Bob Bailey, l'une des premières vedettes des Expos de Montréal, est décédé mardi à l'âge de 75 ans, a rapporté le Long Beach Press-Telegram.

La cause du décès n'a pas été divulguée. Il a rendu l'âme à Las Vegas, où il résidait avec son épouse des 55 dernières années, Karen.

Robert Sherwood Bailley, le «Babe Ruth de Long Beach», est né le 13 octobre 1942, en Californie. Après un passage remarqué à l'école secondaire Woodrow-Wilson, il signe un premier contrat professionnel avec les Pirates de Pittsburgh en 1961.

Il a effectué ses débuts dans le Baseball majeur en 1962, disputant 14 matchs avec les Pirates cette saison-là.

«Il a été l'un des premiers joueurs à obtenir un boni à la signature de son contrat, s'est rappelé Claude Raymond, qui a été son coéquipier chez les Expos. Il avait obtenu 175 000 $ US de la part des Pirates, alors je vous dit qu'on avait hâte de voir ce qu'il pouvait faire. Pour ma part, j'ai toujours eu beaucoup de difficultés à l'affronter: dans mes souvenirs, je prends toujours deux prises contre lui, mais il finit toujours pas se retrouver sur les buts!»

Après un séjour avec les Dodgers de Los Angeles, où il avait été échangé pour Maury Wills, qu'il retrouvera à Montréal, il passe aux Expos, qui ont acheté son contrat du club californien en octobre 1968.

Bailey passera sept saisons avec les Expos, disputant 951 rencontres. Employé principalement au troisième but, mais aussi au premier coussin, il a connu quelques bonnes saison dans l'uniforme bleu-blanc-rouge, notamment en 1970 (28 circuits, 84 points produits) et en 1973 (26 circuits, 86 points produits).

«Ça a été l'un des premiers grands frappeurs de puissance de l'histoire du club, a souligné Jacques Doucet, qui l'a d'abord côtoyé comme journaliste à La Presse, avant d'être affecté à la description des matchs à la radio. Dans les premières années des Expos, à part Rusty Staub et Coco Laboy, il n'y avait que Bob Bailey pour frapper la longue balle de façon régulière.

«Au départ, il était un peu déçu de s'amener à Montréal, poursuit Doucet. Mais il est tombé sur un gérant, Gene Mauch, qui préférait de loin se fier à des vétérans qu'à des recrues, alors ça a été très bon pour lui. C'était par ailleurs un type charmant, qui adorait jaser de baseball. Dans l'avion ou l'autobus, tu voulais t'asseoir à côté de Bob Bailey, qui avait toujours une bonne histoire à raconter.»

C'est d'ailleurs à titre de premier-but que Bailey a réussi le tout premier coup sûr de l'histoire des Expos, le 8 avril 1969, en première manche face à Tom Seaver et les Mets de New York. Son double après deux retraits lui a également permis d'obtenir les deux premiers points produits de l'histoire du club montréalais: Gary Sutherland et Mack Jones se trouvaient sur les sentiers à la suite d'une erreur et d'un but sur balles.

Les Expos avaient signé un gain de 11-10. Bailey avait conclu la rencontre avec deux coups sûrs en quatre présences.

En tout, Bailey a disputé 17 saisons dans les Majeures, remportant notamment la Série mondiale en 1976 avec les Reds de Cincinnati, aux côtés de Johnny Bench, Pete Rose et Joe Morgan. Il a toujours été très apprécié de ses coéquipiers dans le vestiaire.

«C'est un gars qui avait toujours le sourire aux lèvres, qu'il soit 0-en-4 ou 5-en-5», raconte Raymond, qui conserve d'excellents souvenirs de Bailey.

«Le plus frappant est survenue lors du week-end de la Fête de la Reine, en 1970. Vers la fin du match, alors qu'on avait fait appel à mes services en relève, Bailey est venu comme frappeur d'urgence. Il avait frappé une longue balle le long de la ligne au champ droit pour un grand chelem et me donner la victoire. Nous avions gagné 8-4.

«Plus tard, alors que j'étais commenteur, il avait frappé une balle au dernier balcon à l'Astrodome, je pense qu'il ne sont que trois à avoir réussi cet exploit.»

Défensivement, les souvenirs qu'il a laissés sont plus modestes.

«Ce n'est pas de lui manquer de respect que de dire que ce n'était pas le plus agile qui soit, indique Doucet. Une saison, il avait été le troisième-but ayant commis le moins d'erreurs, mais probablement celui qui avait regardé le plus de balles passer près de lui! Mais il ne se défilait jamais. Il disait: «On me paie pour frapper, pas pour gagner des Gants d'Or!'.»

«Il n'avait pas la plus longue portée et en plus, il n'avait pas le meilleur bras, ajoute Raymond. En plus, il lançait un peu de trois-quarts, mais il avait le don de retirer de justesse les coureurs.»

Le Press-Telegram rapporte qu'outre sa conjointe, il laisse dans le deuil son fils Robert, ses filles Stephanie et Caroline, 18 petits-enfants et 13 arrières-petits-enfants.