Voyons un peu. Il ne reste plus que quatre équipes encore en vie, et parmi celles-ci, il y a des Cardinaux, des Aigles et des Corbeaux, autant d'oiseaux qui semblaient en voie d'extinction sur la planète NFL il n'y a pas si longtemps.

Ça commence à faire pas mal d'oiseaux, ça. Et ça commence à faire pas mal de surprises dans une même fin de semaine!De toutes les surprises, c'est probablement la victoire des Eagles, ici au New Jersey, qui est la plus... surprenante, justement. J'ai passé la semaine ici, j'ai entendu des dizaines d'experts sur le sujet, et je peux vous dire que personne, mais personne, ne donnait le début d'un semblant de chance aux Eagles.

Mais les Eagles ont gagné en jouant leur genre de match: une défense de fer, et un McNabb juste assez efficace, qui n'a même pas eu besoin de Brian Westbrook pour le sortir du trouble. La défense en vert n'a pas donné grand-chose aux Giants, et pour aller avec ça, disons qu'Eli n'avait pas l'air d'être à son mieux, lui qui a lancé à quelques reprises sur son pied arrière.

Même l'entraîneur Tom Coughlin n'avait pas l'air à son mieux. Trop souvent, on l'a vu gesticuler sans arrêt, engueuler les arbitres, comme un coach qui semblait complètement dépassé.

Coughlin n'a pas cherché d'excuses après le match. À un journaliste qui lui a parlé de l'absence de Plaxico Burress, l'entraîneur n'a pas bronché. «Je ne pense pas qu'il y a un lien à faire avec ce qui est arrivé contre les Eagles. La réalité, c'est que Plaxico n'est pas ici», a dit le coach.

On allait presque oublier: le vent. Oui, il ventait. Un peu. Mais là encore, les Giants n'ont pas cherché d'excuses. «On a déjà joué dans des conditions pas mal pires que ça, a expliqué Eli Manning. Le vent n'a pas été un facteur. On n'a pas fait les jeux, tout simplement. C'est très décevant.»

Les Eagles ont fait les jeux, eux, et ils ont surtout réussi à marquer des touchés, ce que les Giants n'ont pu faire. Ça, l'entraîneur Coughlin a dû en parler au moins 15 fois après le match.

En séries, c'est en plein le genre de chose qui ne pardonne pas.

Hier à Pittsburgh, c'est un peu deux mentalités qui s'affrontaient: le jeu spectaculaire des Chargers contre le style éteignoir des Steelers. Je ne sais pas trop pourquoi, mais chaque fois que ça arrive, c'est le style éteignoir qui l'emporte.

Il y a une statistique qui résume bien ce match gagné 35-24 par les Steelers: la statistique des verges au sol. Les Chargers ont récolté 15 petites verges au sol... contre 165 pour les Steelers! C'est pas mal là que ça s'est joué, finalement.

En gros, cela vient nous rappeler que la défense des Chargers n'a pas été capable de sortir du terrain. Au troisième quart, les Chargers ont eu le ballon pendant 17 secondes. Oui, 17 secondes. Les gars de San Diego n'ont pas été capables d'arrêter les Steelers en situation de troisième essai lors de la deuxième demie, un autre léger problème.

Les Steelers doivent maintenant se préparer à accueillir les Ravens de Baltimore en finale de la Conférence américaine, dimanche prochain. J'ai comme l'impression que cette fois, ça va être un peu plus difficile pour les gars en jaune et noir... Ces Ravens sont tellement comme les Ravens de 2000 que ça fait presque peur.

Une petite question, tout de même: avec une avance de 18 points et deux minutes et trois secondes à faire au match hier, pourquoi Mike Tomlin, le coach des Steelers, a-t-il exigé une reprise vidéo?

C'était un peu cheap, mettons.

À part les noms d'oiseaux et les couleurs exotiques, quel est le lien qui unit trois des quatre dernières équipes en lice? La défense. Les Eagles, les Ravens et les Steelers ont les trois meilleures défenses du football américain. Seuls les Cards n'ont pas rapport, eux dont la défense est classée au 19e rang de la NFL.

On dit souvent que c'est la défense qui gagne des championnats. Ça n'a jamais été aussi vrai que cette saison.