Tout au long de sa carrière, Pedro Martinez a été flamboyant. Son discours d'intronisation au Temple de la renommée du baseball a été livré de la même façon, devant une foule en liesse, composée de plusieurs milliers de Dominicains.

Martinez, complet bleu orné des armoiries de la République dominicaine et des États-Unis et portant une cravate aux couleurs de son pays - bleu, rouge et blanc -, avait choisi deux mots pour son discours: Dieu et merci.

Très croyant, le deuxième Dominicain seulement à être admis à Cooperstown a d'abord remercié Dieu, «qui est la raison pour laquelle nous sommes tous ici». Mais par la suite, il a remercié les gens qui l'ont aidé au cours de sa carrière, et Montréal a occupé une bonne part de ses remerciements.

Il a d'abord remercié Dan Duquette, le directeur général «assez fou pour transiger deux fois pour obtenir mes services, et que j'ai fait bien paraître les deux fois!».

Puis, il a enchaîné avec Felipe Alou et l'instructeur Tommy Harper, qui était sur place.

«Felipe Alou est celui qui m'a donné ma première opportunité, même si parfois, j'avais l'impression de ne pas être à la hauteur.

«Tommy m'a été d'un grand secours alors que je traversais une période creuse. Il m'a dit: ''Tu t'es mis dans ce pétrin en lançant; c'est de cette façon que tu vas t'en sortir''.»

C'est ensuite qu'il a remercié les partisans et Montréal, au grand plaisir des quelques centaines d'amateurs montréalais sur place, un peu noyés dans la «mer dominicaine».

«Je remercie toutes les franchises pour lesquelles j'ai joué: les Dodgers, les Expos, les Red Sox, les Mets et les Phillies. Aux partisans, nous vous apprécions tous sincèrement.

«Montréal: j'espère que vous aurez une équipe bientôt. Je veux remercier Sam Elkas, Mark Routenberg et les partisans. Merci de m'avoir appuyé. C'est dommage que nous n'ayons plus d'équipe.»

Foule gagnée d'avance

Avant même qu'il ne s'amène au micro pour livrer son discours, Martinez avait semé l'hystérie parmi les plusieurs milliers de spectateurs amassés à l'extérieur du Clark Sports Center. Déjà la veille, lors de la parade annuelle, Martinez était descendu de son camion pour aller danser avec les nombreux Dominicains, qui ont envahi la petite ville de 1800 habitants.

Dimanche, chantant et dansant au rythme de la musique dominicaine, les nombreux partisans de l'ex-Expo ont scandé son nom avant même que la présidente du Temple, Jane Forbes Clarke, ne l'eût présenté. Ils n'avaient encore rien vu: Martinez a livré un discours inspirant, sur un ton décontracté et joyeux.

«Hola! Hola!, a-t-il dit pour lancer son discours, laissant le temps à la foule de lui répondre à chaque fois. Je vais commencer en anglais, mais je suis pas mal certain que je vais terminer en espagnol», a-t-il prévenu les 52 autres membres du Temple réunis avec lui sur la scène.

Près d'une centaine de personnes accompagnaient Martinez, qui a conclu son discours «en contrevenant au protocole», a-t-il admis: il a invité le grand Juan Marichal, seul autre Dominicain intronisé avant lui, à le rejoindre et les deux hommes ont alors brandi le drapeau de leur pays, devant une foule en liesse.

Présence sentie d'ExposNation

Pour la première fois de son histoire, le Temple de la renommée a accueilli trois lanceurs la même année et pour la première fois depuis 1955, quatre nouvelles plaques orneront la galerie dédiée aux immortels du baseball.

Craig Biggio, Randy Johnson, John Smoltz et Martinez ont été intronisés devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. Parmi eux, plusieurs Dominicains, qui ont animé l'atmosphère de leurs cris et leurs chants, et les centaines de partisans des Expos, venus acclamer Martinez, mais aussi plaider la cause de Tim Raines auprès des médias sur place.

Le Maire de Montréal, Denis Coderre, n'a pas manqué d'aller les saluer. Plusieurs ont d'ailleurs tenu à se faire photographier avec lui.

Ces partisans, dont plusieurs accompagnaient ExposNation, qui avait nolisé deux autobus pour l'occasion, ont profité de l'arrivée du commissaire Rob Manfred au lutrin au début de la cérémonie pour scander un «Let's go Expos!» bien senti.