Les années se suivent et se ressemblent malheureusement pour Jacques Doucet.

Finaliste une quatrième fois pour l'obtention du prestigieux prix Ford C. Frick, l'ancien descripteur des matchs des Expos pendant 33 saisons à la radio francophone n'ouvrira pas la porte du Temple de la renommée du baseball en 2011.

Il lui faudra prendre son mal en patience, encore.

«Je suis toujours très touché de me retrouver parmi les finalistes, a convenu Jacques Doucet, hier. Les gens qui votent sont cependant des Américains qui ne m'ont jamais entendu travailler, ce qui rend les choses plus difficiles, surtout depuis la disparition des Expos.»

C'est plutôt Dave Van Horne, aussi un ex-commentateur au service des Expos, entre 1969 et 2000, qui vivra la consécration le 24 juillet prochain, à Cooperstown, dans l'État de New York.

Après plus de trois décennies à Montréal, Van Horne s'est installé derrière le micro des Marlins de la Floride en 2001, un emploi qu'il occupe toujours aujourd'hui.

«Dave Van Horne a fait découvrir le baseball des majeures aux anglophones de Montréal, et sa voix est devenue un repère pour deux générations de partisans des Expos, a déclaré Jeff Idelson, président du Temple de la renommée, dans un communiqué. Par la suite, Dave a transmis son énergie et son enthousiasme contagieux aux amateurs de baseball du sud de la Floride.»

Le prix Ford C. Frick est présenté annuellement depuis 1978 par les autorités du Temple de la renommée du baseball pour récompenser l'excellence des artistes de la radio et de la télévision ainsi que leur «contribution majeure» au sport.

Parmi les lauréats passés, on retrouve notamment des figures légendaires comme Mel Allen, Red Barber, Russ Hodges, Ernie Harwell, Vin Scully, Jack Buck, Joe Garagiola et Bob Uecker.

Pour Jacques Doucet, une telle reconnaissance représenterait le couronnement d'une carrière, la cerise sur le gâteau. «Mais le gâteau se mange quand même sans la cerise!» a-t-il blagué.

Intronisé au Temple de la renommée du baseball québécois en 2002, au Temple de la renommée des Expos en 2003 et au Temple de la renommée du baseball canadien l'année suivante, Jacques Doucet accorde une importance particulière au fait français.

«Des descripteurs de langues anglaise et espagnole sont entrés au Temple, et un jour, ce sera probablement au tour des Japonais. J'aimerais également que le français occupe la place qui lui revient à Cooperstown, pour que les gens se souviennent de l'époque où le baseball majeur faisait vibrer les Montréalais et les Québécois.»

Jacques Doucet s'est évidemment empressé de féliciter Dave Van Horne, une vieille connaissance. «On ne peut ignorer la qualité de son travail, et la longévité de sa carrière.»

Et l'espoir d'entrer au Temple avant longtemps? «Je remercie tous ceux qui, depuis le départ des Expos, militent pour que je franchisse les portes de Cooperstown, a conclu Jacques Doucet. Nullement découragé, je me dis, encore une fois : peut-être l'an prochain!»