Le groupe d'investisseurs montréalais est prêt à frapper un coup de circuit. Et à ramener les Expos à Montréal. Mais d'ici là, il reste dans le cercle d'attente en espérant franchir la prochaine étape.

Selon les informations obtenues par La Presse, tout avance dans l'ordre normal, mais très lentement. Et il n'y a rien de nouveau dans le dossier.

«La ligue majeure est au courant de l'intérêt du groupe, dit une source proche du dossier. Elle sait exactement où on en sont les investisseurs montréalais. Mais il n'y a aucune discussion d'entamée pour un transfert de franchise ou d'expansion.»

Par conséquent, les conditions demandées par le baseball majeur ne sont pas toutes connues.

«Il n'y a absolument rien de conclu au moment où l'on se parle, dit cette source anonyme. Et c'est la même chose pour les aides financières des ordres de gouvernement.»

Franchise existante

«On est au même point qu'il y a six mois, précise une autre source impliquée au sein du groupe d'investisseurs. On a réuni un groupe qui est prêt à financer le retour des Expos. C'est un fait connu. Rien n'a changé.»

Mais, a-t-elle ajouté, dans toutes les discussions, il n'a jamais été question d'accueillir une nouvelle franchise dans le cadre d'une expansion.

«On ne paiera pas 1 milliard pour un nouveau club, mais on veut acheter une franchise existante que l'on déménagerait à Montréal», a assuré cette source.

Propos démentis

Ces affirmations font écho à un article de La Presse canadienne, paru mercredi, soulignant que le groupe d'investisseurs était prêt. Et qu'il attendait un appel de Rob Manfred, le commissaire du baseball majeur.

«Nous sommes en mesure de répondre aujourd'hui aux conditions établies par le baseball majeur», avait affirmé une source anonyme à La Presse canadienne.

«C'est faux, dit notre première source à La Presse. Le groupe ne connaît pas toutes les conditions, notamment le prix. Alors comment peut-on dire qu'il répond aux conditions?»

Tous les ingrédients?

«Nous ne sommes plus à la recherche d'investisseurs dans le projet et nous croyons être en possession de tous les ingrédients pour accueillir une équipe, que ce soit une équipe existante ou un club d'expansion», a précisé la source citée par La Presse canadienne. En plus de l'équipe, ça prend un maire, l'appui d'un gouvernement ou deux, le secteur privé, un emplacement et un stade.

L'article ajoutait aussi que «l'argent est au rendez-vous, que l'appui de deux des trois [ordres] de gouvernement est acquis, que le groupe dispose de quelques sites et pas moins de cinq plans de stade qui pourront servir de pierre d'assise au projet».

«Ce n'est pas vrai, dit une source anonyme au fait du dossier. Il n'y a pas deux des trois ordres de gouvernement d'acquis.»

Dans le cadre des programmes d'Infrastructure Canada, les installations sportives professionnelles ne sont pas admissibles à un financement fédéral.

Montréal

Lundi, lors d'une mêlée de presse, le dossier a été abordé au conseil municipal. Le maire Denis Coderre a refusé d'écarter un investissement public dans le retour des Expos, ajoutant que la question des infrastructures se poserait bientôt.

Mercredi en début de soirée, le maire écrivait sur son fil Twitter: «Article Frédéric Daigle sur retour Expos, source a tenté de vous rouler dans la farine... rien de réglé. Tout chemine bien mais pas entente.»

Jeudi soir, deux investisseurs du groupe, Stephen Bronfman et Mitch Garber, seront à la table d'honneur pour la soirée Tim Raines, avant le premier de deux matchs préparatoires des Blue Jays de Toronto, vendredi soir.

Garber a soutenu mercredi soir à RDS qu'en aucun cas Québec et Ottawa ne s'étaient engagés à financer leur projet.

«Est-ce que les gouvernements ont fait un commitment? Non, pas du tout», a-t-il martelé. Le PDG de la Caesars Acquisition Company juge même que l'article de La Presse canadienne risque de «mettre en péril le dossier des Expos». 

«On a une source pas nommée qui dit: on a cinq plans de stade, on a un groupe, on cherche peu d'investissements. Ça, c'est pas vrai. On a deux des trois gouvernements "commis". Ce n'est pas vrai. Stephen [Bronfman] ne va pas confirmer [aujourd'hui], parce que ce n'est pas vrai», a-t-il tranché.

À suivre.

- Avec la collaboration de Jean-Philippe Décarie, Joël-Denis Bellavance, Pierre-André Normandin et Louis-Samuel Perron, La Presse