N'y a-t-il pas un air de déjà vu autour des Giants de San Francisco? Quand ils ont remporté la Série mondiale, il y a deux ans, ils ont battu un gagnant du trophée Cy Young (Cliff Lee) dans le premier match avant de blanchir les Rangers du Texas dans le suivant.

Ils viennent de répéter le même scénario face aux Tigers de Detroit alors que la Série se transporte au Michigan pour le troisième match, samedi.

«Il y a des similitudes avec 2010 en ce qui a trait au coeur que les joueurs y mettent», a observé le gérant Bruce Bochy. Il y a deux ans, nous avions peut-être un peu plus de puissance tandis que cette année nous sommes plus athlétiques, plus rapides et davantage forcés à manufacturer des points.

«Mais puisque de nombreux visages de 2010 sont encore là, la chimie de l'équipe est similaire.»

À leurs cinq derniers matchs, les Giants ont dominé l'adversaire 30-4. Leur victoire de 2-0, jeudi, est sûrement plus typique de ce que leur modeste attaque peut générer; mais le fait demeure que leurs lanceurs ne donnent absolument rien à l'autre équipe.

Bochy a envoyé deux partants gauchers pour amorcer la série, sachant que les Tigers affichent plus de puissance face aux droitiers et qu'ils doivent renoncer à la vitesse de Quinton Berry lorsqu'ils affrontent un gaucher.

«On a eu de la difficulté contre les gauchers toute l'année, ce qui est assez étrange compte tenu de la qualité de nos frappeurs, a noté le receveur des Tigers Alex Avila. Ça fera du bien d'affronter un droitier.»

Les Tigers devront sortir les griffes

Les Tigers sont heureux d'être rentrés à la maison, eux qui ont remporté leurs quatre matchs au Comerica Park jusqu'ici en séries. Or, ils se sont creusé un déficit de 0-2 avant même d'avoir affronté les deux meilleurs partants des Giants.

«Nous sommes en retard de deux matchs, il en reste cinq à jouer et nous affrontons l'équipe que nous poursuivons», a résumé le gérant Jim Leyland, avec son air de vieux loup de mer.

C'est dit simplement, mais de la façon dont Miguel Cabrera et Prince Fielder ont été menottés à San Francisco, la tâche n'est pas évidente. Les deux vedettes des Tigers ont frappé pour, 182 lors des deux premiers matchs. Et c'est mieux que la moyenne de l'équipe (,167)!

La belle histoire de Vogelsong

Tout comme en 2010, les Giants gagnent avec leurs lanceurs. Pourtant, en deux ans, la structure de leur rotation a passablement changé. Tim Lincecum, l'as incontesté il n'y a pas si longtemps, brille aujourd'hui... en relève. Le vétéran Barry Zito, qui en arrachait trop pour qu'on fasse appel à lui il y a deux ans, a remis sa carrière sur les rails et a remporté son duel, mercredi, face à Justin Verlander.

Et puis il y a Ryan Vogelsong, le partant de samedi, qui vit lui aussi une forme de rédemption.

Cet ancien choix au repêchage des Giants en 1998 a été échangé aux Pirates de Pittsburgh alors qu'il était encore un espoir de premier plan. Or, ses belles promesses des mineures se sont évaporées une fois rendu à Pittsburgh. Sa carrière a piqué du nez à la suite d'une opération Tommy-John... et de multiples contre-performances.

Un séjour de trois ans au Japon lui a donné l'espoir de relancer sa carrière, mais il s'est retrouvé à la croisée des chemins à son retour en Amérique quand les Phillies de Philadelphie et les Angels d'Anaheim lui ont montré la porte.

Tout a changé un jour de janvier 2011 lorsque Vogelsong a reçu un coup de fil des Giants.

Avec une «impressionnante persévérance», dit Bruce Bochy, Vogelsong s'est taillé une place au sein d'une équipe championne et lui a donné deux excellentes campagnes. Aujourd'hui, rendu à 35 ans, il est suffisamment établi pour qu'on lui donne la balle en Série mondiale.

«Peut-être que quand tout sera terminé, je pourrai davantage digérer ce qui s'est passé, a indiqué Vogelsong. Mais pour l'instant, je dois me concentrer à fournir un solide effort à mon équipe.

«Nous voulons gagner le plus vite possible, car on sait à quel point (les Tigers) sont dangereux. On ne prend rien pour acquis.»

Vogelsong sera opposé à Anibal Sanchez, un ancien de Marlins de Miami qui a connu un certain succès face aux Giants par le passé.