Même s'il est un amateur de baseball, le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, croit qu'il est prématuré de discuter du rôle que pourrait jouer le gouvernement du Québec dans la construction d'un nouveau stade à Montréal.

Au lendemain de la rencontre entre le maire de Montréal, Denis Coderre, et le commissaire du Baseball majeur, Rob Manfred, M. Daoust a joué de prudence en commentant le dossier, vendredi, en marge d'une annonce à Montréal.

«Avant de commencer à analyser un dossier, il doit y en avoir un et on doit avoir une idée à quoi il ressemble, s'est-il limité à dire. Il y a des franchises qui valent plus que d'autres. Est-ce qu'elles sont disponibles?»

Le ministre de l'Économie n'a pas caché que la visite éclair de M. Coderre à New York a été positive, mais il croit que le retour du baseball professionnel à Montréal demeure un dossier qui doit «prendre le temps d'évoluer».

Même s'il était aux côtés de M. Daoust lors de l'annonce, le maire de Montréal n'a pas participé à la mêlée de presse suivant l'événement.

La rencontre du maire Coderre à New York a même eu des échos jusqu'à Rome, où le premier ministre Philippe Couillard terminait sa mission européenne entamée en début de semaine.

«Il n'y a pas actuellement d'argent public prévu pour ça, du tout, a dit le premier ministre. Ce sont des entreprises très rentables, à ce que je sache, les concessions de baseball majeur. On va laisser le dossier évoluer à Montréal. Les gens aiment le baseball à Montréal, c'est bien connu, mais il faut que le secteur privé joue son rôle aussi.»

À l'instar de son collège aux Affaires municipales Pierre Moreau, le ministre de l'Économie croit qu'il serait «normal» de voir, à terme, le Baseball majeur effectuer un retour dans la métropole. En pleine période de compressions, il n'a toutefois pas voulu évoquer une implication de Québec dans le montage financier.

M. Daoust s'est dit au courant des plans de construction présentés par M. Coderre au commissaire du Baseball majeur, mais selon lui, il s'agit d'un dossier qui regarde la métropole.

«Montréal est responsable de son territoire s'il y a lieu de regarder des endroits [pour un futur stade]», a-t-il dit.

Si aucune demande n'a été adressée à Québec pour le moment, le ministre Daoust s'est permis de rappeler que son gouvernement était «partenaire» et pas «subventionnaire».

«Nous avons été partenaires dans beaucoup de choses, a-t-il analysé. S'il devient nécessaire de l'être, dans des conditions normales de marché, on le sera. Là, je ne veux pas spéculer.»

Une étude de faisabilité réalisée en 2013 sur le retour du baseball professionnel à Montréal évaluait à 467 millions de dollars les coûts totaux de construction d'un nouveau stade, qui serait la propriété du gouvernement provincial. D'après le document, Québec pourrait récupérer ce montant par le biais de prélèvements d'impôts directs pendant la construction et d'autres recettes lors de l'exploitation.

Au total, l'étude évaluait à 1,025 milliard de dollars le coût global du retour du baseball dans la métropole. À l'époque, le huard était à parité avec le dollar américain, alors qu'il oscille actuellement aux alentours de 80 cents US.

Jeudi, au terme de sa rencontre avec M. Manfred, le maire de la métropole avait laissé entendre que le commissaire du Baseball majeur n'avait pas fermé la porte à la tenue de matchs de saison régulière au Stade olympique, et ce, dès 2016.

La question d'un nouveau stade au centre-ville de Montréal avait également été abordée, mais M. Coderre avait précisé ce dossier n'était pas une priorité en 2015.

Montréal est sans concession du Baseball majeur depuis le départ des Expos à la conclusion de la saison 2004, après 33 ans passés à Montréal. Près de 193 000 personnes ont assisté aux quatre matchs préparatoires des Jays contre les Mets de New York (2014) et les Reds de Cincinnati (2015).