Le commissaire de la LCF entend profiter du fait que la convention collective présentement en vigueur dans son circuit sera échue au mois de mai 2010 pour amorcer de nouvelles négociations syndicales, au début de l'année prochaine, et instaurer une politique antidopage.

Jusqu'ici, la Ligue canadienne a résisté à l'idée de se doter de règles régissant la consommation de drogues et stimulants parce qu'elle n'était pas assez stable et que les dirigeants avaient d'autres chats à fouetter, a indiqué Mark Cohon, vendredi, lors de sa conférence de presse annuelle dans le cadre de la semaine de la Coupe Grey.

Le temps est toutefois venu de corriger le tir, a indiqué le commissaire, qui estime que son circuit a maintenant les reins assez solides pour en encaisser les éventuels contrecoups.

«C'est l'un des dossiers que nous allons examiner de près, car l'un des principes directeurs que nous désirons suivre, c'est d'augmenter le seuil de respectabilité et d'intégrité de la ligue. Nous l'avons d'abord fait en prenant des mesures pour améliorer le qualité de l'arbitrage, et maintenant nous voulons le faire en adoptant une politique antidopage, a indiqué Cohon. L'Association des joueurs y est très ouverte, et nous anticipons que ce dossier fera partie des négociations qui mèneront à une nouvelle convention collective en 2010.»

C'est là une initiative louable, a indiqué Scott Flory, représentant des joueurs chez les Alouettes.

«Nous devons trouver une solution bien adaptée aux besoins de nos joueurs, a noté Flory. Il y aura plusieurs aspects à étudier à ce niveau, comme la façon d'administrer le programme, les coûts, qui effectuera les tests et analysera les résultats et qui imposera les sanctions.

«Le facteur le plus important, c'est qu'il faudra permettre aux joueurs qui ont besoin d'aide, d'en recevoir effectivement. On ne veut pas que des joueurs soient laissés pour compte. Ce n'est pas notre façon de fonctionner à l'Association des joueurs.

«Chose certaine, l'Association devra approuver les détails d'un tel programme.»

Cohon a par ailleurs indiqué qu'en ces temps de crise économique, il ne s'attendait pas à ce que le plafond salarial augmente, mais qu'il désirait travailler en partenariat avec les joueurs.

«Les joueurs comprennent la situation, a dit Flory à ce sujet. A chacune des trois occasions où j'ai été impliqués dans des négociations, nous avons toujours commencé à discuter tôt et nous avons toujours eu une bonne relation avec la ligue. Qui sait ce qui va arriver cette fois, mais nous aurons des dossiers qui nous tiennent à coeur, la ligue aussi, et nous allons probablement nous rencontrer quelque part au milieu.»

Indices de stabilité

Cohon s'est réjoui, en dressant le bilan de la dernière saison, que la ligue ait atteint le cap des deux millions de spectateurs pour une septième année de suite. Il s'agit de la plus longue séquence du genre depuis 1976 à 1983, alors que la Ligue canadienne avait attiré plus de deux millions d'amateurs pendant huit campagnes d'affilée.

«La moyenne d'assistance a été de 28 914 spectateurs par match, la 10e plus élevée dans notre histoire», a souligné Cohon.

Cohon a dit apprécier que les équipes en place jouissent d'une bonne stabilité au niveau des propriétaires. Ce sera là l'un des facteurs principaux dans la décision d'attribuer ou non des équipes d'expansion à Ottawa, Québec, Moncton ou Halifax, a souligné le commissaire.

Selon Cohon, le groupe d'hommes d'affaires mené par Jeff Hunt, le propriétaire des 67's d'Ottawa au hockey junior, devrait permettre à la capitale fédérale d'avoir une équipe à nouveau en 2011 - à la condition d'avoir un aval positif de la ville d'ici la mi-janvier.

Cohon a répété qu'à Québec, il faudrait un plus grand stade et l'implication d'hommes d'affaires locaux pour que le dossier d'expansion y avance.

«Il faut qu'une équipe soit financièrement viable et pour cela, nous avons besoin de stades de 30 000 à 35 000 places parce que nous dépendons tellement des ventes de billets, a noté Cohon. A 20 000 places, ça ne suffit pas, on le voit bien à Montréal.

«Mais la base des partisans est là à Québec, aucun doute, a ajouté Cohon. Ce qu'ils ont fait avec le Rouge et Or est incroyable. Et ce serait assurément un atout d'avoir une rivalité avec Montréal.»

Cohon a évoqué la possibilité de disputer des matchs en terrain neutre, à Moncton notamment, où on bâtira bientôt un stade de 10 000 places, qui pourrait être remanié de façon à accueillir 20 000 spectateurs, à l'université de l'endroit.

«Question de tâter le terrain, de voir s'il y a effectivement du potentiel», a indiqué Cohon.