Les saisons de 100 victoires ne sont pas coutume dans le baseball majeur. Mais quand deux équipes «centenaires» se retrouvent en Série mondiale pour en découdre, le choc s'annonce titanesque. Regard sur les forces en présence.

Astros de Houston

AU MONTICULE

On le répète : l'acquisition de Justin Verlander dans les derniers instants avant la date limite des transactions rapporte d'énormes dividendes. Le grand droitier montre un dossier de 4-0 en quatre présences au monticule dans les éliminatoires jusqu'ici - dont trois départs de qualité - assorti d'une moyenne de points mérités de 1,46. Verlander et le gaucher Dallas Keuchel donneront la réplique à Kershaw et Darvish dans ce qui laisse présager de belles batailles entre partants. La relève des Astros représente toutefois un maillon faible.

EN ATTAQUE

L'attaque des Astros - la meilleure du baseball majeur en saison - peut faire des ravages, comme ont constaté Chris Sale et les Red Sox de Boston au premier tour éliminatoire. Une baisse de régime semblait donc inévitable en série de championnat (,187 contre ,333) contre les Yankees de New York. Qu'à cela ne tienne, les bâtons ont retenti au bon moment pour permettre aux Astros de prévaloir en sept parties et ainsi accéder à la Série mondiale. Jose Altuve, Carlos Correa et George Springer doivent absolument donner le ton. Sinon, point de salut.

LE GÉRANT

A.J. Hinch, âgé de 43 ans, dirige les Astros depuis 2015, saison qu'on pourrait qualifier de renaissance pour l'équipe du Texas. Ce jeune groupe, visiblement en avance dans le vaste plan de reconstruction orchestré par le directeur général Jeff Luhnow, s'était alors pointé dans les éliminatoires après que l'organisation eut connu plusieurs années de vache maigre. Hinch et ses hommes ont raté le tournoi automnal de peu l'année dernière, mais les revoilà au sommet de leur art et affamés comme jamais. Le plan sera-t-il achevé ?

UN JOUEUR À SUIVRE

George Springer était certes l'un des frappeurs les plus dangereux des Astros en saison, fort de 34 circuits, 85 points produits et une moyenne offensive de ,283. Les coups sûrs ont continué de s'accumuler avec régularité dans la série de division contre les Red Sox de Boston (7 en 17), mais notre homme s'est quelque peu « endormi » devant les lanceurs des Yankees de New York en série de championnat de la Ligue américaine (3 en 26). Dire que les Astros souhaitent le réveil offensif de Springer relève de l'évidence.

2

Les Astros se retrouvent en Série mondiale pour la deuxième fois seulement de leur histoire, soit depuis 1962. Ceux qu'on appelait à l'origine les Colt. 45's - devenus Astros en 1965 - ont évolué dans la Ligue nationale jusqu'en 2012 avant de faire le saut dans la Ligue américaine, exauçant le voeu du baseball majeur d'équilibrer les deux circuits. Les Astros ont disputé une Série mondiale en tant que champions de la Ligue nationale, celle de 2005, mais les White Sox de Chicago étaient tout simplement trop forts cette année-là...

Dodgers de Los Angeles

AU MONTICULE

C'est chose faite : Clayton Kershaw jouera finalement en Série mondiale. Le gaucher s'est montré très solide pendant la série de championnat de la Ligue nationale contre les Cubs de Chicago, de quoi faire oublier ses performances décevantes des derniers automnes en matchs éliminatoires. En admettant que Kershaw garde le cap et que le droitier Yu Darvish continue son excellent travail, les frappeurs des Astros pourraient trouver certaines soirées longues. Et que dire de Kenley Jansen en neuvième manche ? Mieux vaut ne pas s'y frotter.

EN ATTAQUE

L'attaque des Dodgers fonctionne à plein régime. Non seulement les gros canons comme Justin Turner et Yasiel Puig résonnent-ils bruyamment, mais aussi les réservistes mettent l'épaule à la roue. Enrique Hernandez, Andre Ethier et Charlie Cluberson ont notamment apporté leur contribution offensive en série de championnat, montrant ainsi l'étendue des ressources disponibles chez les Dodgers. L'absence pour blessure de Corey Seager, qui devrait réintégrer l'alignement en Série mondiale, est passée inaperçue.

LE GÉRANT

Embauché pour remplacer Don Mattingly, Dave Roberts tient les rênes des Dodgers depuis 2016, année au cours de laquelle il a guidé l'équipe vers un quatrième championnat de la division Ouest d'affilée en plus de remporter le titre de gérant par excellence dans la Ligue nationale. Sous son règne, les Dodgers ont joué pour ,603 (207-136), saisons et séries éliminatoires confondues. Né d'une mère japonaise et d'un père afro-américain, Roberts est le premier gérant issu des minorités visibles dans l'histoire de la concession.

UN JOUEUR À SUIVRE

Yasiel Puig est-il en train de devenir le joueur que l'organisation des Dodgers attendait ? Enfin, diront certains ! Le voltigeur cubain a engendré sa part de controverses au cours des dernières saisons, au point d'alimenter la fameuse « machine à rumeurs » de transactions. Il semble toutefois avoir trouvé sa niche en 2017, ayant montré constance et discipline - du moins, plus que d'habitude. Puig brille en attaque (,414) depuis le début des éliminatoires et s'impose comme un leader dans le camp les Dodgers. Qui l'eût cru ?

,653

C'est le taux d'efficacité des Dodgers en 2017, en combinant leur fiche de la saison (104-58) et des séries éliminatoires (7-1). Les Californiens ont montré un dossier de 16-4 contre les équipes de la Ligue américaine cette année, mais ils n'ont pas affronté les Astros depuis août 2015. Ce sera par ailleurs la première fois depuis 1970 et la belle époque des Reds de Cincinnati et des Orioles de Baltimore que deux équipes ayant remporté 100 victoires ou plus s'affronteront en Série mondiale - les Astros ont terminé la saison avec 101 gains.