoir retranché plus de sept minutes au cadran a vraiment fait la différence», a déclaré l'entraîneur-chef des vainqueurs, Ken Whisenhunt.

Donovan McNabb (28 en 47, 375 verges, trois touchés, une interception) a été formidable pour mener la charge des Eagles en deuxième demie, mais il a raté quatre passes du milieu du terrain dans les derniers moments du match.

Si les Cards (12-7), première équipe classée quatrième de son association à disputer un match de championnat à domicile, étaient sensés être assomés par tout le battage entourant ce match, ils ont plutôt réagi en vétérans.

Oui, ils ont bousillé cette avance de 24-6. Mais c'est alors que Warner, joueur le plus utile du Super Bowl XXXIV remporté par les Rams de St. Louis en janvier 2000, a orchestré de mains de maître une poussée de 72 verges, couronnée par sa quatrième passe de touché de la journée. Il a conclu ce retour en rejoignant Ben Patrick pour la transformation de deux points.

Mais le joueur-clé de cette rencontre a sans aucun doute été Fitzgerald, qui a capté neuf passes pour des gains de 152 verges, dont deux attrapés très importants sur cette poussée décisive. Fitzgerald a d'ailleurs établi une nouvelle marque en séries en portant son total de verges par la passe à 419, surpassant le grand Jerry Rice. Et il reste toujours un match à jouer à Fitzgerald - le Super Bowl.

Pouvez-vous le croire? Les Cards n'ont jamais aussi bien paru depuis qu'ils sont dans la région de Phoenix, après des arrêts à Chicago et St. Louis.

«Je veux vous remercier, tous autant que vous êtes», a déclaré Warner au cours des cérémonies d'après-match, sous une pluie de confettis et au son de «We are the Champions», de Queen. «Quand personne ne croyait en nous, quand personne ne croyait en moi, vous l'avez fait et nous nous en allons au Super Bowl.»

Lessivés par les Eagles 48-20 lors de leur dernier affrontement, l'équipe de Whisenhunt avait une allure complètement différente à leur premier match de championnat depuis 1948.

«C'était très approprié qu'un paquet de joueurs différents contribuent à cette victoire. Ce fut une grande victoire d'équipe», a déclaré Whisenhunt.

Avec des victoires en séries contre les Falcons d'Atlanta, les Panthers de la Caroline et les Eagles (11-7-1), les Cardinals ont maintenant disputé la meilleure saison de leur histoire. Ils ont même dépassé leur nombre total de victoires en séries depuis qu'elles existent, soit depuis 1933.

«Cette équipe a connu des années difficiles en Arizona», a admis Whisenhunt.

Dernière équipe de l'Association Nationale à se rendre aussi loin depuis la fusion de 1970, les Cards sont aussi devenus la première équipe à n'avoir remporté que neuf parties en saison régulière à atteindre le Super Bowl depuis les Rams de Los Angeles, en 1979. Les Rams s'étaient alors inclinés face aux Steelers.

Pour les Eagles, favoris de cette rencontre, il s'agit d'une autre fin de saison en queue de poisson. L'équipe d'Andy Reid a atteint la finale d'association en cinq occasions au cours des huit dernières saisons, mais n'a signé qu'une victoire, perdant contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre dans le seul match du Super Bowl qu'ils ont disputé au cours de cette séquence.

«Vous ne voulez jamais que ça se termine, et vous ne voyez pas venir ça, a dit McNabb. C'est difficile de voir votre saison prendre fin de cette façon, si près du Super Bowl.»