Novembre s'était donné des allures de printemps à Chicago, vendredi, lors de l'imposant défilé soulignant une première conquête de la Série mondiale des Cubs depuis 1908.

Une nouvelle génération de partisans des Cubs - assis dans des poussettes ou sur les épaules de leurs parents - s'est jointe aux plus vieux afin d'acclamer les plus récents champions de la Série mondiale. Pour les plus jeunes, cette journée deviendra leur premier souvenir d'une équipe qui était auparavant surnommée les «adorables perdants».

Environ cinq millions de partisans se sont réunis sur l'Avenue Michigan et la Promenade Lake Shore pour applaudir le convoi d'autobus ayant transporté les joueurs pendant plus de 11 kilomètres. Les écoles publiques de Chicago avaient d'ailleurs déjà prévu un congé au calendrier. Le gouverneur de l'Illinois, Bruce Rauner, a également désigné vendredi comme la «Journée des champions du monde» dans tout l'état.

La ville estime que deux millions de personnes ont assisté à un événement semblable en 2015, lorsque les Blackhawks de Chicago ont remporté leur troisième Coupe Stanley en six ans.

Des foules à proximité du Wrigley Field agitant des pancartes de félicitations n'ont cessé de grandir alors que les joueurs ont quitté l'historique stade de baseball.  Les amateurs ont engorgé avant 7 heures les trains de banlieue, provoquant des retards malgré un service et une capacité accrus.

Laurie Winter s'est levée à 4 heures du matin afin qu'elle et son fils de deux ans, Cooper, puissent quitter la banlieue de South Elgin et être parmi les amateurs à l'extérieur du Wrigley Field pour voir les joueurs.

«Je pense que tout le monde est excité, a confié Winter. Nous sommes impatients de les voir apparaître et ça va être la folie.»

Ces réjouissances sont inhabituelles pour les amateurs trop souvent déçus des Cubs, qui n'avaient pas gagné la Série mondiale en 108 ans avant leur triomphe en prolongation lors du septième match, mercredi, à Cleveland. La dernière fois que les Cubs ont participé à la grande classique d'automne, c'était en 1945.

Pendant les festivités, le receveur David Ross a pris un égoportrait devant une pléthore de partisans en délire. Ross et ses coéquipiers se sont enlacés et ils ont chanté «Go Cubs Go» sur la scène.

«Bienvenue à «Cubstock» 2016, a crié le gérant des Cubs, Joe Maddon. C'était un moment extraordinaire pour nous. Je n'ai jamais vécu quelque chose de semblable au Wrigley Field. Je veux aussi féliciter les partisans. Merci d'avoir été aussi patients.»

Même si c'était jour de fête pour tous à Chicago, un tristement célèbre amateur des Cubs s'est abstenu d'y participer.

Steve Bartman a confirmé par l'intermédiaire d'un porte-parole qu'il ne participerait pas au défilé de la victoire ou au ralliement.

Frank Murtha a révélé au USA Today que Bartman «était ravi de la victoire des Cubs», mercredi soir, qui leur a permis de décrocher la Série mondiale, mais qu'il ne «veut être une source de distraction».

Bartman s'est fait discret depuis son intervention inopportune sur une fausse balle lors de la Série de championnat de la Ligue nationale en 2003.

Les Cubs étaient à l'époque à cinq retraits d'accéder à la Série mondiale. Bartman est devenu un paria à Chicago puisque les Cubs ont finalement perdu le match et la série contre les Marlins.

Photo Morry Gash, archives AP

Steve Bartman s'est fait discret depuis son intervention innoportune sur une fausse balle en 2003.