Mission accomplie pour evenko et les Blue Jays de Toronto, qui ont attiré 96 545 spectateurs pour leurs deux matchs - préparatoires - du week-end contre les Reds de Cincinnati.

Après que 46 314 personnes eurent franchi les tourniquets du Stade olympique vendredi, ce sont 50 231 spectateurs qui se sont présentés pour l'éclatante victoire de 9-1 des Blue Jays de Toronto samedi, portant le total de l'événement à 96 545 spectateurs.

Ce total surpasse de 195 personnes les 96 350 venues en 2014, malgré le congé pascal et les mauvaises prévisions météorologiques.

«En me levant ce matin, j'ai eu peur en voyant la neige, mais finalement le beau temps s'est pointé et les gens se sont présentés au stade en grand nombre, a déclaré Jacques Aubé, vice-président exécutif et chef de l'exploitation d'evenko. Nos ventes ont commencé plus tranquillement que l'an dernier, mais les Jays ont ensuite embauché Russell (Martin) et là, c'est parti. (...) On est très fiers; c'est comme un deuxième circuit.»

C'est donc dire que pour quatre rencontres préparatoires, 192 895 personnes se seront présentées au Stade olympique au cours des deux dernières années. Si le rapport du vice-président senior des Majeures John McHale avait été positif l'an dernier, on peut facilement imaginer qu'il aura de bons mots quand sera le temps de s'asseoir avec le nouveau commissaire, Rob Manfred, plus tard cette semaine.

La présence de Russell Martin dans la formation n'a pas nui à cette affluence, même si de l'aveu même du Québécois, sa première expérience à Montréal n'a pas été à la hauteur de ses attentes sur le terrain.

«Au moins on a gagné aujourd'hui, s'est-il consolé. C'est certain que ça aurait été «l'fun» d'avoir une couple de coups sûrs. J'ai eu quelques bons lancers à frapper, mais j'ai frappé des fausses balles. Les gars me taquinaient un peu en me disant que je gardais mes coups sûrs pour la saison.»

Le receveur des Blue Jays a été blanchi en six présences au bâton, ne soutirant qu'un but sur balles samedi. Mince consolation, Martin a croisé le marbre en quatrième, à la suite de ce but sur balles, justement.

Qu'à cela ne tienne, ces 50 231 spectateurs sur place lui ont de nouveau réservé un chaleureux accueil. C'est toutefois en début de septième, quand le gérant John Gibbons a envoyé son père, Russell Martin père, le chercher pour le retirer du match que le Québécois a reçu sa plus longue ovation de la journée, qui l'a émue.

«Ça m'a surpris, je pensais que ce serait «Gibby» qui viendrait me chercher, mais je me suis tourné et j'ai vu mon père. J'étais content, c'était un beau moment. Mon père souriait et moi aussi, j'ai trouvé ça cool.»

«J'étais assis dans l'abri et il restait moins d'une manche à jouer pour Russell et je me suis dit: «Hey! On pourrait demander à son père d'aller le chercher!', a raconté Gibbons. Alors on a chargé notre relationniste de le trouver. Vous savez, nos pères sont une partie importante de notre cheminement et Russell et son père ont un lien spécial. Ça s'est avéré une idée parfaite!»

Ambiance des beaux jours

Si certains ont décrié le manque d'ambiance à la suite du match de vendredi soir, ils n'ont assurément pas pu émettre les mêmes critiques à l'issue de la rencontre de samedi, alors que l'atmosphère était digne des plus importantes victoires des Expos.

Les Jays ont largement contribué à mettre «le fun dans l'stade» en explosant pour huit points lors des quatrième, cinquième et sixième manches. Le «moitié-moitié» à 89 950 $ a également contribué à l'engouement général!

Même s'ils ont contribué en grand nombre, aucun représentant des médias n'est reparti avec la cagnotte. Le taux d'absentéisme dans les salles de presse de Montréal et Toronto sera ainsi nul lundi...

Alomar, Perez et Gaston croient au retour des Expos

Les anciens Blue Jays Roberto Alomar et Cito Gaston, ainsi que le membre du Temple de la renommée Tony Perez, croient au retour du baseball à Montréal.

Honorés avant la rencontre, les trois hommes n'ont pas manqué de rappeler à quel point ils gardent de bons souvenirs de la métropole et comment la réponse du public démontre que la ville est prête à accueillir de nouveau un club du Baseball majeur.

Alomar, qui a aussi été élu au Temple de la renommée, a été touché par l'ovation qu'il a reçue avant la rencontre de samedi entre les Jays et les Reds de Cincinnati. Il a rappelé tous les bons souvenirs qu'il garde de ses séjours à Montréal.

«La première fois que je suis venu, j'avais 20 ans, a raconté l'homme aux 10 Gants d'Or. J'aimais beaucoup venir jouer ici, j'y adorais les gens et les partisans des Expos. C'est triste de voir qu'il ne s'y joue plus de baseball. J'espère que ça reviendra. Souhaitons que le Baseball majeur et la ville puissent s'entendre.»

Il a admis du même souffle avoir été surpris par l'assistance lors de ces deux matchs.

«Très surpris! J'espère que si le baseball revient, nous les verrons encore.»

Perez, qui a de son côté goûté aux premières années du Stade olympique après la transaction qui l'a fait passer de la «Big Red Machine» des années 1970 à la formation en ascension des Expos, avec les jeunes Andre Dawson et Gary Carter, notamment, est quant à lui persuadé que Montréal représente toujours un marché capable d'accueillir une concession.

«Je me rappelle quand nous avons inauguré le stade ici, il y avait 53 000 personnes, s'est souvenu celui qui a frappé 448 de ses 2732 coups sûrs dans l'uniforme des Expos. Je me rappelle encore de l'atmosphère et ça me fait grand plaisir d'être de retour. J'espère que  Montréal aura une autre équipe. Je suis dans leur coin. Ce serait vraiment bien que les Expos aient une deuxième chance. Je sais que les partisans le désirent.»

Gaston, qui a pu visiter Montréal pendant ses années passées avec les Padres de San Diego, les Braves d'Atlanta et - brièvement - avec les Pirates de Pittsburgh, est aussi de cet avis.

«J'espère que la ville pourra retrouver une concession, mais je pense que la condition est de bâtir un stade au centre-ville.»

S'il prévient qu'on ne peut refaire l'histoire, Gaston est aussi de l'avis que le destin des Expos aurait pu être fort différent, n'eût été de la grève des joueurs de 1994. Ce conflit a entraîné l'annulation des séries de fin de saison alors que les Expos affichaient le meilleur dossier des Majeures à 74-40.

Perez souhaite le retour de Rose

Difficile de ne pas parler de Pete Rose avec Perez, qui a été son coéquipier à Cincinnati de 1964 à 1976 puis de 1984 à 1986.

Rose, banni à vie du baseball en 1989 pour avoir parié sur des matchs, est toujours le recordman de tous les temps pour le nombre de coups sûrs (4256), de présences au bâton (14 053), de présences au marbre (15 890) et de matchs joués (3562). Aux yeux de Perez, il est sans l'ombre d'un doute digne du Temple de la renommée.

«C'est un "hall-of-famer", sans aucune hésitation, a dit l'homme de 72 ans. De la façon dont il jouait, qu'il se comportait sur le terrain, ce qu'il représentait pour l'équipe et ses coéquipiers, c'est certain qu'il a sa place (au Temple).»