Il est difficile d'expliquer pourquoi on a assisté à tant de moments de tension entre les Red Sox de Boston et les Rays de Tampa Bay. À cause d'un lancer haut et à l'intérieur? Une glissade trop agressive sur les sentiers?

Peu importe la raison, une chose est sûre: les deux clubs qui s'affronteront dans la série de championnat de la Ligue américaine, à compter de vendredi au Tropicana Field, ont le don de se chamailler. 

«Il n'y a pas de haine, a affirmé Curt Schilling, des Red Sox, dans un courriel acheminé à Associated Press mardi. Je pense que c'est plutôt une combinaison des personnalités et du talent en place.»

«Pendant des années, tout le monde regardait Tampa Bay de haut et les Red Sox représentaient l'une des puissances du baseball. Pour obtenir le respect, l'attitude est aussi importante que le talent et après un certain temps, les joueurs des Rays en ont eu assez de se faire bousculer», a ajouté le vétéran lanceur, tenu à l'inactivité par une blessure à l'épaule.

Avant même de s'élever au rang des meilleures formations du baseball, les Rays ne manquaient pas de fougue. Ils ont été impliqués dans au moins six mêlées avec les Red Sox, incluant une spectaculaire bagarre générale au Fenway Park, en juin, qui a mené aux suspensions de huit joueurs.

«Nous avons eu de bonnes batailles avec eux tout au long de la saison», a corroboré le gaucher des Red Sox, Jon Lester.

Les duels Yankees-Red Sox, Cubs-Cardinals et Dodgers-Giants attirent généralement les réflecteurs. Mais aucune rivalité dans le baseball majeur n'est plus féroce que celle entre les Rays et les Red Sox.

Lors du premier match, vendredi soir, James Shields devrait être le partant des Rays. Shields est celui qui a atteint Coco Crisp le 5 juin et déclenché la violente mêlée générale. Shields et quatre de ses coéquipiers avaient été suspendus, tandis que Lester et deux autres porte-couleurs des Red Sox avaient subi le même sort.

Le lendemain des incidents, Joe Maddon, le gérant des Rays, ne s'est pas excusé. Bien au contraire.

«Je vais être clair: j'approuve tout ce que mes joueurs ont fait, avait-il déclaré. En fait, je me sens très fier de la façon dont ils ont affronté la situation qui s'est présentée à eux.»

Et qui, plus souvent qu'autrement, se trouvait au centre de ces escarmouches?

Manny Ramirez.

Eh oui, le même puissant frappeur qui sera le centre d'attraction de la série de championnat de la Ligue nationale entre les Dodgers de Los Angeles et les Phillies de Philadelphie.

Ramirez, le gérant Joe Torre et les Dodgers amorceront leur série quatre de sept jeudi soir, au Citizens Bank Park.

Échangé des Red Sox aux Dodgers le 31 juillet, Ramirez a repris un rôle familier, celui de démolisseur en octobre, et mené son équipe à un balayage face aux Cubs de Chicago. En trois matchs, le voltigeur de gauche a obtenu cinq coups sûrs en dix présences au bâton, soutiré quatre buts sur balles et claqué deux circuits.

«Il pourrait affronter un ours avec un morceau de bois et gagner», a loué Gary Matthews, l'un des descripteurs des matchs des Phillies.

Après leur triomphe en quatre matchs contre les Brewers de Milwaukee, les Phillies visent une première conquête de la Série mondiale depuis 1980. Torre, qui sait tout de l'ambiance des matchs éliminatoires, espère mener les Dodgers à un premier titre depuis 1988.