Tout le monde connaît l'histoire de la découverte de Vladimir Guerrero par Fred Ferreira.

Par un beau jour de mars 1993, Guerrero est arrivé en retard, sur une moto-taxi, au camp d'essai professionnel donné par le super dépisteur des Expos de Montréal, vêtu de deux chaussures du même pied, dépareillées et pas de la même taille.

Une histoire incroyable. Mais fausse!

Guerrero était bien heureux d'avoir l'occasion de remettre les pendules à l'heure lors d'une mêlée de presse, samedi, quelque 24 heures avant qu'il ne soit officiellement intronisé au Temple de la renommée du baseball.

«Il y a quelques trucs que je voudrais mettre au clair, a-t-il déclaré à l'aide de son traducteur, José Mota. Je n'étais pas le dernier invité à cette séance. Ce n'est pas vrai. Par contre, j'ai été le dernier à effectuer des relais du champ extérieur. Ils savaient que j'étais blessé à une jambe, mais je n'étais pas le dernier invité à ce camp.

«De plus, toute cette histoire au sujet de mes deux souliers du même pied, ce n'est pas vrai non plus, que ce soit clair. Je ne suis même pas arrivé en retard! Il y a quelques histoires fausses qui ont été colportées au sujet de cette séance d'essai. Je suis heureux de pouvoir clarifier la situation. Tout le monde est arrivé à temps ce jour-là, y compris moi.»

Voilà qui est dit.

En attendant, celui qui fera son entrée à Cooperstown avec la casquette des Angels de Los Angeles ne réalise pas encore pleinement l'honneur qui lui a été fait, en janvier dernier, quand son nom s'est retrouvé sur 92,9 pour cent des bulletins de vote.

«Je pense que demain, ce sera différent, a-t-il admis. Je suis très heureux que ma famille soit ici. Je tente de ne pas trop y penser et je vais garder ça simple.»

Plusieurs de ses partisans montréalais ont été très déçus d'apprendre qu'il deviendra le premier représentant des Angels au Temple de la renommée. Guerrero assure toutefois qu'il n'oubliera pas Montréal dans ses remerciements, dimanche.

«Je suis très fier d'avoir eu ma première opportunité à Montréal. Les Expos m'ont amené au Canada, aux États-Unis. Je peux dire fièrement qu'en portant cet uniforme, j'ai aussi été en mesure de faire honneur à la République dominicaine. (...) Je vais exprimer ma profonde gratitude aux partisans des Expos.»

Il aura particulièrement de bons mots pour Felipe Alou et Pedro Martinez.

«Felipe Alou, comme mon premier gérant dans les Majeures, m'avait donné un conseil que je n'ai jamais oublié: arriver tôt au stade. Ça représente beaucoup pour moi - et pour la République dominicaine - qu'il ait été mon premier gérant. Il a un eu grand impact dans ma vie.

«Quant à Pedro Martinez, nous avons passé quatre ans ensemble à Montréal. Nous vivions ensemble. Ça signifie beaucoup pour moi de le rejoindre ici à Cooperstown, considérant tout ce qu'il a fait pour moi au cours de ces années à Montréal.»

Guerrero a été élu en compagnie de Chipper Jones et Jim Thome - tous deux admis à leur première année d'éligibilité - et de l'as releveur Trevor Hoffman. Ils seront accompagnés par les ex-vedettes des Tigers de Detroit Jack Morris et Alan Trammell, sélectionnés par le Comité des vétérans.

«Ce n'était pas très plaisant d'affronter ces gars-là, s'est rappelé Hoffman, qui portera la casquette des Padres de San Diego. Tu les voyais avancer vers le marbre et tu te disais: «Je suis bien mieux d'effectuer des bons lancers'.

«Pour Vlad, tu ne pouvais pas lancer une balle près du marbre sans qu'il puisse l'atteindre et vous faire mal. Vous deviez être très prudent. Quant à Chipper Jones, il était toujours en contrôle, alors il était difficile à déséquilibrer. Jim, je ne l'ai pas beaucoup affronté, mais je me souviens de l'avoir vu frapper une balle au match des étoiles au Coors Field, en 2008, au troisième balcon par-dessus l'enclos des releveurs. Ils disent que les balles n'étaient pas plus vivantes à cette époque, mais elles l'étaient peut-être finalement!»

Hoffman, qui a concédé un simple en quatre affrontements face à Guerrero, a rappelé qu'il valait parfois mieux donner le premier coussin à ces frappeurs au lieu de les affronter.

«Faites attention, c'est ce que nous disait le rapport de dépistage sur Vladimir. Mais on se demandait parfois s'il ne valait pas mieux lui laisser son coup sûr, pour autant que la balle reste dans le stade, rapidement dans la présence au lieu de gaspiller trois ou quatre lancers. Il pouvait prendre avantage de la situation: oui, il avait beaucoup de puissance, mais il frappait aussi pour la moyenne et il avait de la vitesse. Ce n'était pas une mauvaise chose de lui envoyer quatre mauvais tirs pour l'envoyer au premier.»

La cérémonie d'intronisation se mettra en branle à compter de 13h30, dimanche.