Comme son père, Vladimir Guerrero fils ne parle pas l'anglais et doit répondre aux questions des journalistes à l'aide d'un interprète. On a toutefois rapidement pu constater, hier, que le joueur de 19 ans est plus à l'aise devant les micros que l'était son paternel.

Guerrero a fait son entrée dans le match d'hier au début de la septième manche. Lorsque l'annonceur maison l'a présenté, les 25 335 spectateurs réunis au Stade olympique l'ont chaudement accueilli. Quelques heures plus tôt, Guerrero s'était entretenu avec les médias par l'entremise de l'entraîneur adjoint et Montréalais Josué Peley, qui sert également d'interprète chez les Jays.

Guerrero a quitté Montréal alors qu'il n'était âgé que de 4 ans, mais a tout de même conservé quelques souvenirs.

« La première chose que j'ai cherchée en entrant dans le vestiaire des joueurs, c'est la distributrice de crème glacée, mais elle n'est plus là ! », a d'abord lancé Guerrero.

« Je ne me souviens pas de beaucoup d'endroits à Montréal, mais je me souviens de la nourriture. La première chose que j'ai mangée en arrivant, c'est une poutine », a raconté l'espoir des Blue Jays de Toronto, qui se sont inclinés 5-3 dans le match préparatoire qui les opposait aux Cardinals de St. Louis.

« Depuis que j'ai posé le pied dans le vestiaire aujourd'hui, je me sens comme à la maison. Je me souviens de peu de choses, mais je suis très heureux d'être ici. »

AU NEW HAMPSHIRE

Après le deuxième match de ce soir, Guerrero se joindra aux Fisher Cats du New Hampshire, une filiale AA des Jays. Le jeune joueur estime que c'était la bonne décision à prendre.

« Je sais que c'est pour mon bien. Je vais faire mon travail et je vais contrôler ce que je peux contrôler », a dit le troisième-but.

Cela étant dit, tous ceux qui ont vu jouer Guerrero au camp d'entraînement des Blue Jays sont d'avis que ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il n'atteigne les majeures.

« Il va en cogner, des coups de circuit, dans le baseball majeur, ça, je peux vous l'assurer ! », a assuré Tim Raines, qui fait partie de l'organisation des Jays depuis maintenant cinq ans.

« Il possède de la puissance comme son père et il peut frapper à tous les champs. Il est un joueur très intelligent, qui joue de la façon dont le baseball devrait être joué. »

« C'est un leader et vous allez entendre parler de lui abondamment au cours des prochaines années. Je ne serais pas surpris que son nom se retrouve un jour sur le bulletin de vote comme son père », a ajouté Raines, faisant bien sûr référence au Temple de la renommée.

UNE SOURCE DE MOTIVATION

Comme son père, Guerrero fils porte le numéro 27, et devra évidemment vivre avec le jeu des comparaisons. Ressent-il une pression supplémentaire à devoir suivre les traces de l'ancien voltigeur de droite des Expos ?

« Ça me sert plutôt de motivation. Je veux être comme lui ou encore meilleur que lui. Je donne 100 % de moi-même et j'essaye de m'amuser comme il le faisait. »

« Mon père m'a appris à rester humble, à toujours donner le maximum de moi-même et à m'amuser sur le terrain. C'est ce que je fais et que je vais continuer de faire », a commenté Guerrero, qui communique régulièrement avec son père.

« Lorsque j'ai appris que je viendrais à Montréal, il est la première personne à qui j'ai téléphoné. Il n'a pas pu être ici, mais il est très fier de moi et je vais faire de mon mieux sur le terrain ici. »

Guerrero a terminé le match d'hier avec une fiche de 0 en 2, mais aura l'occasion de se reprendre dès ce soir lors du deuxième match entre les siens et les Cardinals.