Les autorités responsables de l'application des lois fédérales des États-Unis ont lancé une enquête afin de déterminer si les Cardinals de St. Louis ont piraté une base de données des Astros de Houston dans le but d'obtenir des informations sur leurs joueurs, selon une personne au fait de l'affaire.

Cette personne s'est confiée sous le sceau de l'anonymat parce que les responsables du Baseball majeur, de l'application des lois et des deux équipes n'ont donné aucun détail relatif à l'enquête, rapportée en primeur par le New York Times. Selon le quotidien new-yorkais, le FBI et le département de la Justice essayaient de déterminer si des membres de la direction des Cardinals se trouvaient derrière cette initiative visant à voler des informations provenant de la base de données des Astros, surnommée Ground Control.

«Les Ligues majeures de baseball sont au courant et collaborent entièrement avec l'enquête fédérale sur la violation illégale de la base de données des Astros de Houston, ont déclaré les autorités du Baseball majeur dans un communiqué. Lorsque les procédures entourant l'enquête auront été complétées par les autorités responsables de l'application des lois fédérales, nous étudierons les étapes à suivre et prendrons des décisions rapidement.»

Le commissaire du baseball, Rob Manfred, a confié que des subpoenas avaient été émis, mais n'a pas donné de détails.

Le bureau du FBI à Houston a publié un communiqué qui n'a ni confirmé, ni nié qu'une enquête était en cours.

«Le FBI se penche de façon vigoureuse sur chaque menace potentielle sur les systèmes des secteurs publics et privés. Une fois que nos enquêtes sont terminées, nous faisons appel à tous les recours appropriés pour que soient reconnus comme responsables ceux qui menacent le cyberespace.»

Des messages demandant des commentaires de la part de représentants du FBI à Washington et à St. Louis étaient demeurés sans réponse, mardi soir. Richard Callahan, procureur américain à St. Louis, a déclaré ne pas être au courant de l'histoire.

Il n'a pas été possible de déterminer de façon claire combien d'employés des Cardinals faisaient l'objet de l'enquête, ou si des hauts dirigeants de l'équipe étaient possiblement au courant des activités.

«D'abord, il faut savoir qui a posé ce geste, a déclaré Manfred à des journalistes à Boston. Qui était au courant? Est-ce que l'organisation est responsable? Est-ce que l'individu est responsable? Il y a plein de questions qui doivent être résolues.»

Manfred a avoué ne pas se souvenir d'un cas semblable dans la longue histoire du sport, et ajouté qu'il ne connaissait pas la nature exacte des faits.

Les experts en informatique du Baseball majeur ne sont pas mêlés au dossier, a précisé Manfred.

«Il s'agit d'une enquête fédérale, et non pas d'une enquête du Baseball majeur. C'est certain que n'importe quelle allégation de cette nature, peu importe à quel point elle s'avère sérieuse, nous préoccupe beaucoup.»

Les Cardinals et les Astros ont affirmé collaboré avec l'enquête, mais ont refusé de commenter davantage.

Il existe un lien entre les deux organisations: Jeff Luhnow, un ancien responsable du recrutement et du développement des joueurs chez les Cardinals, a été nommé au poste de directeur général des Astros en décembre 2011. Luhnow n'a pas rencontré les médias à Houston mardi, mais en juin 2014, il avait raconté que l'équipe avait été victime de pirates informatiques. Ceux-ci avaient réussi à avoir accès aux serveurs de l'équipe et avaient publié sur Internet des mois de pourparlers internes relatifs à des échanges potentiels.

«L'une des choses dont j'ai parlé à mes homologues, c'est de s'assurer que toutes les équipes vérifient leur système de sécurité et de faire en sorte qu'elles ne soient pas piratées comme ce fut le cas pour nous, avait déclaré Luhnow, lorsque la nouvelle avait été révélée. Parce qu'il s'agissait bel et bien d'une activité illégale.»